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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
Dobro Pojalovat - Littérature LGBT

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Archives
11 novembre 2009

La maudite de Guy Des Cars

 

La maudite

Quatrième de couverture :

L'héroïne Claude de Varèze cache un terrible secret : son enfance a été marquée par une transformation physique inquiétante. Devenue adulte, Claude cherche à oublier cette malédiction au cours d'escapades équestres sur les terres de son château. Sa vie sera perturbée par une rencontre : elle fait la connaissance de Florence, une femme mariée. Les sentiments naissants à l'égard de cette dernière vont révéler à la jeune femme sa véritable nature..

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Mon avis : ChezVolodia

Ce roman se lit comme un suspens policier, dans la mesure ou au départ rien ne laisse supposer cette étonnante découverte et ou il y a une ténébreuse histoire de chantage doublée d'un meurtre.

L'incompréhension et les angoisses de "la maudite" quant à une situation qu'elle n'a pas voulu sonnent vrai. Ce livre vous fait pénétrer discrètement mais avec force dans le monde des intersexués.

 

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21 février 2010

Le Mausolée des amants (journal de 1976 à 1991) - Hervé Guibert

9782070427574Le personnage principal a 22 et 35 ans. Il est journaliste, il aspire à l'écriture, il n'en finit pas de mettre en forme un roman raté avec un personnage à la troisième personne. Le roman s'appelle "Le récit de la mesquinerie" il ne voit pas le jour. Et il glisse : il devient un récit d'amour.

On repère, dans la trame de ce livre, plusieurs livres en un, et aussi plusieurs refus de livres : un livre qui s'appelerait Roman posthume, un autre qui s'appellerait  Mes parents, encore un autre qui s'appellerait Autobus et métro, une suite des Aventures Singulières, un "Journal de travail, mais c'est le Récit d'amour qui l'emporte : bâti comme un amusolée pour les corps des amants.

Apparaît alors, pardessus-tout, le refus de ficeler un roman pour en livrer la matière brute, la vie continuité de la vie, des rêves, des rencontres, des aventures.

12 septembre 2009

Les derniers eunuques de Zia Jaffrey

 

9782228898027_1_75Quatrième de couverture :

En Inde avec les hijras

C'est à l'occasion d'un mariage à New Delhi que Zia Jaffrey, Américaine d'origine indienne, fait la connaissance des hijras.Elle se lance alors à la recherche de mes mystérieux personnages dont le non signifie "ni homme ni femme".


La plupart sont d'authentiques eunuques qui, répartis dans toutes les grandes villes de l'Inde, se comptent encore par centaines de milliers. Ils occupent dans la société des castes une position ambiguîe qui les fait tout à la fois craindre et mépriser : s'ils portent chance aux nouveaux-né et aux jeunes mariés, on raconte aussi qu'ils volent et se prostituent, voire qu'ils kidnappent des adolescents afin de leur infliger la castration.


Zia Jaffray devra mener une longue enquête pour explorer autant de sujets tabous et s'introduire auprès des hijras

 

Mon avis : Volodia

C'est mon compagnon qui m'a fait découvrir ce qu'était les hijras/aravanis. Comme beaucoup je n'en avais jamais entendu parler et lorsque qu'on en a parlé j'ai cru moi aussi que c'était des homosexuels et/ou des transexuelles, comme on pouvait en voir partout. J'avais juste oublié qu'en Inde la moindre des choses a toujours un double sens.

Ce livre passionnant nous fait pénétrer un peu dans ce monde en dehors du temps. Il raconte leur histoire passée et présente, décrit leur organisation sociale, leur difficulté d'être dans une Inde en pleine évolution mais toujours attachée à sa religion et ses traditions, leur rôle dans société. Il nous fait bien comprendre qu'ils ne sont ni homosexuels, ni transexuelles, ni de simples eunuques, mais bien du troisième genre avec un statut religieux et social. 

19 mars 2010

Manifeste contrat-sexuel - Beatriz Préciado

manifeste_contraVoici le manifeste de la génération “queer”, une frange des communautés gay et lesbienne militant contre les " effets normatifs de l’identité sexuelle ". Beatriz Preciado, jeune philosophe barcelonaise, porte-parole de ce mouvement, revendique " la dissolution des sexes ". Elle invite à renoncer à la condition naturelle d’" homme " ou de " femme ", aux " liens de filiation assignés par la société hétérocentrée ", et à se reconnaître en tant que " corps ". Hard.

Le manifeste se veut une relecture de la sexualité, à la lumière des travaux de Deleuze, Foucault, mais aussi dans la lignée du féminisme matérialiste (Wittig) et des recherches sur le genre (Butler).
Un essai provocateur de la logique du trou à la pratique du gode qui fera du bruit.

Editions : Balland - ISBN : 978-2715812635 - Broché : 157 pages - prix : 139,30 €

Ce livre a été réédité et est donc à nouveau disponible

24 septembre 2010

Colette jounaliste - éditions du seuil

Colette_journaliste"Il faut voir et non inventer", telle fut la règle de Colette journaliste. Qu'elle raconte le procès d'un tueur en série, la traversée inaugurale du paquebot Normandie, l'humble vie des femmes, à l'arrière, pendant les deux guerres mondiales, ou celle des bêtes ou des enfants, c'est le même regard que Colette porte sur les êtres : libre, curieux, aigu, direct. Une façon de percevoir le monde à travers les sens qui n'appartient qu'à elle.

Grande ouvrière des lettres, Colette fut aussi pendant un demi-siècle une infatigable journaliste et sans doute l'écrivain du XXème siècle qui aura consacré le plus de temps à la presse : Le Matin, Le Figaro, Le Journal, Paris-Soir, Marie-Claire...Elle a collaboré à des dizaines de journaux, rédigé chroniques et reportages, toute sa vie, avec la régularité et la rigueur d'une grande professionnelle. Et le talent d'un immense écrivain.

Cent trente articles resurgissent aujourd'hui des archives de la pressse française. Un pan entier de l'oeuvre et le plus grand ensemble d'inédits publiés depuis la mort de l'écrivain.

Editions : Le Seuil - ISBN : 978-2020998949 - Broché : 384 pages - Prix : 21,30 euros

 

 

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17 octobre 2010

Le rouge du tarbouche - Abdellah Taïa

le_rouge_du_tarbouche

Quatrième de couverture :

Le roi Hassan II meurt en 1999. Abdellah, jeune étudiant marocain de Salé, poursuit ses études de lettres à Paris depuis un an. Après l'enchantement et l'éblouissement du début, la ville des lumières, qui longtemps le faisait rêver, lui offre un nouveau visage, celui de la dure réalité quotidienne.

Il s'agit désormais de survivre, ouvrir les yeux, assumer son homosexualité, trouver son chemin sans renier ses racines, gérer la folie de l'entre-deux, garder malgré out sa légèreté, devenir enfin un adulte. Un autre ?

 Editions :SEGUIER - ISBN : 978 2 8404 9412 6 - Broché 134 pages - Prix : 13 €

 

 Mon avis : Indiangay

Je ne puis qu'admirer la vérité et la sincérité de son écriture, la lucidité dont il fait preuve sur la condition d'une jeunesse marocaine obligée de se prostituer avec des vacanciers étrangers pour ne pas sombrer, la désespérance d'une jeunesse contrainte de s'exiler pour avoir un avenir..

Sa solitude en tant qu'étranger pour qui l'Europe représente "un tout", n'est pas seulement celle d'un maghrébin, d'un musulman, elle est la compagne jumelle de tout être dont les traditions, les sexes sont très marqués par une Société faite par et pour les hommes où les filles et les femmes sont réduites à des ventres à donner des fils porteurs de tous les espoirs et toutes les ambitions du père.

14 décembre 2010

Une femme m'apparut - Renée Vivien

9782952407441FS

Quatrième de couverture ;

Une femme m'apparut est l'histoire autobiographique d'une passion amoureuse inoubliable et fatale, celle que Renée Vivien, une petite anglaise ayant adopté la langue française à vécue avec la célèbre salonnière Natalie Barney.

Roman à clef, une femme m'apparut est aussi l'unique roman qu'a écrit Renée Vivien (pseudonyme de Pauline Tarn, 1877-1909), grande poètesse et figure incontournable de la littérature lesbienne. Il fut publié dans sa version originale pour la première - et dernière - fois en 1904. Totalement inédit depuis, il est resté un des introuvables de la littérature lesbienne.

Pour la première fois donc depuis plus d'un siècle, les éditions Adventice nous propose de redécouvrir ce texte dans une éditions complétée d'une sélection de poèmes, représentations de l'amour sensuel et érotique entre femmes, pour lesquelles Vivien s'était faite apprécier, déjà même avant sa mort prématurée à l'âge de 32 ans.

Editons : Adventice - ISBN : 978 2 952 4074 41 - Broché : 277 pages - Prix : 17 euros

 

Mon avis Volodia :

Ce que j'aime dans ce livre, comme du reste dans la plupart des livres écrits par des femmes lesbiennes, c'est qu'elles n'ont nul besoin, comme nous les hommes "d'imager" leur textes par des km de textes crus, voire carrément pornographiques pour nous faire ressentir des émotions, nous faire partager leurs sentiments, mêmes les plus intimes.

Tout nous est dévoilé, délicatement, presque de façon feutrée, avec des tournures de phrases si légères, si élégantes, que je ne puis qu'admirer ces femmes si fières de leur féminité et malgré les contraintes de l'époque, de leur indépendance. Je les imagine allongées, sur une méridienne, dans leur boudoir murmurer leur amour à une charmante compagne ou bien, assises nonchalamment dans lun des nombreux salons littéraires de l'époque des admiratrices de lesbos et d'uranus leurs superbes poèmes.

Hum oui, je sais, je m'égare mais bon, j'adore les lesbiennes du 19ème et début du 20ème siècle. J'ai en horreur le mouvement Queer ! Devinez pourquoi ?

 

 

 

 

9 avril 2011

La péniche sanglante - Christian Gury

untitledA la Noêl 1937, sur sa luxueuse péniche amarrée au quai du Point du Jour, la championne Violette Morris recordwomab du lancer de poids et de javelot, lesbienne excentrique et future tortionnaire de la Gestapo, tue un légionnaire de plusieurs coups de feu.

En 1939, à son bord alors qu'elle vit avec la comédienne Yvonne de Bray (la mère dans Les Parents Terribles), elle héberge  Jean Cocteau, pour qu'il écrive Les Monstres Sacrés, et le conduit sur la ligne de front rejoindre Jean Marais.

L'ensemble de ces éléments, battus en salade, se retrouve dans l'oeuvre de Patrick Modiano, notamment dans La Ronde de nuit, Une jeunesse, Remise de Peine et De si braves garçons.t

A propos de l'auteur :

Avocat honoraire à la Cour d'Appel de Paris et essayiste, Christian Gury est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages de droit et d'histoires littéraires. Aux édtions Non Lieu : Proust et Lyautey : Exeiques et Années Folles : Lyautey-Charlus et, sous le pseudonyme de Luc Alderic : Un gentilhomme libraire.

  

4 juin 2011

Homosexualité et prostitution masculine à Paris (1870-1918) - Régis Revenin

R_gis_reveninLa Belle Epoque est une période méconnue dans l'histoire des homosexualités en France, excepté quelques grandes figures lesbiennes ou gays - littéraires le plus souvent. Pourtant, c'est à la fin du XIXème siècle qu'apparaît à Paris, une subculture homosexuelle, très visible, avec ses lieux de sociabilité propres dont une grande partie est spécifiquement homosexuelle. Ses lieux de rencontre en plein air, ses codes sociaux, ses moeurs sexuelles, ses moyens de résistance à l'ordre social et sexuel..

L'émergence d'un "monde" homosexuel parisiens (bains, bals, bars, "bordels", cafés, "drague" en plein air, prostitution masculine, restaurants...) coïncide avec le développement des discours médicaux fustigeant l'homosexualité en tant que perversion sexuelle, au motif de la soustraire à la répression policière et judiciaire.

Toutefois, cet essai montre combien la vie des gays parisiens n'est pas, à la Belle Epoque systématiquement marquée du sceau de la répression. Il met également en question de nombreux mythes qui entourent l'histoire des homosexualités en France (et ailleurs), notamment celui de l'homosexualité nécessairement cloisonnées dans les "classes" privilégiées de la société, jugées plus tolérantes, ou encore selon lequel les gays parisiens auraient vécu cachés, invisibles, isolés, honteux et malheureux jusqu'au années dites de "Libération Sexuelle" (après 1968).

A partir d'archives de police jusqu'alors inédites, d'articles de presse, d'écrits médicaux, de récits autobiographiques et de sources littéraires, Régis Revenin nous fait découvrir le vaste "monde" gay du Paris de la Belle Epoque.

Editions : L'Harmatttan - ISBN : 2 7475 8639 1 - Prix 21,20 euros - Broché 225 pages

Jeune Chercheur en histoire du genre et des homosexualités à l'Université Paris VII - Denis Diderot, Régis Revenin est titulaire d'un DEA d'histoire contemporaine, et mène actuellement des recherches sur l'histoire des lesbiennes et des gays en Ile-de-France entre 1870  et 1945.

 

6 octobre 2011

Violette Morris (Histoire d'une Scandaleuse) - M.Josèphe Bonnet

9782262035570Quatrième de couverture :

Née à Paris en 1893, Violette Morris s'est d'abord illustrée comme estafette sur le front pendant la Grande Guerre, puis comme sportive de haut niveau. Notamment en course automobile où elle gagna le Bol d'Or en 1927 devant des concurrents masculins. Mais en 1930, la Fédération Féminine Sportive de France la condamne pour "mauvais exemple aux jeunes filles".

Marginalisée, Vilolette fréquente les artistes, se fait couper les seins et s'installe avec sa compagne sur une péniche. Un homme venu la menacer y meurt sous les coups d'une arme à feu...Acquittée pour légitime défense, elle n'en devient pas moins une femme dangereuse, réputation qu'elle justifie en fréquentant les milieux collaborationnistes et allemands sous l'Occupation. A la tête d'un garage réquisitionné par la Luftwaffe tout en se livrant au marché noir, elle est accusée d'être agent de la Gestapo. Sa fin tragique sous les balles de la résistance normande en 1944 scelle le destin d'une figure hors norme qui n'a pas pu trouver sa place dans la France de l'entre-deux guerres.

Mal connue, objet d'une légende noire, le "dossier Violette Morris" méritait d'être rouvert. Une enquête minutieuse dans les archives des services secrets de la France libre, de la police, des procès en cour de justice de la Libération, et auprès des témoins en Normandie ne conclut pas à sa culpabilité. Et si Violette Morris incarnait tous les démons refoulés d'une époque ?

Editions : Perrin - ISBN : 978 2 262 035557 0 - Broché : 374 pages - Prix : 23 €

 

Mon avis : Volodia

La lecture de ce livre est autrement plus intéressante, et la vie de Violette ainsi que les faits qui lui sont reprochés ont fait l'objet de recherches beaucoup plus approfondies que le livre "La Péniche Sanglante" de Christian Gury dont j'ai déjà parlé sur ce blog, voir le lien :

http://chezvolodia.canalblog.com/archives/2011/04/09/20850924.html

Et on comprend mieux son attitude provocatrice et le sentiment d'injustice qu'elle a pu ressentir lors de son exclusion du monde sportif. Violette Morris était une sportive accomplie dans de nombreux sports réservés à la gente masculine et y excellait. Elle était grossière, d'allure masculine par sa taille et sa corpulence (grande et forte pour l'époque). Elle s'était affranchie de toutes les contraintes dévolues à son sexe en portant le costume masculin, en ayant effectué une mamectomie au prétexte que lors de courses automobiles ses seins la gênaient pour tenir le volant, n'hésitant pas à jouer du poing lorsqu'il le fallait. Libre avant l'heure dans une époque très conservatrice, ou était instituée comme fait avéré que la femme était inférieure à l'homme, elle ne pouvait qu'être mise à l'index. Comme la comtese de Morny avant elle. Ouvrait-elle la voix à la transsexualité ?

La France l'ayant rejeté, elle ne pouvait que se tourner vers l'Allemagne "...dont elle partage les valeurs nazies de la force, de la beauté plastique et de l'élitisme sous toutes ses formes..." Quant à son rôle en tant que tortionnaire de la Gestapo, il semblerait que rien ne soit prouvé.

Marie_Josephe_BonnetA propos de l'Auteur :

Historienne et historienne de l'art, Mie-Josèphe Bonnet est l'auteur de : Les Relations amoureuses entre les femmes du XVIème au XXème siècle, les Femmes artistes les avant-garde et, Les Voix de la Normandie combattante. Elle travaille sur l'Occupation et la résistance depuis plusieurs années, tout en poursuivant ses recherches sur l'art et le féminisme.


 

11 juin 2011

Rimbaud (la double vie d'un rebelle) - Edmund White

_white_rimbaud_rebelle_sQuatrième de couverture :

"A seize ans, en 1956, j'ai découvert Rimbaud. J'étais alors pensionnaire à Cranbrook, une école de garçons située non loin de Détroit, où l'extinction des feux avait lieu à vingt-deux heures. Mais je me glissais hors de ma chambre et gagnais les toilettes qu'un plafonnier éclairait chichement, pour m'y asseoir si longtemps que mes jambes finissaient par s'engourdir. Je lisais et relisais les poèmes de Rimbaud. Porté par le délire sensuel du 'Bateau Ivre", j'appareillais en rêve pour des contrées exotiques.

"Je voulais moi aussi entrer en contact avec des écrivains plus âgés pour qu'ils me tendent une main bienveillante à la façon dont Verlaine avait accueilli Rimbaud, alors inconnu. Je voulais moi aussi échapper à l'ennui de mon univers petit-bourgeois pour vivre une vie de bohème. Je voulais moi aussi renoncer à mes années d'apprentissage et m'élancer vers les sommets artistiques en prodige, non en tâcheron. Je voulais moi aussi inciter les hommes à quitter leur épouse pour partir avec moi".

A propros de l'auteur :

On connaissait déjà Edmund White comme biographe avec son monumental Jean Genet (1993), mais c'est un court portrait de Rimbaud qui nous est offert ici sous la plume intimiste du grand romancier et essayste américain, qui a longtemps vécu à Paris. S'il s'attache tout particulièrement à la relation de son personnage avec Verlaine. Il explore aussi l'écriture rimbaldienne pour mettre en lumière l'univers de celui qui "a inventé l'obscurité en poésie".

Editions : Payot - ISBN : 978 2 228 90606 7 - Broché 200 pages - Prix : 17 euros

 

Mon avis : Volodia

J'ai aimé ce livre comme presque tous ceux du même auteur. Il nous livre ici le portrait d'un jeune homme  rien moins que sympathique, arrogant, égoïste et destructeur pour ceux qui oseront l'aimer, voire l'approcher.

1 mars 2011

Gigola - Laure Charpentier

9782213612812

Quatrième de couverture :

"Je faisais l'amour aux femmes depuis l'âge de 15 ans..."

Gigola, c'est le récit, net et rapide, d'une jeune garçonne à qui les femmes seules, permettent d'exprimer sa "virilité". Elle veut séduire, elle veut exploiter aussi, comme le plus âpre des proxénètes, comme le plus équivoque des gigolos. Gigola vit la nuit, s'habille en smoking, traite avec les souteneurs, se fait entretenir par des femmes riches et des prostituées. L'argent et l'alcool coulent à flots. Mais la rencontre d'Alice, la distante, qui lui résiste pour mieux la dominer, annonce son terrible déclin.

Imprimé en 1972, Gigola ne paraîtra pas. Ainsi en a décidé la censure... La scène violemment érotique du "pommeau de canne à tête de serpent" a-t-elle effrayé les autorités ? Trente ans plus tard, Gigola reste l'un des personnages les plus fascinants - ou dérangeants - du Pigalle des années 60.

Editions : Fayard - ISBN : 978-2213612812 - Broché : 240  pages - Prix : 15,10 €

Mon avis: Volodia

Ce livre se veut un roman autobiographique, je le considère moi plutôt comme une éventuelle biographie romancée, très romancée.

En effet, comment croire, à cette débauche de caricatures du casseur habillé comme un mac qui dévoile son passé et ses petites magouilles à un parfait inconnu et surtout une femme ? comme croire, à cette figure caricaturale de la prostituée au grand coeur faisant le trottoir non pour un homme mais, pour une femme, se traînant à ses pieds et acceptant d'être battue, par elle, par amour ?

Hum, je veux bien jouer les candides, mais mon imagination à ses limites. Quant aux scènes soi-disant érotiques, elles sont pour le moins écoeurantes dans tous les sens du terme, au point d'en rendre tripes et boyaux. Son élégance équivoque n'est que tapageuse et  sa liaison avec une femme d'un âge avancée, qui lui procure la richesse tant convoitée ne peut prêter qu'à se gausser. 

Ce roman est fait de clichés sur des personnes et des situations...  Mais ce qui m'a vraiment dérangé, c'est le mépris affiché, et sa suffisance affirmée, pour toutes les personnes qu'elle aurait côtoyées. Je me suis demandé un moment si elle ne prenait pas les lecteurs pour des imbéciles !

Il faut toutefois reconnaître qu'elle écrit bien et qu'elle a le sens de la répartie. J'ai lu ce livre, car le film est sorti au cinéma avec Lou Doillon et n'a pas tenu (on se doute pourquoi) longtemps sur les écrans malgré le battage médiatique.

8 juillet 2011

Dédé - Achille Essebac

51zD80R6vLL__SL500_AA300_Quatrième de couverture :

L'histoire d'amour entre deux adolescents que raconte "Dédé" est restée longtemps un point de repère culturel - La grande référence - de tous ceux qui partageaient ces sentiments. Près d'un demi-siècle après sa parution, de nouvelles générations en reprenaient encore la lecture avec ferveur. Ainsi Charles Welti :

C'est curieux. on se croît très moderne, on prétend même quelquefois pouvoir se moquer de certains livres qui firent, jadis, le délice de nos parents. Et puis un jour, par hasard ou par caprice, on daigne quand même ouvrir un de ces volumes jaunis. On commence, d'un air distrait d'abord, la lecteur et - bien souvent - on en est saisi malgré soi. C'est ainsi qu'il m'arriva avec Dédé.

Charles Welti écrivit ces lignes dans la revue Suisse "Der Kreis", en avril 1948, alors que Roger Peyrefitte venait, quatre années auparavant, d'être récompensé pour "Les Amitiés Particulières". Mais c'est bien à propos de "Dédé" et non du prix Renaudot, que Charles Welti émit encore cette opinion :

Certains passages de ce récit d'amour de deux adolescents sont si vrais et si émouvants que l'on ne peut se soustraire à leur charme mélancolique. Le souvenir des premiers troubles amoureux de la jeunesse, qui restent si souvent les plus beaux de toute notre existence, se réveille à la lecture de ces pages et nous inonde d'une douce tristesse pour ces premières amitiés qui sont, pourtant, si loin.

Des extraits choisis de la première édition de Dédé ont été publiés en 2008 dans une étude consacrée à son auteur, Achille Essebac (1868 - 1936). En voici enfin, pour les lecteurs exigeants, le texte intégral, qui prend en compte les deux versions du romans.

Editions : Quintes-feuilles - ISBN : 978 2 9532885 2 0 - Broché 253 pages - Prix : 22 euros

 

Mon avis : Volodia

C'est avec un réel plaisir que j'ai lu ce livre. J'ai retrouvé l'espace d'un moment l'esprit des amitiés particulières livre que j'avais lu en premier alors que "Dédé" avait déjà été édité une première fois en 1901.

L'histoire se passe chez les "bons pères", dans un internat comme il se doit (ah ce monde clos ou fleurit les amitiés particulières...entre jeunes gens) et Marcel nous dresse le portrait séduisant de son ami  André, appelé affectueusement "Dédé" par sa famille et ses amis. Plus jeune, mais au combien beau et séduisant, gentil, Dédé meurt en plein fleur d'un mal mystérieux et bien des années plus tard Marcel part à la recherche des traces laissées par Dédé......

Ce livre pourra paraître un peu mièvre à certains mais pour ma part je m'y suis plongé avec délice ! Un côté "fleur bleue" peut être ?

20 janvier 2011

Cytomégalovirus - Hervé Guibert

guibertCe journal retrace 3 semaines de la vie du romancier, atteint du sida.

A l'hôpital, il s'interroge : comment rester digne lorsqu'on assiste à la lente dégradation de son corps ? Ecrire contre la souffrance, bien sûr. Mais aussi contre la logique hospitalière : refusant d'être à demi-nu sous une blouse transparente, c'est en costume de ville que l'écrivain se rend au bloc opératoire.

Critique littéraire du journal "Le Monde"  :

"Dans ce journal de l'extrême fin, l'auteur a l'héroisme de conserver de la curiosité pour ce qui lui advient".

 

Editions : Points : ISBN :  978-2020635288 -Poche : 96 pages - Prix : 6,38 €

 

Mon avis : Volodia

J'admire l'homme plus que ses oeuvres (sauf les dernières écrites en partie sur sa maladie), pour la lucidité dont il a fait preuve dès le début de la maladie et au travers des étapes de celle-ci.

Il écrit : "Jai peut être fait la connaissance aujourd'hui, de la chambre dans laquelle je vais mourir". Par delà ses souffrances physiques, il y a ce qui pour moi représente la plus grande : la souffrance morale. De voir non seulement son délabrement physique, mais de savoir ce qu'il adviendra plus tard, mais toujours à court terme : le délitement de ses facultés intellectuelles avant de sombrer dans la démence.

Sur son hospitalisation, il note tout, car tout lui parait important et nous constatons avec lui, l'indigence des services hospitaliers, l'indifférence des infirmières qui parlent aussi fort de jour comme de nuit, sans se rendre compte tellement elles sont habituées à la maladie et à la mort, que le patient aimerait bien lui aussi se reposer. Avec lui, nous entendons les cris de douleur de ceux pour lesquels il n'y a plus grand chose à faire. Et comme lui, J'aimerai avoir la volonté  de conserver ma dignité envers et contre tout et tous si un jour j'étais atteint d'un mal incurable.

 

5 octobre 2011

Notre-Dame-des-Fleurs - Jean Genet

notre_dame_des_fleurs_242393Quatrième de couverture :

"Notre-Dame-Des-Fleurs fait ici son entrée solennelle par la porte du crime, porte dérobée,  qui donne sur un escalier noir mais somptueux. Notre-Dame monte l'escalier, comme l'ont monté bien des assassins, n'importe lequel. Il a seize ans quand il arrive au palier. Il frappe à la porte, puis il attend. Son coeur bat, car il est résolu. Il sait que son destin s'accomplit..."

Editions : Folio - ISBN 9 782070 3688600 - Poche 377 Pages - Prix : 7,50 € 

Avis de Jean Cocteau :

Le livre est là, terrible, obscène, impubliable, inévitable. On ne sait par où le prendre. Il est, il sera. Obligera-t-il le monde à devenir tel qu'il puisse y paraître ? Pour moi, c'est le grand évènement de l'époque. Il me révolte, me répugne et m'émerveille.

 Mon avis : Volodia

En 1942, incarcéré et en attente de jugement, Jean Genet invente pour pour enchanter ses nuits carcérales, un monde fictif et réhabilite l'homosexualité dans une langue somptueuse et lyrique. Il se met lui-même en scène dans cette autofiction et nous fait pénétrer ainsi, dans le monde interlope et ambiguë des créatures de l'homosexualité. Peuplé de tantes-filles, de tantes-gars, tapettes, pédales, tarlouzes, de macs et de détenus, décrivant les bas-fonds de Paris, dans des récits délirants, sortis tout droit de son imagination (et/ou de son passé tumultueux).

Jean Genet a passé la majeure partie de son enfance dans les maisons de corrections puis en prison. Exclu de la Société, il traitait celle-ci sans égard. C'est dans un langage châtié, avec des descriptions crues, obscènes qu'il nous fait partager ses fantasmes, l'enfance et la vie de ses héros :  Divine, Notre-Dame-Des-Fleurs, Mignon les petits pieds, Mimosa et bien d'autres encore.

Totalement réfractaire à la morale, je comprends que ce livre ait pu choquer lors de sa parution. Il fut d'abord diffusé sous le manteau, puis dans les circuits du livre érotique. L'avantage de notre époque ou la liberté des moeurs est permissive, est que nous ne nous choquons plus de grand chose, si ce n'est de rien et de fait, nous pouvons sans honte et sans gêne fait l'éloge de ce livre au combien magnifique.  

6 janvier 2013

Hôtels Garnis - Nicole Canet

Hôtels garnis

Quatrième de couverture :

Le parcours des plaisirs

En 376 pages et 335 illustrations, dont des documents uniques provenant des Archives de la Préfecture de Police, Nicole Canet vous présente les milles facettes de la prostitution masculine à Paris de 1860 à 1960.

A travers une iconographie aussi abondante que rare, vous découvrirez les différents lieux de ces plaisirs au masculin. de l'Hôtel Marigny au bordel de Saïd, des bars aux bals, des jardins aux vespasiennes, en passant par l'atmosphère torride des Bains de vapeur. Vous croiserez les occasionnels, comme les marins et les militaires, mais aussi les entretenus, les garçons de plaisir et leurs souteneurs.

On ne vous cachera rien des jeux sexuels de ces messieurs, des tableaux vivants au sadomasochisme, et pour couronner le tout, on vous fera entrer dans le secret d'un bordel d'hommes.

Au détour d'une rue ou dans l'intimité d'une chambre, il vous semblera croiser les ombres de Marcel Proust ou de Jean Genet, de Roland Barthes ou de Pier Pasolini.

 

Editions : Nicole Canet - ISBN : 978 29532351 5 9 - Broché : 376 pages - Prix 79 € 

 

Mon avis : Volodia

Déjà, je n'aime pas du tout ce quatrième de couverture racoleur. Comme son précédent livre "Maisons Closes", la jaquette n'est pas à la hauteur du soin apporté à l'édition de ce livre.

Certaines pages et aspects des bordels d'hommes avaient déjà  été évoqués dans son précédent livre donc, dans le présent, il s'agit d'une redite et d'une reprise des articles et des photos...

Nicole Canet, a largement puisé dans les archives de la police pour les comptes rendus (F.Carlier), les lettres de dénonciation, les fiches d'identification, ainsi que dans les textes de romans sur le sujet écrits par divers écrivains, qu'elle prend tout de même le soin de citer.

Si ce livre est intéressant par la rareté des documents disponibles (au public), il n'en reste pas moins une certaine lourdeur due en grande partie à une débauche de photos pornographiques dont Nicole Canet a fait son miel et dont elle nous abreuve à longueur de pages. Ce livre est une histoire de la prostitution masculine, de ses lieux  et de ses fantasmes, d'accord, on a compris, mais trop c'est trop !

 

bonheu_journcanet148x180A propos de l'auteur :

Nicole Canet est à l’origine une artiste de music-hall surtout connue dans le monde contemporain de la photographie pour avoir remis à l'honneur dans les collections les premiers photographes européens dits « homosensibles » (photographies anciennes et modernes, dites vintages).

Ayant durant de nombreuses années travaillée dans le monde du spectacle avec des hommes essentiellement homosexuels.

Digressions :

Comme beaucoup de femmes appelées vulgairement des "filles à pd," Nicole Canet a toujours été attirée par le milieu homosexuel ceci expliquant cela....Vous l'aurez deviné, j'ai une sainte horreur de ces poufs qui vivent et fantasmes au travers de la vie des autres. Et c'est bien connu la vie sexuelle des gays a toujours intriguée et fait fantasmer les hétéros et les greluches. Nous avons une liberté d'esprit et de corps qu'ils/elles ne s'autoriseront jamais, ça doit être ça....! 

Par ailleurs, il faut savoir que Nicole Canet n'autorise aucune photo d'une gravure figurant dans son livre mais, elle, puise à l'envie dans les livres des autres avec ou sans leur autorisation au motif qu'elle n'aurait pas retrouvé les propriétaires de certaines photos et ou dessins Bref, elle est plutôt "mauvaise copine"...

 

27 avril 2014

L'enfant criminel de Jean Genet

l'enfant criminelQuatrième de couverture :

"Que l'on veuille bien comprendre , et l'excuser, mon émotion, quand je dois exposer une aventure qui fut aussi la mienne. Au mystère que vous êtes il me faut opposer, et le dévoiler, le mystère des bagnes d'enfants.

Epars dans la campagne française, souvent dans la plus élégante, il est quelques lieux qui n'ont pas fini de me fasciner. Ce sont les maisons de correction dont le titre officiel et trop poli est maintenant : "Patronage de relèvement moral centre de rééducation, maison de redressement de l'enfance délinquante, etc.".

 

Mot de l'éditeur :

Interdit de diffusion à la Radio française, L'enfant criminel appartient à la première période de l'oeuvre de Jean Genet, celle pendant laquelle il écrivit ses quatre romans, ses poèmes et ses premières pièces de théâtre. Nous le rééditons avec les deux photographies qui figuraient dans l'édition originale de 1949 et une note retraçant le contexte dans lequel il fut écrit, puis censuré et enfin publié.

 

Editions : L'arbalète Gallimard - ISBN : 978-2-07-014485-3 - Poche : 56 pages - Prix 7,90€

 

Mon avis : Volodia

Je n'ai pas aimé à ce livre, qui sous couvert de dénoncer l'hypocrisie de la société et sa morale bourgeoise, exalte le mal, la perversion, l'homosexualité, un certain érotisme pour ne pas parler de pornographie, à travers la célébration de personnages ambivalents au sein d'un monde interlope.

Dans ce livre Jean Genet se veut choquant. Il piétine toute morale et défit la société qui croit-il l'a rejeté mais dont il s'est exclu lui-même. Fugueur, puis voleur, prostitué travesti, puis mendiant, il connait toutes les prisons d'Europe.

Jean Genet n'a jamais surmonté le traumatisme d'avoir été abandonné et il n'aura pour cela de cesse de le faire payer la société. Pourtant l'Assistance Publique fait tout pour éviter l'exclusion sociale de ses pupilles. Son objectif est de leur donner des bases d'éducation, de les enraciner dans un région, un village par le biais d'un apprentissage professionnel dans l'agriculture, l'artisanat. Et Jean Genet a été plutôt privilégié en ce sens puisqu'il a pu faire de bonnes études primaires. Puis a été placé dans un lycée professionnel dont il a fugué aussitôt. 

Diagnostiqué, suite à cette fugue, par des psychiatres de l'hôpital Saint Anne, comme débile,  avec une instabilité mentale nécessitant une surveillance spéciale, il est envoyé dans la colonie agricole pénitentiaire de Mettray pour cause de vagabondage. A partir de là commence réellement l'exclusion sociale. Il se retrouve immergé dans un univers de violence. Il s'engage dans l'armée, puis déserte, puis après des années d'errance se clochardise, vols et prison dès 1930.

L'assistance publique et la colonie agricole conçue par la Troisième République pour intégrer les enfants en déshérence, à fabriquer d'honnêtes citoyens ont montré un tout autre visage : la stigmatisation.  Car la France de 1930, cette mère secourable considère le vagabondage comme un délit, la pauvreté un crime l'homosexualité une perversion, l'illégitimité une tare de naissance.

Si son enfance a été difficile, elle n'a pas été dramatique au regard de ce que d'autres enfants abandonnés ont subi (le faim, le froid, le placement très jeunes comme valet de ferme, etc...) . Il a choisi la facilité du crime et s'en est glorifié.....Plus encore que son choix, je ne peux adhérer à sa vision des choses, et ce malgré tout son talent d'écrivain basé sur ces expériences vécues et revendiquées.

 

19 juin 2013

Le coeur découvert - Michel Tremblay

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Quatrième de couverture :

Evocations d'amours multiples et - au bout du compte - heureuses, ce roman est celui d'un couple d'hommes, Jean-Marc et Mathieu, dont la relation d'abord hésitante - Ils ont quarante et vingt ans - s'affirme peu à peu, compliuée mais nourrie par une parternité exercée à deux.

Dans le Montréal des années 1980, Michel Tremblay décline, entre introspection et tolérance un boheur possible, et rappelle, avec force et talent que "l'amour est rare".

 

Editions : Babel - ISBN : 978 2 7427 8863 7 - Poche : 412 pages - Prix : 8,50 €

 

Mon avis : Volodia

L’histoire se déroule au Canada dans les années 80 et met en scène l’amour que se porte deux hommes, Jean-Marc presque 40 ans et Mathieu 24 ans.  Le récit retrace les différentes étapes que tout nouveau couple peut avoir à franchir : le doute, la peur, la passion, la jalousie, la confiance et finalement le bien être dans une relation stable mais pleine d’inconnue.

Jean-Marc qui s’il a eu beaucoup d’aventures, n’a presque rien vécu, et  Mathieu, qui lui a été marié, a fait un enfant, a divorcé lorsqu’il a découvert son homosexualité. Jean-Marc arrive avec ses peurs, ses doutes, Mathieu lui arrive avec un enfant. Très responsable vis-à-vis de son fils il se demande s’il doit l’emmener dans le nouveau couple qu’il forme avec Jean-Marc. Pour finir, ils l’élèveront ensemble. 

Ce récit, de deux hommes qui s’aiment, font des concessions, s‘avouent leur amour est intemporel, il peut se transposer à tous les couples qu’ils soient gays et/ou hétérosexels. Par ailleurs, il est rare,  sauf erreur de ma part, que dans un couple homosexuel,  on parle et introduise un enfant dans le récit. Dans ce livre, Sébastien, l’enfant de Mathieu est élevé par deux hommes et une femme. Tout le monde est de bonne foi et cherche à travailler au bonheur de l’enfant. C’est ce qui à mon sens fait l’intérêt de ce roman.

 

J’ai beaucoup aimé ce livre et l’univers de Michel Tremblay.

 

A noter :

Ce roman est suivi par le "Coeur éclaté". Mais il peut être lu indépendamment de ce dernier.

 

 

31 août 2013

"Folles" - Textes de Philippe d'Aix - Illustrations d'Hippolyte Romain

follesUn petit opuscule plein d'humour qui marie l'écriture caustique et humoristique de Philippe d'Aix et les caricatures drôles et cruelles d'Hippolyte Romain.

Chaque texte à un thème différent (ex : faux skinhead, opéramaniaque, mondain ou encore clone) et décrit avec humour, tendresse et beaucoup de psychologie le comportement de folles que les gays du monde entier s'ingénient à perpétuer.

Editions Magliocca - ISBN : 2 000000 007224 - Prix : 9,91 euros.

Mon avis : Volodia

Ce petit livre est une pépite du genre. Délicieux et jouissif au possible. A prendre au second degré bien évidemment.

Certaines caricatures datent un peu, notamment, dans la description du "clone" en blue jean, blouson de cuir, casquette de base ball, moustache et chemise à carreaux... C'était la mode en vigueur chez les gays des années 80, quant aux "cuirettes", je ne suis pas sûr que ce soit seulement un "look".

Mais dans l'ensemble, les descriptions sont assez exactes. J'ai dévoré ce livre en deux  petites heures. La facture en est agréable, et chacun des textes est accompagné d'une caricature aussi vrai que nature

 

25 mai 2015

Le baiser de la femme araignée - Manuel Puig

LE BAISER DE LA FEMME ARAIGNEE

Quatrième de couverture :

Molina, homosexuel arrêté pour attentat à la pudeur parle, et Valentin le militant de gauche en cheville avec des groupements politiques clandestins, écoute. Derrière les murs et les barreaux de la prison de Villa Devoto, le dialogue est leur seul échappatoire.

Molina raconte à Valentin les films qu'il a vus, quand la liberté n'était pas un mirage lointain, et de tous les détails dont il se souvient. Les récits merveilleux, les histoires étranges, le suspense, les stars aux visages d'ange.

L'imagination dans la nuit poussiéreuse de leur cellule est comme un avant-goût de liberté qui les attend peut être. Mais malgré la complicité qui lie les deux hommes, Molina n'a pas encore fait tomber le masque...

Editions : Points - ISBN : 978 2757 8317 86 - Broché 50 pages - Prix : 8,70 euros

 

Mon avis : Volodia

Deux prisonniers partagent un cellule dans l'Argentine de la dictature militaire : Molina, étalagiste homosexuel, personnage frivole et égocentrique, emprisonné pour corruption de mineur, et Valentin, accusé de subversion et obsédé par la femme qu'il a abandonné pour s'engager dans la lutte révolutionnaire.

Pour oublier les séances de torture auxquelles ils sont régulièrement soumis, Molina commence à raconter à Valentin les intrigues des vieux films romantiques qu'il adore. Réticent au départ, Valentin rejoint Molina à l'intérieur de cet univers glamour et sentimental, attendant la prochaine histoire avec impatience. Molina, lui, finit par embrasser la cause de Valentin.

Le face à face des acteurs avec la violence de Valentin mis en parallèle avec la "fluidité" de Molina est parfois insoutenable. La situation des personnages des scénarios de Molina reflétent la relation entre les deux hommes, qui passe de l'indifférence à l'amitié, de la compassion à l'amour.

Une rencontre fascinante entre la question du "compromis" essentielle aux débats politiques et les prérogatives de la fantaisie et de l'imagination.

16 mars 2016

Objet de toutes les convoitises - Jeanne Bourdin

objet de toutes les convoitiises

D’où vient cet attrait irrésistible que le jeune lord Donagh exerce sur son entourage ?

A trente-cinq ans, unique héritier d’une immense fortune, c’est un des hommes les plus convoités de Londres. Brillant avocat, charmeur à l’élégance rare, ce modèle de flegme dissimule une nature passionnée.

Son idylle avec Dimitri, un danseur étoile, nourrit les pages people des magazines. Mais en secret Alexander s’éprend de Mark, son associé, qu’il sait pourtant parfaitement heureux avec sa femme, Joyce…

Editions : Pocket – ISBN : 978 2 266 14698 2 – Poche - pages : 250 – Prix : 6,80 €

Mon avis : Volodia

Le moins que l’on puisse dire est que l’auteure ne ménage pas sa peine pour nous dépeindre son personnage principal, Alexander, lord Donagh, illustre descendant d’une des plus grandes familles aristocratiques britanniques, héritier de l’immense fortune familiale, hautain, froid, manipulateur et homosexuel vivant en couple avec Dimitri, un danseur russe. Peut- être même en fait-elle un peu trop. En effet, il me paraît inutile qu’à chaque entrée en scène d’un nouveau personnage, l’auteur nous rappelle la position sociale d’Alexander et nous décrive les avantages qui en découlent.

Je trouve Mark un peu « mou ». Ses atermoiements conviennent plus à un jeune homme qu’à un homme fait, qui plus est marié et avocat de surcroît, surtout lorsqu’on sait ce que ce métier implique de rigueur et de dureté de sentiments. Habitués aux roueries des affaires, il semble bien naïf face aux avances d’Alexander. De plus, j’ai beaucoup de mal à concevoir qu’un homme qui n’est pas bisexuel puisse être attiré par un autre homme. Or d’après le récit qu’en fait Jeanne Bourdin, ce ne serait pas le cas. Il aurait, donc dû, en toute logique, soit rompre tout contact avec Alexander et démissionner de son poste, soit se ficher en colère et mettre son poing dans la figure de l’odieux personnage qui se permettait des privautés.

Joyce, joue le rôle de la ravissante idiote, pour ne pas dire dinde, journaliste dans un magazine people, sûre d’elle-même, d’être aimée pour sa féminité par un époux avec qui elle se complaît à jouer les coquètes, tout en faisant du charme et en papillonnant auprès d’Alexander.

Quant à Dimitri l’amant russe d’Alexander, il réunit tous les clichés : danseur étoile, homosexuel haut en couleur, aimant les vêtements et les boîtes à la mode… Ses pensées intimes dévoilées par l’auteur lors de ce récit ne correspondent pas au caractère slave, De plus, il fait preuve d’un certain don divinatoire quant aux sentiments que portent Lord Donagh à Mark, et d’un certain « flegme » lorsque ceux-ci se confirment à son détriment.

Ce qui m’a semblé le plus réaliste, ce sont les réactions de Joyce lorsqu’elle s’aperçoit que son mari lui échappe et qu'il n'est guère possible pour elle de rivaliser. Idem celles des parents de Mark qui ne peuvent concevoir qu’il abandonne son épouse pour un homme. La fin du roman ressemble, à mon sens, un peu à de la littérature à l’eau de rose...

27 mai 2017

Un hommes au singulier - Christopher Isherwood

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Quatrième de couverture :

Vingt-quatre heures dans la vie de Georges Falconer, professeur en Californie au début des années 1960. Célibataire, gay, Georges,vieillit dans un quartier bourgeois où l'on apprécie sa courtoisie tout en réprouvant son mode de vie. 

Solitaire et individualiste, il vit dans une société conçue pour les familles, les groupes, la majorité. La tragédie d'un homme résigné à souffrir en silence. Pourquoi crier lorsque personne ne peut entendre ?

 

Editions : Les Cahiers Rouge de Grasset - ISBN : 9 782246 850809 - Poche :175 pages - Prix 8,20 euros

 

Mon ressenti : Volodia

Je me suis un peu ennuyé à la lecture de ce livre et ai eu du mal à le terminer. Peut être ne l'ais-je pas compris à sa juste valeur.

L'histoire est celle d'un homme qui essaye de survivre, plus mal que bien, au décès accidentel de son compagnon.  Couple homosexuel (en 1960 on ne disait pas gay) fusionnel, ils vivaient isolés dans une maison de bois et de verre, dans une région de Californie pas encore devenue à la mode, quoi que, les constructions qui poussent le long de l'autoroute annoncent une gentrification prochaine.

Son quotidien est fait d'habitudes, dont chaque geste, chaque situation mettent en exerge et font ressurgir un passé à deux. Les jours sont rythmés par l'observation de ses voisins : le départ des époux aux bureaux, les tâches ménagères et la suveillance des enfants faites par les épouses restées au domicile.

Le rituel de la journée est invariable, sans surprise. Il emprunte depuis des années, le même trajet  pour se rendre à l'Université ou il enseigne, un peu désabusé, la littérature anglaise à des étudiants soucieux d'améliorer leur condition sociale en se préparant un avenir  autre qu'un emploi à l'usine locale, obtenir une certaine sécurité et une aisance matérielle leur permettant de fonder un foyer.

Georges observe ce qui l'entoure, il regarde les gens vivre, il ne fait pas partie de cette société qui n'est pas faite pour lui. Tout lui est devenu pesant, les banalités du quotidien insupportables. Georges est hanté par la mort de son compagnon. Peut on vivre au singulier lorsqu'on s'est vécu au pluriel ?

8 avril 2016

Salon de beauté - Mario Bellatin

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Quatrième de couverture : 

« Il y a quelques années, mon intérêt pour les aquariums me conduisit à décorer mon salon de beauté avec des poissons de différentes couleurs. Maintenant que le salon est converti en un mouroir où vont terminer leurs jours ceux qui n’ont aucun autre endroit pour le faire, il m’est très difficile de constater que les poissons ont peu à peu disparu ». 

Editions : Christophe Lucquin – ISBN : 9 782366 260 700 – Broché 76 pages – Prix 12 euros. 

Mon avis : Volodia 

Je, est celui qui raconte son histoire. Il n’a pas de nom, il est seulement Je,  un travesti,  coiffeur et propriétaire d’un salon de coiffure. Bien que celui-ci soit mixte, ce sont essentiellement des femmes qui viennent s’y faire coiffer, car elles semblent « indifférentes au fait d’être soignées par des stylistes portant presque toujours des vêtements féminins ». 

Pour se démarquer des autres salons du quartier, et lui donner un peu de luxe, Je, a choisi de l’équiper d’aquariums ou évolueront des poissons. Différentes sortes de poissons, non fragiles ne nécessitant pas de soins particuliers, dont la vue et les circonvolutions détendront ses clientes, « qu’elles aient pendant leurs soins l’impression d’être immergées dans une eau cristalline avant de réapparaître à la surface, belles et rajeunies ». 

Je, nous détaille ses choix sur les futurs occupants des aquariums, les soins prodigués, mais également leur mort somme toute assez tragique. Parallèlement, il se laisse aller à  des confidences sur son passé,  sa vie, et ses frasques avec les 3 autres coiffeurs. Sur le changement qui s’est opéré sur le salon et la tâche qu’il s’est donnée d’accomplir. 

Ce salon initialement destiné à la beauté, s’est transformé, un peu par hasard, en mouroir, non pas en un hôpital ou une clinique, mais seulement  en mouroir – le premier pensionnaire qu’il a accepté, l’a été à la demande d’un des compagnons qui travaillait avec lui. Le jeune homme avait été abandonné par son ami dès que celui-ci avait appris sa maladie, aucun hôpital,  ni sa famille ne voulaient l’accueil ni le prendre en charge. Privé de ressources, il ne lui restait qu’à mourir dans la rue -.

Les règles  sont très strictes. N’y sont admis que les malades en phase terminale, les dons d’argent en espèces, les confiseries, et le linge de lit. Pour faire face à cette nouvelle étape du salon, tout le matériel professionnel a été vendu, pour acheter, des lits métalliques, des matelas de paille, des ustensiles. Les miroirs ont été retirés pour éviter la vue de la multiplication de l’agonie des occupants. 

Je, s’active seul - Surtout pas d’associations, ni de sœurs de la charité, qui viendrait prier pour les malades, pas de femmes, aucun médicament.  - auprès de ses pensionnaires, ceux-ci ne manquent de rien. Il va jusqu’à affronter les habitants du quartier qui veulent faire brûler le mouroir mais qui s’arrêtent à la porte, rebutés par l’odeur qui y règne. Un jour, Je se sens plus faible. Il découvre des taches sur sa peau, et  comprend alors que son tour est venu, mais que lui sera seul, ses compagnons étant déjà morts. Il s’inquiète alors du devenir de son salon lorsqu’il sera trop faible pour se lever.  Je, pense qu’il fermera toutes les ouvertures, n’ouvrira à personne. Et peut -être que les institutions pour qui aider est une forme de vie, défonceront la porte.  On comptera parmi elles, « les Sœurs de la Charité » et les associations à but non lucratif.  Mais le plus probable est que quelques jours plus tard, ils défonceront la porte et « me trouveront mort, mais entouré de la splendeur d’autrefois ». 

Ce  n’est pas un livre larmoyant, ni même triste. L’auteur maintient une distance entre l’écriture et le tragique de la situation. Son personnage semble indifférent et résigné à l’inéluctable. C’est beau, c’est fort, ça vous prend au creux de l’estomac. J’ai adoré ce récit, bien qu'il m'ait bouleversé ! 

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A propos de l’auteur :

Fils de parents péruviens, Mario Bellatin est né à Mexico. Il est né sans bras droit. Sa famille part pour le Pérou lorsqu’il a quatre ans. Il étudie la théologie pendant deux ans au séminaire Santo Toribio de Mogrovejo, puis les sciences de la communication à l’Université de Lima. C’est à Lima qu’il publie son premier livre en 1986 : Mujeres de sal.

En 1987, il part pour Cuba afin d’étudier le scénario de film à la Escuela Internacional de Cine y Televisión à San Antonio de los Baños. De retour au Pérou, il continue à y publier ses œuvres jusqu’en 1995 - date à laquelle il regagne le Mexique.

Bellatin a été directeur du Département de Lettres et Sciences Humaines de l'Université du Cloître de Sor Juana et membre du Système national des créateurs du Mexique de 1999 à 2005. Il est directeur de l’École dynamique des écrivains à Mexico, créée en 2001, qui propose des méthodes alternatives de création littéraire.

L’écriture de Bellatin est fortement influencée par sa formation académique, d’une part, mais aussi d’autre part par son expérience du cinéma. Il propose une réalité fragmentée dans le temps, non linéaire, et cherche à créer des sensations fortes, troublantes, déstabilisantes, chez le lecteur. Son œuvre, fortement expérimentale, est un jeu permanent entre réalité et fiction, entre récits apocryphes et biographies, qui crée des situations improbables, étranges et parfois drôles." 

22 avril 2018

Jacques D'adelsward-Fersen - L'insoumis de Capri - Viveka Adelsward et Jacques Perot

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Quatrième de couverture :

Certains en ont fait un oisif, un décadent, un "Eros aptère", comme l'écrivit Jean Cocteau. Jacques d'Adelswärd-Fersen  (1880-1923) a sans conteste  sa légende noire : Les goûts hétérodoxes d'un jeune aristocrate trop riche. Une oeuvre littéraire au parfum de scandale.

Une affaire de moeurs impliquant des adolescents, qui le jette sur les routes de l'exil. Capri, le port d'attache où il finit par trouver refuge et se fait bâtir une demeure somptueuse, la Villa Lysis. Une jeunesse consumée dans le tourbillon des fêtes des années 1900. Sa passion de ving ans pour Nico Cesarini. La création d'Akademos, première revue française à aborder ouvertement l'homosexualité, où écrivirent Colette, Maxim Gorki, Georges Eckhoud, Anatole France...

Le culte de l'opium immense", auquel il sacrifiera sa vie. Enfin, à quarante-trois ans à peine, le suicide... puis la résurrection dans l'Exilé de Capri, le roman que lui consacre en 1959, Roger Peyrefitte. Mais pour comprendre Jacques d'Adelswaed-Fersen, il faut conjurer les mythes.

A travers photographies, lettres, et archives familiales inédites, les auteurs de cet ouvrage reviennent sur la vie de celui qui fut avant tout un homme de lettres, et occupa une place singulière dans l'effervescence du Paris et du Capri de la Belle Epoque.

Tous deux cousins du poète, Viveka Adelswärd, professeur émérite à l'Université de Linköping (Suède), et Jacques Perot, historien et conservateur portent ici un regard libre et précis sur la vie et l'oeuvre  de cet écrivain controversé.

Editions : Seguiers - ISBN : 978 2 84049 705 9 - Broché : 294 pages - Prix : 21 €

 

Mon avis : Volodia

C'est en lisant "Les amitiés particulières" de Peyrefitte, puis "Les garçons" de Montherlant que j'ai pour la première fois entendu parler de Fersen les allusions portaient sur ses poèmes aux textes ambiguës. Un autre livre de Roger Peyrefitte : l'Exilé de Capri se voulait être une biographie plus ou moins réaliste de la vie de Fersen - (Il faut dire qu'en prenant de l'âge, l'érudition de cet auteur, avait tendance à céder le pas à des commérages pour ne pas dire radotages, celui-ci devenant en vieillissant une insupportable commère).

Aussi, ais-je apprécié de lire une biographie sans fioriture, nette et précise sur un personnage peu connu ou seulement de quelques initiés, et dont les oeuvres poétiques et, les écrits sont à ce jour introuvables et non réédités (ou mal réédités dans leur présentation exemple Gaykitchcamp...). Ce livre a pour objet de faire connaître l'homme, pas seulement en tant que dandy, sensible à l'amour et à l'esthétisme grec, mais également en qualité de poète et d'écrivain, même si cette dernière a parfois été occultée par une réputation sulfureuse.

La première partie du livre, toute de rigueur, nous présente les membres qui composent cette prestigieuse famille d'aristocrates et de grands industriels dans ses différentes branches Suédoise et, Française. Puis, nous éclaire sur l'enfance, l'adolescence ainsi que la vie de jeune adulte de Jacques d'Adelswärd-Fersen, jeune homme immensément riche, plus ou moins oisif  qui cherche sa voie.

Le seconde partie fait état du scandale qui éclate en 1903, suite à la découverte de supposés "ballets bleus" - entendez la mise en scène dans son appartement, de tableaux vivants inspirés de l'antiquité et interprétés par des adolescents recrutés à la sortie des écoles - et le met au ban de la société lui fermant ainsi la possibilité de trouver une épouse de son rang mais également de faire une carrière d'écrivain.

A sa libération de prison et pour éviter un plus grand déshonneur à sa famille, il décide, après plusieurs voyages autour du monde, de s'installer à Capri, île qu'il connait et apprécie pour sa beauté, son climat et sa tolérance. Il y retrouve d'autres personnalités intellectuelles avec lesquelles il nouera des liens de sympathies sinon d'amitiés. 

Il s'y fait construire une fabuleuse villa où sont données des fêtes somptueuses et/ou certains (aines)  invités (ées) déclamaient des poèmes et interprétaient des scènes de la mythologie, mais pendant lesquelles circulaient également, proposés généreusement par leur hôte, des pipes d'opium et de la cocaine, drogue qui aurait fini par le tuer s'il ne s'était pas suicidé.

Sa revue mensuelle Akadémos publiait des poèmes, des articles sur l'art, des critiques diverses et variées et, bien que bénéficiant d'un nombre suffisant d'abonnés, elle ne paraîtra que durant une année en raison de son coût.  

Ce qui ne laisse pas de m'étonner c'est qu'à l'époque, en 1900, Paris faisait la part belle à des artistes et écrivaines dont le lesbianisme n'était plus un secret : Colette, Nathalie Clifford-barney, Romaine Brooks, Djuna Barnes, Mathilde de Morny, etc... Et, il semble que seule l'homosexualité masculine ait été sujet à l'horreur, à l'intolérance et à la répression, à moins qu'il y ait eu amalgame entre pédophilie et homosexualité. Mais peut être me fais-je des idées...

 

8 octobre 2020

Qui sont ces femmes hétérosexuelles qui écrivent de la FanFiction de romance gay ?

 

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Depuis quelques années maintenant ont émergé, en premier lieu sur la toile, des histoires d’amour écrites par des femmes ce qui en soit n'a rien de nouveau. Ce qui l’est par contre, c’est que ces histoires sont des romances gays imaginées par des femmes hétérosexuelles où les descriptions érotiques sont légion et assez "poussées".

Qu’elle n’a été ma surprise ! Mon interrogation sur ce qui pousse ces femmes à écrire de telles histoires ?  Les gays et surtout leur sexualité, ce n’est pas un secret, ont toujours intrigué, voire fasciné  les hétéros (hommes et/ou femmes) mais est ce suffisant pour vouloir écrire sur le sujet ? Qu’est-ce qui les motive. Un désir de s’évader d’un quotidien un peu banal ? Vouloir s’affranchir de certains interdits ? Pimenter  leur propre sexualité ?  Car bien évidemment on ne se lance pas comme ça dans ce genre de littérature.  D’accord, ce n’est pas du Baudelaire, mais plutôt du style Arlequin.  C’est distrayant, ça se lit sans prise de tête et permet de voyager dans un monde imaginaire par rapport à leur propre vie, mais touchant quand même à une certaine réalité. Ces romans sont écrits en sagas, en feuilletons, dévorés aux kilomètres et rencontrent beaucoup de succès  auprès d’un public majoritairement féminin avec une moyenne d’âge comprise entre 17/18 et 30 ans. Dans ces romances, on retrouve certains des stéréotypes collant à la gent féminine et appliqués à la gent masculine, tels un dominant et un dominé, forme de soumission du plus fragile, plus sensible,  plus délicat tant niveau physique qu’émotionnel envers celui qui est le plus entreprenant, le plus sûr de lui, le plus fort physiquement et de caractère.

Les auteures sont des femmes de tous âges et de toutes conditions sociales. Au départ, elles mettaient en ligne leurs romances (écrites sur Wattpad) pour des amateurs du genre,  puis des maisons d’édition s’y sont intéressées et se sont même spécialisées dans ce genre de catégories :  FanFiction, romances FM, romances MM et/ou FF.  Certaines de ces auteures prolifiques sont  connues et suivies par des dizaines fans (sinon plus) qui attendent  avec impatience les nouvelles sorties.

Leurs livres sont semblent-ils assez bien construits et les histoires souvent crédibles..  Les jaquettes de présentation sont attrayantes avec des photos ou des dessins équivoques,  un peu mièvres, mais  jolis et ça « fait mouche ».  Qu’est ce qui nourrit leur imagination ? Pendant un temps, j’ai pensé que les Hentaï en étaient la cause, mais je ne vois guère une femme regarder ce genre de dessin animé. A moins que ce soit les Yaoï, dans le même genre que les Hentaï mais version papier, donc plus visualisables ?

Pourquoi n’écrivent-elles pas des histoires d’amour de femme entre femme, ou plus conventionnelles de femme avec homme ? Cela ne laisse pas de m’intriguer. Est-ce un moyen pour elles  de  s’extirper de leur propre genre et de leur sexualité pour s’en approprier une plus conforme à leur attente et/ou désirée et/ou fantasmée ? ou peut être certaines se sentent-elles concernées par les discriminations que rencontrent la communauté LGBT, à moins qu’elles aient dans leur propre famille une personne ayant cette sensibilité et dont elles sont proches ? où tout simplement, il y avait un nouveau créneau à exploiter et pourquoi ne pas s’y engouffrer ?

Il y existe bien sûr des hommes et des femmes qui  écrivent de l’homo-romance, mais ils sont gays et/ou lesbiennes et il est tout à fait logique qu’ils ou elles écrivent des émotions, des sensations partagées pour leur communauté respectives à même d’apprécier leurs ressentis. Mais les femmes hétéros ?

Je reste avec mes questions. Si une auteure d’homo-romance lit cet article, j’aimerai bien qu’elle m’explique, ce qui la motive. Je suis curieux et c’est en toute bienveillance que je lirai ces commentaires.

Il semble que mon voeu ait été exaucé. Christ Verhoest auteure d'homoromance a bien voulu me donner des précisions sur ses motivation.

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Tout d'abord qui est Christ Verohest. Une jeune femme, mariée mère de 2 enfants. Titulaire d'une licence de lettres modernes et d'un CAPES qui lui a permis d'exercer en qualité de Professeur de Français, avant de se consacréer à la littérature, et qui l'a certainement beaucoup aidé dans sa nouvelle carrière d'écrivain,    Elle a à son actif une cinquantaine  de livres sur une période de 10 ans, ce qui est conséquent et ses livres sont toujours attendus avec impatience et enthousiasme par une communauté de lecteurs toujours plus nombreuse. Pour plus de facilité je vous mets le lien Amazon et de la llibrairie "Les mots à la Bouche" ou vous pourrez retrouver tous ses titres qu'ils soient en livres papier ou ebook :

https://www.amazon.fr/kindle-dbs/entity/author/B004N474L2?_encoding=UTF8&node=301061&offset=0&pageSize=1

https://motsbouche.com/recherche?controller=search&s=christ+verhoest

Les motivations de cette auteure à écrire de l'homoromance sont multiples et complexes, car bien que mariée elle ne se définit pas comme hétérosexuelle. Mais laissons la parler avec  ses mots :

"J'ai toujours senti que j'étais différente. Je ne pensais pas comme mes camarades, j'étais désolée quand on m'habillait en fille, mais aussi quand on m'habillait en garçon avec des vêtements trop moches, et avec des cheveux courts.

La relation Alix Enak dans la DB éponyme m'a troublée très jeune... Ma nature me porte vers les hommes, les femmes. Vers les personnes trans. Je suis mariée avec un homme suite à un coup de foudre, mais j'ai eu avant deux petites amies à l'université.

En 2014 on m'a diagnostiqué une dysphorie de genre. J'ai des côtés masculins, d'autres féminins, et j'aurais vraiment aimé naître homme... Tous en ayant goût pour des choses féminines. Si je devais me donner une étiquette je dirais pansexuelle gender fluide. Trans est un mot qui me gêne pour me qualifier, car j'ai des jours ultramasculins et d'autres ultraféminins.

Alors pourquoi écrire des romans gays ?

Parce que je me reconnais dans la façon de penser d'un homme. Parce qu'il y a une égalité qu'on n'a pas dans un couple hétéro. Ne nous voilons pas la face. Je me fais insulter et bousculer dans les magasins. Pas mon mari. Les femmes sont frappées, moins payées... Il y a beaucoup de sexisme en France et l'homme hétéro a tendance à s'ériger comme supérieur, protecteur, dirigiste, même en croyant bien faire. J'ai vécu cela chez moi, bien que venant d'une famille bourgeoise.

Enfin je trouve qu'il y a plus de messages dans une romance gay qu'hétéro, pleins de sujets. Le VIH pourtant indétectable mais toujours sujets à préjugés. Le fait qu'un surfeur doit être blond séducteur de fille. 

En fait la l'homoromance permet à Christ de faire passer des messages sur les différentes formes d'intolérance que l'on peut rencontrer dans la vie courante et exprimer ainsi son ressenti face à ces injustices. Ses romans les plus représentatifs de la communauté LGBT sont :

Tu a brûlé mon coeur, avec un personnage gender fluid

. Le choix que je n'ai pas eu, avec atavisme et homophobie familiale, et aussi des flash backs sur la guerre du Vietnam pour montrer ce que pouvait faire un soldat en aimant un autre...

Wish, sur le rejet lié au VIH,

Les étoiles brillent si tu leur demandes, avec un surfeur gay et paraplégique,

Attrape la bonne vague, dont l'histoire se passe en France, dans un endroit ou je vais en vacances depuis 20ans.

Toutefois, l'homoromance n'est pas qu'une question d'écriture, elle met en relation d'autres intervenants : relecteur pour corriger les coquilles et assurer une mise en page professionnelle, graphiste qui retravaille les photos (que Christ réalise elle  même) pour la couverture de ses livres, Editeurs et Service de Presse donc toute une catégorie de professionnels pour en assurer la diffusion au même titre que de la littérature classique.

Vous l'aurez compris, Christ est une auteure engagée qui n'hésite pas à exprimer ses idées et ses émotions au travers de ses livres. Pour information, elle fait partie des auteurs (es) cités (es) avec une partie de leurs oeuvres dans le livre de Thierry Goguel d'Allondans et Michaël Choffat : Une bibliothèque gay idéale (Page 960 - 2430 à 2430-3).

Je remercie Beaucoup Christ d'avoir répondu à mes interrogations. Car je l'ai constaté en diverses occasion, il est très difficile d'amener les gens à se dévoiler, surtout sur des sujets sensibles comme la romance qu'elle soit gay ou non et autres..., si on ne fait pas partie d'une cause militante, si on n'est pas reconnu soi-même comme écrivain, si on n'a pas "pignon sur rue" et ou sans contre-partie. C'est pourquoi j'apprécie particulièrement la simplicité et la gentillesse de cette auteure.

 

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