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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
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29 juin 2020

Boy Erased - Garrard Conley

boy erased

Quatrième de couverture :

Arkansas 2004, Garrard a dix neuf ans lorsque ses parents apprennent son homosexualité. Pour ces baptistes conservateurs, la chose est inconcevable : leur fils doit être "guéri". Garrard  est alors conduit dans un centre de conversion, où tout est mis en oeuvre  pour le forcer à changer. Où la bible fait loi. Où Harry Potter est un livre pernicieux, où écouter Beethoven est interdit. Où on lui inflige une véritable torture mentale pour corriger sa prétendue déviance. Mais comment cesser d'être soi-même ?

Boy Erased est une immersion glaçante dans l'intégrisme religieux, le portrait d'un jeune gay en plein doute, mais aussi un message d'espoir et d'affirmation de soi.

 

Editions : J'ai Lu - ISBN : 9 782290 206416 - Poche : 411 pages - Prix : 8,50 euros

 

Mon avis : ChezVolodia

Danc ce live autobiographique, Garrad Conley revient sur une période de sa vie d'adolescent et/ou de jeune adulte de 19ans.

Issu d'une famille Baptiste intégriste très conservatrice d'une petite ville du Sud des Etats Unis, Garrad est un jeune homme semble-t-il sans problème. Il aime et est aimé tendrement par ses parents, ainsi que par sa communauté auxquels il s'efforce de faire honneur. Depuis son enfance, il fréquente une jeune fille Chloé que tout le monde considère comme sa petite amie.  Et son père, prédicateur évangeliste est en passe de devenir le pasteur de leur congrégation.

Au cours de sa première année d'université, un de ses condisciples le viole. Pour se dédouaner et éviter les conséquence de son acte ignoble, il téléphone aux parents de Garrard leur révélant l'homosexualité de leur fils. Inacceptable pour cette famille pieuse à la limite de la bigoterie. La menace est claire, soit leur fils change, soit il quitte leur domicile et renonce à l'avenir professionnel ambitionné, le père refusant de payer ses études.

Bon gré, malgré, Garrad accepte de suivre une thérapie devant le remettre dans le "droit chemin". Pour ce faire, il doit passer deux semaines, en journée,  dans un centre privé spécialisé dans les addictions, quelles qu'elles soient. L'homosexualité menant à la pédophilie, la zoophilie, l'alcoolisme, la drogue et pour finir le sida, les méthodes employées pour "guérir" les patients, sont : l'humiliation, la haine et le dégoût de soi, pouvant aller jusqu'au suicide. Le tout mené tambour battant par des pseudos thérapeutes/coachs - sans diplôme de médecine, ni de psychiatrie - leur passé d'ex quelque chose faisant office de références.

La discipline, ajoutée à la crainte de perdre l'amour de leurs parents et de celui de Dieu, sont telles qu'elles poussent les patients à s'autoflageller, remontant dans l'arbre généalogique de leur famille pour trouver les causes de cette homosexualité, s'inventant des péchés, lorsqu'ils n'ont plus rien à avouer sous l'insistance  disons le perverse desdits coachs, constituent une pression psychologique mortifère. Considérant que l'homosexualité est acquise et non innée, la véhémence de leurs propos l'isole, le font douter de sa santé mentale.

Au fil du récit, on ressent parfaitement le désarroi de Garrard, ses doutes, sa culpabilité, sa détresse et son désir de devenir "normal" afin de retrouver la fierté de ses parents, sa place dans la communauté. Mais également, son désir et son besoin d'affirmation de soi.

J'ai beaucoup aimé ce livre, et j'admire l'auteur de m'avoir tenu en haleine pendant toute sa lecture. Moi qui ne suis pas religieux ce n'était pas gagné, car tout le récit tourne autour de la foi, du péché. J'ai ressenti, cependant un décalage entre l'année ou se passe ces évènements 2004, et les images que je voyais défilés en lisant ce livre. En effet, j'avais l'impression que l'histoire se passait en 1950 tellement cette communauté me paraîssait arriérée.... 

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29 juin 2020

Fille à pédés - Lola Mieseroff

Filles à pédés

Quatrième de couverture :

"Il y a des filles à matelots, il y a des filles à soldats, toi ma chérie tu es une fille à pédés !" Lola Miesseroff n'avait que 18 ans e, 1966 lorsqu'elle s'entendit asséner ce qui devint rapidement une évidence : elle aimait se lier d'amitier avec les hommes qui préfèrent les hommes et ceux-ci le lui rendaient bien.

Une enfance "dégenrée", une éducation naturiste et libertaire, et un milieu familial socialement en marge où la liberté - y compris celle de l'amour et du sexe - était une valeur clé l'avaient sans doute bien préparée à ce destin un peu particulier.

Dès années 1950 à nos jours en passant par Mai 68, de Marseille à Paris via San Francisco, des boîtes de nuit au mariage et au Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (FHAR) c'est son aventure picaresque et bigarrée qu'elle conte dans ce récit de vie où l'on rencontre des femmes et des hommes singuliers, homos, hétéros et bisexuels, folles, garçonnes, travestis et transgenres.

Pour l'autrice, en lutte depuis sa jeunesse contre "le vieux monde", l'amour et l'exultation des sens sont aussi des armes de combat. Un combat qui ne vaut que s'il est vécu dans la dérision et la fantaisie, ce qu'avaient déjà pu constater les lectrices et lecteurs de son "Voyage en outre gauche" (Libertalia 2018).

Postface de Hélène Hazera.

Editions : Libertalia - ISBN : 9 782377 291144 - Poche : 145 pages - Prix : 10 euros.

Mon avis : ChezVolodia

Intéressante biographie de l'autrice sur sa jeunesse essentiellement en province, dans une famille ou la fantaisie et la débrouillardise faisaient loi, le travail lui n'étant qu'accessoire et pratiqué qu'avec la plus stricte modération.

De son enfance il ressort, que Lola a été élevée dans un mépris total des barrières sociales, mais dans le respect de l'identité humaine. Elle rencontre des hommes et des femmes, avec qui elle fera un bout de chemin, sans porter de jugement sur ce qu'ils/elles sont, mais dans le respect de ce qu'ils/elles sont. Elle traverse la vie avec le culot et l'arrogance de ceux qui n'ont rien à perdre, car ils n'ont rien. 

Electron libre à une époque encore marquée par les différences sociales et les traditions, mais où couve Mai 68, ou  une certaine jeunesse revendique un changement en profondeur, de tout ce qui faisait l'ancien monde, Elle est de toutes les causes, de tous les combats à partir du moment ou elle pense qu'ils vont changer, sinon le monde, la société. Il faut bien reconnaître que sans ces pionniers/pionnières de luttes revendicatives pour l'égalité des sexes et l'abolition de sanctions pénales pour l'homosexualité, nous n'en serions pas là de nos jours. 

Toutefois, ce qui me gêne dans cette vie racontée avec  une certaine nostalgie, c'est que la "valeur du travail" s'est perdue au profit de "débrouillardises"  - en réalité de minables petites rapines - pour continuer à vivre plus ou moins agréablement sans travailler beaucoup, faire la fête et semer le chaos envers une société exécrée. Qu'on "gueule fort", qu'on manifeste pour plus d'égalités, pour des opinions politiques ou non auxquelles on croit pourquoi pas, mais on ne peut exiger d'une société plus que ce qu'on lui donne ...! 

Livre plaisant à lire, mais que je ne relirais certainement pas.

 

Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
  • Vous trouverez dans cette partie du blog les livres Gays, Lesbiens, et Trans qui ont été lus et vus par mon compagnon et moi-même, ainsi que nos impressions qui valent ce qu'elles valent étant amateurs de bouquins et non critiques littéraires
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