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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
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30 octobre 2011

Le Cheval bleu de ma folie - Ian Gibson

9782021011227Federico Garcia Lorca et le monde homosexuel

La quête obsessive et le plus souvent frustrée, de l'amour est le thème fondamentale de toute l'oeuvre de Federico Garcia Lorca, depuis la prose et les poêmes de l'adolescence jusqu'à la maison de Bernarda Alba, sa dernière oeuvre. Mais ce n'est qu'aujourd'hui, après des décennies de silence, d'occultations et de pudibonderies qu'il est possible d'analyser cette oeuvre à la lumière de l'homosexualité du poète, difficile à assumer dans une Espagne intolérante et machiste.

Dans ce livre passionnant et passionné, le grand hispaniste Ian Gibson annalyse minutieusement les écrits intimes du jeune Lorca, imprégnés d'angoisse sexuelle, et jette une lumière neuve sur l'oeuvre du poète, déchiré entre le chrétien et le dionysiaque, entre la chair et l'esprit, et qui, en dépit de tous les obstacles, a tenté de vivre et d'écrire sans jamais se trahir.

Ce livre constitue un apport essentiel et bouleversant à l'oeuvre de Federico Garcia Lorca et s'adresse à tous ceux qui aiment sa poésie, qu'ils en soient des spécialistes ou non.

Editions : Seuil - ISBN : 9 782021 011227 - Broché 362 pages - Prix : 24,50 €.

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30 octobre 2011

Le monde des Eunuques - Olivier de Marliave

La castration à travers les âges

Le_monde_des_eunuquesQuatrième de couverture :

Castration, émasculation, éviration, les mots ne manquent pas pour désigner une opération universellement attestée et encore pratiquée de nos jours. De la Chine à la Russie, de la Turquie à l'Inde, de l'Italie à l'Egypte, puissants ou serviteurs, les eunuques sont présents depuis des siècles.

Agissant dans l'ombre ou brillant à la cou, ils jouèrent très souvent une rôle primordial dans la conduite desempires, prenant même parfois la tête des armées. Mais tenus pour être des domestiques idéals en raison de leur "innocence", ils furent particulièrement recherchés par les marchands d'esclaves qui tiraient de bien meilleurs profits dans le trafic de ces hommes "doux et serviles".

Aujourd'hui - depuis 1923 seulement -, les castrats de la chorale de la Chapelle Sixtine, de la Cité Interdite ou des palais ottomans ont disparu. Pourtant, on trouve encore des eunuques en Inde, appelés Hijras - communauté estimée à près de quatre millions de personnes, qui vit de mendicité ou de prostitution et à laquelle on attribue des pouvoirs sacrés - et jusque très récemment en Russie, avec la secte des dernier Skoptzy, qui espéraient "acheter le ciel" en s'automutilant.

Dans cette passionnante enquête, Olivier de Marliave nous dévoile l'histoire tragique de ce "troisième genre" qui, selon les époques et les lieux, fut - est - méprisé, craint ou vénéré.

 Editions : Imago - ISBN 9 782849 521243 - Broché 223 page - Prix : 20 €

 

Mon avis  : Indiangay

C'est avec une  attention particulière que j'ai lu ce livre, qui marquait l'intérêt d'un européen pour des coutûmes qualifiées souvent d'un autre âge mais, qui à l'époque trouvait leur utilité.

L'auteur met en évidence ces mutilations sur le compte essentiellement de la religion. Que cette mutilation ait été faite pour motif religieux et de plein gré pour les hijras/aravani, et la secte chrétienne des Kopotzy. Il n'en est guère de même avec les Castrats, qui subissaient cet acte, encore enfants, aux fins de garder la pureté de leur timbre de voix. Quant en Orient et au Moyen Orient, les mobiles en étaient plus utilitaires et mercantiles. Et s'ils étaient dociles envers leur maitre, ils se montraient intraitables avec les femmes dont ils avaient la garde n'hésitant pas à appliquer les punitions quelles qu'elles fussent avec la plus grande sévérité pour ne pas parler de cruauté. Ce qui faisaient de ces êtres mutilés et incomplets des êtres craints, moqués, méprisés non seulement dans les harems mais également, dans les rues et ce malgré la puissance qu'ils pouvaient acquérir s'ils se montraient habiles à servir leur maître.

Ce livre m'a fait découvrir l'histoire des castras de l'église, à la recherche du fameux contre-ut mais également les raisons qui ont poussé des gens d'églises à transformer de jeunes garçons en eunuchs puisqu'il était interdit aux femmes de se produire sur des scène de spectacles.

160px_SkoptzyPour ce qui est de la secte chrétienne des Koptzy, en Russie, je n'en avais jamais entendu parlé et de ce fait, je suis fort content d'en connaître un peu plus à leur sujet et surtout sur leurs motivations à la castration. Je tiens tout de même à préciser que les Kopotzy sont eux aussi émasculés en totalité et que comme les Hijras/Aravanis, ils n'entreprennent aucune intervention chirurgicale pour une reconstruction génitale ou vaginale. En raison les motifs religieux de cette mutilation (Les Koptzy pensent atteindre par ce moyen la perfection et par là-même Dieu. Les Hijras/Aravanis commémorent le sacrifice d'Aravan en prenant la forme féminine de Krishna).

D'autre part, le fait d'être castrés, émasculés pour certains, ne veut pas dire obligatoirement homosexualité. Nombre d'Euneuchs eurent des harems, des épouses et adoptèrent des enfants, que ce soit en Europe, Au moyen-Orien et en Orient et en Asie (chine). Le continent indien y a malheureusement fait exception, puisque depuis la fermeture des zénanas (appartements des femmes), l'accent est mis sur l'aspect  religieux, le magique et la supertition. Leur reste, pour survivre, dans un monde  révolu mais qui résiste malgré tout à toute évolution, des moyens aussi peu nobles que respectables.

 olivier_de_marliave_prix_guide_pyreneenA propos de l'auteur :

Ecrivain voyageur, Olivier de Marliave a publié de nombreux ouvrages consacrés à la mythologie populaire et aux enquêtes ethnologiques.

 

 

23 octobre 2011

Khâtem une enfant d'Arabie

9782330000769Ayant perdu dans les guerres et les épidémies toute sa descendance masculine, le cheikh Nassib, à la tête d'une famille patricienne de La Mecque, finit par adopter le fils d'une servante afin de pouvoir à travers lui perpétuer son nom Prestigieux. Et voilà que sa femme donne le jour à une sixième fille, qu'ils prénomment Khâtem (en arabe, "sceau" ou "ultime").

La vie de Khâtem est environnée de mystère. Elle est venue au monde sans l'intervention d'une sage-femme et, avec son corps trop mince et son visage trop pâle, elle a les allures d'un garçon manqué. Peu à peu, à travers des scènes de la vie quotidienne, on commence à percer son secret,  mais c'est seulement lors de sa rencontre inopinée avec une musicienne venue de Syrie qu'elle découvre elle-même, avec le plaisir, sa propre ambiguité sexuelle d'hermaphrodite. Elle doit enfin, lors d'un conflit violent qui agite la ville, quitter l'appartement des femmes où elle a vécu, et meurt en homme.

L'écriture maitrisée de Raja Alem, d'une élégance classique, lui permet de conduire son récit comme la révélation progressive d'une énigme. Avec son constant souci de précision dans la description des êtres et des choses. Elle fait admirablement revivre la société mecquoise traditionnelle du début du XXè siècle.

Editions : Actes Sud - ISBN : 9 782330 00076 9 - Broché 207 pages - Prix : 20 €.

RAJA_ALEMA propos de l'auteure :

Raja Alem est née à la Mecque en 1970. Elle a fait des études de langue et de littérature anglaises avant de publier uen douzaine d'ouvrages : romans, recueil de nouvelles, pièces de théâtre, Khâtem a été traduit en espagnol  et a obtenu, en mars 2011, le prestigieux Prix international du roman arabe.

6 octobre 2011

Violette Morris (Histoire d'une Scandaleuse) - M.Josèphe Bonnet

9782262035570Quatrième de couverture :

Née à Paris en 1893, Violette Morris s'est d'abord illustrée comme estafette sur le front pendant la Grande Guerre, puis comme sportive de haut niveau. Notamment en course automobile où elle gagna le Bol d'Or en 1927 devant des concurrents masculins. Mais en 1930, la Fédération Féminine Sportive de France la condamne pour "mauvais exemple aux jeunes filles".

Marginalisée, Vilolette fréquente les artistes, se fait couper les seins et s'installe avec sa compagne sur une péniche. Un homme venu la menacer y meurt sous les coups d'une arme à feu...Acquittée pour légitime défense, elle n'en devient pas moins une femme dangereuse, réputation qu'elle justifie en fréquentant les milieux collaborationnistes et allemands sous l'Occupation. A la tête d'un garage réquisitionné par la Luftwaffe tout en se livrant au marché noir, elle est accusée d'être agent de la Gestapo. Sa fin tragique sous les balles de la résistance normande en 1944 scelle le destin d'une figure hors norme qui n'a pas pu trouver sa place dans la France de l'entre-deux guerres.

Mal connue, objet d'une légende noire, le "dossier Violette Morris" méritait d'être rouvert. Une enquête minutieuse dans les archives des services secrets de la France libre, de la police, des procès en cour de justice de la Libération, et auprès des témoins en Normandie ne conclut pas à sa culpabilité. Et si Violette Morris incarnait tous les démons refoulés d'une époque ?

Editions : Perrin - ISBN : 978 2 262 035557 0 - Broché : 374 pages - Prix : 23 €

 

Mon avis : Volodia

La lecture de ce livre est autrement plus intéressante, et la vie de Violette ainsi que les faits qui lui sont reprochés ont fait l'objet de recherches beaucoup plus approfondies que le livre "La Péniche Sanglante" de Christian Gury dont j'ai déjà parlé sur ce blog, voir le lien :

http://chezvolodia.canalblog.com/archives/2011/04/09/20850924.html

Et on comprend mieux son attitude provocatrice et le sentiment d'injustice qu'elle a pu ressentir lors de son exclusion du monde sportif. Violette Morris était une sportive accomplie dans de nombreux sports réservés à la gente masculine et y excellait. Elle était grossière, d'allure masculine par sa taille et sa corpulence (grande et forte pour l'époque). Elle s'était affranchie de toutes les contraintes dévolues à son sexe en portant le costume masculin, en ayant effectué une mamectomie au prétexte que lors de courses automobiles ses seins la gênaient pour tenir le volant, n'hésitant pas à jouer du poing lorsqu'il le fallait. Libre avant l'heure dans une époque très conservatrice, ou était instituée comme fait avéré que la femme était inférieure à l'homme, elle ne pouvait qu'être mise à l'index. Comme la comtese de Morny avant elle. Ouvrait-elle la voix à la transsexualité ?

La France l'ayant rejeté, elle ne pouvait que se tourner vers l'Allemagne "...dont elle partage les valeurs nazies de la force, de la beauté plastique et de l'élitisme sous toutes ses formes..." Quant à son rôle en tant que tortionnaire de la Gestapo, il semblerait que rien ne soit prouvé.

Marie_Josephe_BonnetA propos de l'Auteur :

Historienne et historienne de l'art, Mie-Josèphe Bonnet est l'auteur de : Les Relations amoureuses entre les femmes du XVIème au XXème siècle, les Femmes artistes les avant-garde et, Les Voix de la Normandie combattante. Elle travaille sur l'Occupation et la résistance depuis plusieurs années, tout en poursuivant ses recherches sur l'art et le féminisme.


 

5 octobre 2011

Notre-Dame-des-Fleurs - Jean Genet

notre_dame_des_fleurs_242393Quatrième de couverture :

"Notre-Dame-Des-Fleurs fait ici son entrée solennelle par la porte du crime, porte dérobée,  qui donne sur un escalier noir mais somptueux. Notre-Dame monte l'escalier, comme l'ont monté bien des assassins, n'importe lequel. Il a seize ans quand il arrive au palier. Il frappe à la porte, puis il attend. Son coeur bat, car il est résolu. Il sait que son destin s'accomplit..."

Editions : Folio - ISBN 9 782070 3688600 - Poche 377 Pages - Prix : 7,50 € 

Avis de Jean Cocteau :

Le livre est là, terrible, obscène, impubliable, inévitable. On ne sait par où le prendre. Il est, il sera. Obligera-t-il le monde à devenir tel qu'il puisse y paraître ? Pour moi, c'est le grand évènement de l'époque. Il me révolte, me répugne et m'émerveille.

 Mon avis : Volodia

En 1942, incarcéré et en attente de jugement, Jean Genet invente pour pour enchanter ses nuits carcérales, un monde fictif et réhabilite l'homosexualité dans une langue somptueuse et lyrique. Il se met lui-même en scène dans cette autofiction et nous fait pénétrer ainsi, dans le monde interlope et ambiguë des créatures de l'homosexualité. Peuplé de tantes-filles, de tantes-gars, tapettes, pédales, tarlouzes, de macs et de détenus, décrivant les bas-fonds de Paris, dans des récits délirants, sortis tout droit de son imagination (et/ou de son passé tumultueux).

Jean Genet a passé la majeure partie de son enfance dans les maisons de corrections puis en prison. Exclu de la Société, il traitait celle-ci sans égard. C'est dans un langage châtié, avec des descriptions crues, obscènes qu'il nous fait partager ses fantasmes, l'enfance et la vie de ses héros :  Divine, Notre-Dame-Des-Fleurs, Mignon les petits pieds, Mimosa et bien d'autres encore.

Totalement réfractaire à la morale, je comprends que ce livre ait pu choquer lors de sa parution. Il fut d'abord diffusé sous le manteau, puis dans les circuits du livre érotique. L'avantage de notre époque ou la liberté des moeurs est permissive, est que nous ne nous choquons plus de grand chose, si ce n'est de rien et de fait, nous pouvons sans honte et sans gêne fait l'éloge de ce livre au combien magnifique.  

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  • Vous trouverez dans cette partie du blog les livres Gays, Lesbiens, et Trans qui ont été lus et vus par mon compagnon et moi-même, ainsi que nos impressions qui valent ce qu'elles valent étant amateurs de bouquins et non critiques littéraires
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