de Daniel Borillo et Dominique Colas
Anthologie critique :
"Vice", "péché", "crime", "maladie", "fléau social", : l'homosexualité - le mot est né au XIXè siècle - a toujours été stigmatisée et souvent persécutée. Cependant des thèses se sont affrontées, avec une intensité qui révèle l'importance des enjeux de la sexualité, de la normalité et de l'altérité : Platon parle sans la critiquer de la relation entre Alcibiade et Socrate, mais Aristote la juge "contre nature" .
Reprise par Saint Thomas et toujours défendue par l'Eglise de Benoît XVI, cette opinion se retrouve chez Kant, au siècle des Lumières. Une époque où; dénoncée par Voltaire , l'homosexualité, acceptée par les libertins comme Mirabeau, est valorisée par Sade.
Rompant avec les discours médicaux du XIXè siècle qui rangent "l'inversion" parmi les "dégénérescences", Freud , tout en classant l'homosexualité dans les "perversions", développe l'idée d'une bisexualité humaine. Une théorie adoptée par Lacan au XXè siècle, alors que Simone de Beauvoir ou Foucault contribuent à un profond changement des représentations et légitiment la revendication de leurs droits par les homosexuels.
Accompagnés d'une introduction et de notices, les textes de cet ouvrage sont signés e plus de cinquante auteurs. Ils relèvent de la philosophie (Christine de Pisan, Montaigne, Rousseau, Sartre), du droit (Bentham), de la théologie (Saint Augustin), des sciences sociales (Malinowski, Krafft-Ebing, Dolto).
Cette anthologie sans équivalent est un apport à la réflexion sur les libertés individuelles.
Daniel Borillo, juriste, maître de conférences à l'université de Paris X-Nanterre, rattaché au Cersa-CNRS. Il a publié l'homophobie (PUFn 2001) et codirigé plusieurs ouvrages.
Dominique Colas est professeur de sciences politiques à l'Institut d'études politiques de Paris, rattaché au Ceri (FNSP-CNRS). Il a publié plus de dix livres, dont Races et Racismes de Platon à Derrida (Plon, 2004).
Mon avis : par Volodia
J'ai été agréablement surpris en lisant ce livre qu'au départ, je lisais plus par obligation que par réel plaisir, et que je considérais comme un "pavé" monstrueux et passablement ennuyeux évoquant pour la énième fois les pseudos causes et les éternelles justifications de l'homosexualité et de ses plaisirs, "tare", entre toute de la société, quelle que soit les époques.