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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
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20 janvier 2021

Plus vivant que jamais ! - Jean-Luc Romero-Michel

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Quatrième de couverture :

Le 29 mai 2018, Jean-Luc Romero-Michel, alors en déplacement est alerté par un ami : son mari Christophe, a disparu. Attendu au matin sur un salon dans le cadre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité dont il est le secrétaire-général, il ne s'est pas présenté et ne répond pas au téléphone. Ce n'est que quelques heures plus tard que, convoqué au commissariat, Jean-Luc apprendra sa mort.

Passé la brutalité et le choc inouïs de la nouvelle, il lui sera révélé les circonstances de son décès, survenu lors d'un eprise mortelle de drogues de synthèse. Pour Jean-Luc, c'est la stupeur, mêlée à un chagrin et une douleur sans nom.

Comment accepter et survivre à l'inacceptable ?

Adressé à Christophe, cette lettre rédigée sous forme de journal est d'abord une histoire d'amour - un amours non conventionnel, qui s'impose peu à peu comme une évidenc. Un amour fait de voyages, de passions, de combats communs et d'un mariage le 27 septembre 2013. Mais c'est aussi une histoire de deuil, de douleur et de résilience : l'histoire d'un homme confronté à l'horreur et à l'indignité, qui pousse un cri d'alerte face au mutisme des pouvoirs publics sur l'explosion de ces drogues qui causent des ravages parmi les jeunes et dans le milieu de la nuit.

Editions : Michalon/Massot éditions - ISBN : 9 782841 869466 - Broché : 292 pages - Publication : Juin 2020 - Prix : 19 €

Mon avis : ChezVolodia

Tout d’abord, je dois avouer avoir lu ce livre par curiosité, une curiosité malsaine de voyeur. Je ne connais pas personnellement Mr Jean-Luc Romero, sinon au travers de son combat pour le droit de mourir dans la dignité et dans sa lutte contre le sida. Je dirais même plus, honte à moi, d’en avoir entendu parler seulement depuis quelques années - alors qu’il est adjoint au maire du XIIème arrdt de Paris - et  m’y suis intéressé pour les raisons ci-dessus évoquées.

Ce livre est à la fois un journal intime, une lettre d’amour et un hommage à son défunt mari. J’ai eu quelques difficultés à y « entrer », justement, en raison de l’intimité de ces confidences, mais également en cause, une suite d’énumérations de réunions, de déplacements professionnels, de résidences hôtelières dans des pays dits paradisiaques dont j’ai eu du mal à comprendre l’utilité dans le récit. Mais en y réfléchissant, il s’avère qu’ils ont toutes les raisons d’y figurer, Christophe son époux étant lui-même un fervent militant, très actif dans les partis représentés par Mr Romero. Et puis, c’est bien cette activité de militant qui les a rapproché. Donc même si j’ai trouvé un peu fastidieux, et lu en diagonale cette suite d’énumérations je les ai comprises.

Mr Roméro est un homme gentil, profondément gentil, au point qu’il en dégouline de gentillesse par tous les pores de la peau et au fil de sa plume. Il est incapable, à moins qu’on ne lui montre preuve à l’appui (actes et lettres homophobes) la noirceur d’âme de certains. Son amour pour son époux a été et est toujours inconditionnel quels que soient les évènements qui aurait plus lui faire douter de la réciprocité.

En effet, après les circonstances sordides de son décès, on aurait pu croire qu’après la sidération, l’anéantissement, surviennent la colère et la rancœur pour un amour, pour une partie de jambes en l’air. Mais non, malgré ce coup du sort terrible, aucun reproche, juste l’incompréhension et ça « chapeau », j’admire !

Un reproche peut être, il aura fallu ce malheur touchant au plus profond de l’être pour qu’un homme politique ose parler en public de ces morts anonymes du Chemsex. Car si depuis un certain temps maintenant de grandes voix de la communauté gay, et de certains addictologues s’élèvent contre cette pratique du sexe sous drogues, on a l’impression qu’elles prêchent dans le désert. Jean-Luc Romero, nous explique en quelques pages seulement les dangers de ces drogues de synthèse tout en nous expliquant les difficultés à les faire disparaître, ce qui est bien, mais j’aurais préféré qu’il envisage une action plus « poussée » plus ouverte, plus politique pour lutter contre ce fléau qui décime pour la plupart du temps toute une jeunesse.

Le deuil peut se faire en retournant dans les endroits que l’on a parcouru à deux, en se remémorant les jours heureux, mais il peut également accroître le sentiment de solitude, chacun le fait de la façon dont il le ressent. Jean-Luc Romero a choisi d’atténuer sa douleur en gardant son époux à l’esprit et en le faisant revivre dans celui des autres.

J’ai trouvé que ce livre était un très bel hommage malgré des pages que pour ma part j’ai trouvé un peu ennuyeuses à lire (réunions, déplacements, etc…) hum oui, je ne suis pas militant donc...

 

Mon ressenti : Indiangay

Comme mon compagnon, ce qui m’a fait lire ce livre est qu’il a été écrit par un homme politique. Mais pas n’importe lequel, un qui ose dévoiler son homosexualité, sa séroposivité, sa prise de position et son militantisme pour une cause encore tabou en France,le mourir dans la dignité - en rejetant tout acharnement thérapeutique et en choisissant le moment de quand « partir » -, son amour pour un jeune homme de plus de la moitié de son âge et qui en plus à l’impertinence d’épouser. Cet homme peu banal a de quoi intéresser.

Je suis d’accord avec mon compagnon lorsqu’il dit que Jean-Luc Romero-Michel est gentil, c’est vrai et ça se vérifie tout au long de son livre, aucun mot de haine envers ceux qui se permettent des réflexions déplacées, aucune aigreur et/ou rancœur envers son compagnon qui le laisse dans l’incompréhension et le désarroi le plus total. Au contraire, il fait de son amour un autel ou il peut se recueillir à loisir, il continue seul, tout en étant deux, à se rendre dans les pays ou ils ont été heureux accomplissant ainsi un pèlerinage qui se veut tout sauf morbide.

Je ne parlerai pas de son militantisme qui était sans aucun doute sans faille et qui leurs ont occasionné de nombreux déplacements à travers toute la France pour ne pas dire le monde, mais que je ne connaissais que par oui dire, n’étant militant pour aucune cause hormis la cause tamile.

Ce qui m’a par contre gêné ce sont ces confessions intimes sur son couple. En Inde et dans notre famille, il est malséant de montrer ses émotions et d’autant plus se répandre au dehors. Mais il semble qu’en Occident cela ne choque personne donc je suppose qu’il s’agit de cette fameuse différence culturelle.

D’autre part, bien que marié il s’accordait l’un et l’autre une vie intime en dehors du mariage et là, ça coince réellement. Pourquoi se marier si chacun fait sa vie de son côté ou accepte que le conjoint fasse ainsi ??? Quant à cette tragédie due à du sexe sous drogues, il m’est impossible de comprendre que l’on puisse se droguer pour honorer son partenaire ou devrais je dire ses partenaires. Cette course du plaisir, de l’endurance et de la performance ne rime à rien sinon à s’enfoncer dans le glauque, le sordide.

Mais bon ce je n’ai pas à juger, simplement à  constater que malgré ce coup du sort qui l’a laissé anéanti, Jean-Luc Romero a su relever la tête en dévoilant l’innommable et ça pour un homme politique c'est fort courageux, surtout lorsque l’on sait les critiques et autres que ce choix de vie induit.

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Commentaires
A
je ne vous en aurais pas voulu si vous n'aviez pas publié ce commentaire. Je sais, je parle trop, je raconte trop facilement mon trucs privés, je suis désolé si ça vous a mis mal à l'aise. L'idée était juste de témoigner sur les dégâts du monde de la nuit. Je vous réponds clairement par "non, le jeu n'en vaut pas la chandelle". Aujourd'hui je n'ai qu'une peur : que mes enfant se droguent. La tentation est très forte, c'est tres facile de sombrer dans cette spirale infernale. Je me sers de mon vécu chaotique pour mettre en garde les jeunes. Drogue, porno, sadisme... il n'y a qu un pas vers la folie et le suicide.
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C
Hum, j'ai hésité avant de publier votre commentaire. En raison de l'intimité de vos confidences sur votre passé. Toutefois, je reste sur mon ressenti. On n'arrive pas aux addictions quelles qu'elles soient par hasard. Le monde de la nuit est particulier. Tout y est décuplé dans ce qui semble être une forme de libération et d'impunité due justement à cette période de la journée ou le commun des mortels dort. Pour certains c'est le fait de l'interdit, histoire de paraître "branchés", d'être "underground". Le jeu en vaut-il la chandelle, lorsque l'on sait à quelle déchéance il conduit ???
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A
hum, alors je me permets juste de vous éclairer sur un point : on peut tout à fait vivre une histoire d'amour, être marié et continuer d'être chemsex et se droguer. Je suis personnellement passé par là, j'espère que mon petit témoignage pourra vous faire comprendre un peu mieux ce genre de profil. Quand on est chemsex, c'est qu'on a une dépendance. Dépendance au sexe, à la nuit, à la fête, à la débauche, à la drogue. Même si on a la chance de trouver l'amour, comme toute dépendance il est très difficile de s'en sortir. Pour ma part je suis en couple depuis 17 ans, je me suis marié avec mon homme que j'aime plus que tout au monde. Mais je ne peux pas m'empecher de coucher avec d'autres quand l'occasion se présente. Evidemment, je suis la bête noire des couples traditionnels qui voient en mois le pervers de service. Bref, je ne tiens à me plaindre mais seulement à vous expliquer. J'ai, à l'âge de 22 ans, vécu un miracle : j'ai fait une crise d'épilepsie qui, chose curieuse mais réelle, m'a sauvé de ma dépendance à la cocaine. Je prenais aussi des amphétamines, du poppers. Mon organisme était très fatigué, au point que je ne pouvais plus danser. Mon homme n'en pouvait plus (à cette époque j'avais 20 ans), il avait décidé de rompre parce que malgré notre amour, malgré le respect infini que je lui vouais, je ne pouvais pas arrêter cette descente aux enfers. Voilà pourquoi je suis devenu chrétien ensuite, à mes yeux avoir cessé d'être dépendant à la drogue du jour au lendemain était inespéré. J'ai quand meme été suivi par un psy pour comprendre la cause de mes dépendances. Dans mon cas, ce n'était pas compliqué à comprendre, c'est la maltraitance qui m'a poussé dans cette spirale d'échecs. Quand on subit des viols à répétition, des insultes homophobes de la part de la famille, du harcèlement scolaire, on finit forcément par sombrer dans des extrêmes.Ce que je veux vous dire, c'est que cette dépendance aux drogues et au sexe est extrêmement difficile à arrêter parce qu'elle donne un (mauvais) sens à notre vie. Si on a ce genre de dépendances affreuses, c'est parce qu'on est déjà détruit intérieurement et que même, hélas, le mariage n'y fait pas grand-chose. Seules les personnes déjà atteintes par ce genre de vécu autodestructeur comprennent la quasi impossibilité de se défaire de cet engrenage. C'est horrible à dire, mais c'est la réalité. J'ai moi meme récement fait l'expérience douloureuse des effets du chemsex; même si je le suis beaucoup beaucoup moins qu'avant ( à 38 ans on se calme malgré tout), j'ai couché avec une amie trans. Elle savait que je suis en couple et que pour rien au monde je ne quitterai mon mari. Mais je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir des rapports sexuels avec elle, elle s'est attachée à moi au point de vouloir se suicider le 31 décembre parce qu'elle ne pouvait pas etre avec moi... depuis je suis lessivé mentalement. Mon homme qui me sort évidemment "je t'avais mis en garde contre le couple libre". Il a raison. Mais c'est difficile de cesser des habitudes qu'on a acquises durant un mal d'être. Bon bref, excusez-moi de vous déverser mes machins persos dans un pavé monumental mais ce genre de thèmes fait forcément ressortir des mauvais souvenirs. Je les livre seulement dans le but de faire ouvrir les yeux à quelques personnes en quête de vérité sur les comportements gays. Si vous aimez ce genre de sujets cash, je peux vous conseiller de lire "debout" de rose mac gowan, elle y décrit avec une vérité crûe la misogynie dont elle a été victime toute sa vie et qui explique la spirale d'échecs dans laquelle elle a chuté. bonne soirée.
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