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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
Dobro Pojalovat - Littérature LGBT

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Archives
30 mars 2015

Travesti - David Dumortier

Travesti

Quatrième de couverture :

Néant.

 

Editions : La Dilettante - ISBN : 978 2 84263 700 2 6 Broché 254 pages - Prix : 17 euros

 

 

Mon avis : Volodia 

Hum, voilà, voilà, j’ai mis un temps certain temps à lire et finir ce livre dont je ne sais quoi penser !

Amoral, ce livre l’est incontestablement, mais pas que, de ces écrits se dégage une certaine forme de poésie. Lui faudrait-il comme le lotus, la boue pour pouvoir éclore et s'épanouir ???

Dans cette autobiographie, l’auteur n’y va pas avec le dos de la cuillère dans ses révélations. Poète écrivain le jour, il devient travesti prostituée la nuit, pour subvenir à ses besoins, mais surtout financer son activité de poète qu’il souhaiterait exercer à plein temps. Il lit du reste ses poèmes dans les écoles avec l’accréditation de l’Education Nationale.

Maîtresse Sophia lève ses clients par internet, dans la rue. Ce ne sont pas des hommes riches mais des employés modestes : livreurs de pizzas, coursiers, vendeurs de téléphone, et autres …essentiellement maghrébins ou africains, qui trouvent en venant chez elle une compréhension, la possibilité d’être eux-mêmes sans engagement, sans être jugés,  ce qui leur est refusé par la société extérieure en raison de la pression sociale liée à leur origines, leur religion. Il lui arrive également d’être généreuse avec eux s’ils n’ont pas de quoi payer la prestation et c'est selon, si le Monsieur concerné lui plait vraiment...

Salope au lit (c’est elle qui le dit) elle soigne son apparence à grand renfort de rouge à lèvres, de perruque,  ne lésinant pas sur les strings et les guêpières affriolantes. N’hésitant pas à se refuser si elle en a décidé ainsi, ou si elle perçoit un attachement d’un de ses clients, car Maîtresse Sophia se veut libre !

Ce livre est une claque à la bienséance. David Dumortier est féroce, salace, mais lyrique en diable.  Nous sommes loin de la (du) pauvre prostituée (é) accidentel accablé de maux. Il a choisi librement ses métiers, tous ses métiers. Il assume tout.

 

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29 mars 2015

Le journal du Sida - Chroniques 1994/2013

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Quatrième de couverture :

De 1994 à 2013, le journal du Sida a publié 124 chroniques de Didier Lestrade. C’est le seul témoignage de la vie d’une personne séropositive sur une si longue période, presque vingt ans, un document quasi puisque très peu de lecteurs ont eu accès à ces archives.

A travers ces textes très intimes, on découvre la lutte communautaire contre l’épidémie des années 90 tandis que les années 2000 sont celles de la renaissance au centre du grand débat sur la prévention.

Pour cette édition, chaque année comporte des références d’articles qui permettent de mieux comprendre le contexte de l’époque. Sans oublier des liens musicaux et autres archives qui enrichiront la lecture du dernier livre de l’auteur sur le thème du sida

 

Editions : Ce livre a été autoédité par Didier Lestrade. Vous pouvez le commander par internet et à la librairie « Les Mots à la Bouche » au prix de 19,99 euros la version papier et de 4,99 en version epub.

 

Mon avis : Volodia

Ces chroniques oscillent entre journal intime et retranscription d’événements avant, pendant et après la virulente épidémie du sida.

Dans ce livre Didier Lestrade, nous rappelle, ou pour ceux comme nous qui étions trop jeunes ou pas nés, comment des hommes qui n’étaient pas médecins prirent leur destin en main en allant s’informer, travailler,   avec les chercheurs et les laboratoires, sur la recherche de traitement, jouer les cobayes pour les essais thérapeutiques à mener, en même temps qu’ils traduisaient en langage accessible aux profanes, les termes techniques, décrivant les symptômes de la maladie , tout en expliquant le rôle des médicaments et leurs effets secondaires, et ce malgré le ton supérieur des «grands spécialites.» 

Ils n’étaient plus des victimes résignées, spectateurs de leur propre mort, mais combattants et relayeurs de l’information. Pour nous permettre de suivre l’évolution de la maladie et des progrès dans sa prévention, le livre est répertorié de façon rigoureuse par année, en citant les événements s’y rapportant ainsi que les liens nécessaires pour approfondir, ce qui rend sa lecture agréable tout en conservant son importance, mais en évitant une certaine lourdeur, eu égard à la complexité et à la sévérité du sujet.

Bien évidemment quand il s’agit de prévention, le bareback est largement pointé du doigt comme vecteur important de la contamination que ce soit au VIH mais également à toutes autres maladies vénériennes. De même que sont cloués au piloris ceux qui non seulement le pratique mais en font l’apologie. Et là je dois bien reconnaître comme justifiée, la colère, de Didier Lestrade, militant de la première heure à s’être battu (et qui se bat encore)  envers et contre presque tous pour éviter que cette pratique ne s’étende, et ce malgré des adeptes qui l’encense et se justifient au motif que chacun est responsable de sa santé…  Il y a des coups de gueule compréhensifs, le dégoût, la démotivation puis l’indifférence quand on voit que tout ce qu’on a fait pendant x années est remis en cause et ne sert plus à grand-chose en 2015, alors qu’il y a une recrudescence du sida et que les maladies vénériennes courent et caracolent du fait de la relapse. Après, comme tout militant pur et dur, Didier Lestrade est souvent excessif surtout sur un sujet qui lui tient à cœur.

Dans ces chroniques, l’auteur fait également état des luttes intestines entre associations qui ont mis trop de temps avant de prendre des initiatives de prévention alors qu’elles percevaient des subventions à ce titre, plus préoccupées à se tirer dans les pattes que par la cohésion de leurs troupes.

De même cette histoire d’archives lgbt qui traîne en longueur et dont tout le monde et personne ne s’occupe alors qu’en son temps des subsides avaient été débloquées pour la création d’un centre de mémoire gay qui devait les regrouper et pour des raisons qui nous sont expliquées dans ce livre,  tout a capoté…

L’auteur, fait également beaucoup de digressions sur bien d’autres choses encore : la musique qui a tenu beaucoup de place dans sa vie, son exil à la campagne, sa découverte du philosophe Henri-David Thoreau et son retour aux sources du besoin, sa solitude qui fut d’abord choisie, puis les années passant, est devenue pesante…

J’ai trouvé ce livre très intéressant, même si je me doute de certains partis pris, il dévoile les dessous du pouvoir qu’on certains et certaines dans la communication, absolument indispensable pour mener à bien un tel combat. Ce que nous pauvres péquins  ne pouvons connaître si nous ne sommes pas militants (et encore)…Par ailleurs, contrairement à de précédents écrits, je l’ai trouvé «apaisé» et c‘est bien, j‘aime les livres de Didier Lestrade, mais certaines aigreurs étaient difficiles à supporter  et gâchaient mon plaisir de lire. 

22 mars 2015

Minorités - Didier Lestrade

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Quatrième de couverture :

Le site Minorités, créé en 2008 par Didier Lestrade, Laurent chambon, et Mehmet Koksal avait l'ambition de créer une base d'expression la plus libre possible, pour tout le monde. Ce fût un OVNI dans le paysage éditorial - un petit think tank sur les marges et les intersectionnalités. Des textes puissants, des interviews complètes, des appels au secours énervés, des litanies personnelles, des tergiversations intimes, des manifestes et de l'humour...

L'idée initiale était de rendre compte de l'extrémement petit pour intervenir dans le champ politique plus large. Apparu avec la première année de la crise économique, il était évident que de nombreuses personnes, connues ou pas, auraient à s'exprimer à un moment où les injustices et les haines se développaient à cause d'une disparité de plus en plus révoltante entre les riches de ce monde. et nous, les autres. Dans la préface, Didier Lestrade explique :

"Et en tant que gays dans une époque marquée par le 11 septembre, et les émeutes de 2005 en France, notre rôle était d'ouvrir un média entièrement consacré à ce pont entre les communautés. Dans notre  joli pays, cela se résume souvent à parler des Arabes et des Noirs et de l'Islam. Et pour établir que ces sujets minoritaires n'étaient pas sans lien avec d'autres sujets en retard dans la Société, il fallait s'exprimer librement sur les séropos (ou pas), les transgenres, les autistes, les voguers, les clubbers, les jeunes, les putes, les Basques, les immigrants, les Asiats et les Africains, les vieux gays, le chomdu, la colonisation, l'outing, etc..."

Minorités aura pensé les contours du monde qu'il nous appartient maintenant de réinventer. Mais avant ça, relire ce qu'ils/elles en disaient...

Editions : Des ailes sur un tracteur - ISBN : 978 1 291 780277 - Broché : 264 pages - Prix : 18 €

 

Mon avis : Volodia

Le projet était ambitieux, mais avait le mérite d'attirer notre attention non seulement là où ça fait mal, mais encore de faire connaître et d'aborder des sujets encore tabou relatifs à la communauté  gay.

Ce livre est une prolongation de ce site qui, malheureusement pour nous, a été fermé par décision de son créateur, et reprend certains articles spécifiques à un problème de société particulier. Ces articles ont été réalisés par des personnes  : Journalistes, Universitaires, Transsexuelles, Prostitué (e), Cinéaste, Médecins, de différentes nationalités, toutes impliquées à divers degrés dans un des probèmes soulevés.

Alors bien évidemment on ne peut être d'accord sur tout et encore moins de la manière dont les évènements sont présentés, qui relèvent également de la façon dont ils ont été vus et compris avant d'être retranscrits, mais ils ont tout en commun le mérite de nous faire nous interpeller, nous faire réfléchir, la solution ne pouvant appartenir qu'à nous. Je pense notamment aux articles : Gays et la crise, "Juif-arabe", une identité confisquée. Gays du slam à revendre.

D'autres, m'ont semblé de parti pris avec des idées, des raccourcis et des réflexions toutes faites, telles celles de Didier Lestrade sur : Le porno gay au secours de la propagande israélienne, l'Islamophoblie, et j'en passe et des meilleurs, mais quand Didier Lestrade dit lui-même dans un de ces livres qu'il aimerait un jour baiser avec un noir (ce qui manque semble"t-il à son palmarès) on ne doute pas qu'il est un grand ami de ceux-ci, et des musulmans blancs, n'est-il pas né en Algérie, une certaine nostalgie pour un passé révolu, et ou on pouvait faire ce qu'on voulait des et ou avec des fellahs?

Certains articles m'ont un peu saoulé par leur récurrence tel  celui : d'Hélène Hazera sur "Basta" avec vos fantasmes sur les Trans. Hum on connait son histoire et son parcours  par coeur, de même son combat et les revendications des trans. Au point d'en être écoeuré comme d'une chose que l'on a trop consommée.

Reste que ce livre est à lire en témoignagne de ce qui a été accompli, de ce qui est actuellement et resterait à changer pour faire de notre monde sinon une société idéale, une société plus juste. 

 

Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
  • Vous trouverez dans cette partie du blog les livres Gays, Lesbiens, et Trans qui ont été lus et vus par mon compagnon et moi-même, ainsi que nos impressions qui valent ce qu'elles valent étant amateurs de bouquins et non critiques littéraires
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