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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
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22 mars 2015

Minorités - Didier Lestrade

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Quatrième de couverture :

Le site Minorités, créé en 2008 par Didier Lestrade, Laurent chambon, et Mehmet Koksal avait l'ambition de créer une base d'expression la plus libre possible, pour tout le monde. Ce fût un OVNI dans le paysage éditorial - un petit think tank sur les marges et les intersectionnalités. Des textes puissants, des interviews complètes, des appels au secours énervés, des litanies personnelles, des tergiversations intimes, des manifestes et de l'humour...

L'idée initiale était de rendre compte de l'extrémement petit pour intervenir dans le champ politique plus large. Apparu avec la première année de la crise économique, il était évident que de nombreuses personnes, connues ou pas, auraient à s'exprimer à un moment où les injustices et les haines se développaient à cause d'une disparité de plus en plus révoltante entre les riches de ce monde. et nous, les autres. Dans la préface, Didier Lestrade explique :

"Et en tant que gays dans une époque marquée par le 11 septembre, et les émeutes de 2005 en France, notre rôle était d'ouvrir un média entièrement consacré à ce pont entre les communautés. Dans notre  joli pays, cela se résume souvent à parler des Arabes et des Noirs et de l'Islam. Et pour établir que ces sujets minoritaires n'étaient pas sans lien avec d'autres sujets en retard dans la Société, il fallait s'exprimer librement sur les séropos (ou pas), les transgenres, les autistes, les voguers, les clubbers, les jeunes, les putes, les Basques, les immigrants, les Asiats et les Africains, les vieux gays, le chomdu, la colonisation, l'outing, etc..."

Minorités aura pensé les contours du monde qu'il nous appartient maintenant de réinventer. Mais avant ça, relire ce qu'ils/elles en disaient...

Editions : Des ailes sur un tracteur - ISBN : 978 1 291 780277 - Broché : 264 pages - Prix : 18 €

 

Mon avis : Volodia

Le projet était ambitieux, mais avait le mérite d'attirer notre attention non seulement là où ça fait mal, mais encore de faire connaître et d'aborder des sujets encore tabou relatifs à la communauté  gay.

Ce livre est une prolongation de ce site qui, malheureusement pour nous, a été fermé par décision de son créateur, et reprend certains articles spécifiques à un problème de société particulier. Ces articles ont été réalisés par des personnes  : Journalistes, Universitaires, Transsexuelles, Prostitué (e), Cinéaste, Médecins, de différentes nationalités, toutes impliquées à divers degrés dans un des probèmes soulevés.

Alors bien évidemment on ne peut être d'accord sur tout et encore moins de la manière dont les évènements sont présentés, qui relèvent également de la façon dont ils ont été vus et compris avant d'être retranscrits, mais ils ont tout en commun le mérite de nous faire nous interpeller, nous faire réfléchir, la solution ne pouvant appartenir qu'à nous. Je pense notamment aux articles : Gays et la crise, "Juif-arabe", une identité confisquée. Gays du slam à revendre.

D'autres, m'ont semblé de parti pris avec des idées, des raccourcis et des réflexions toutes faites, telles celles de Didier Lestrade sur : Le porno gay au secours de la propagande israélienne, l'Islamophoblie, et j'en passe et des meilleurs, mais quand Didier Lestrade dit lui-même dans un de ces livres qu'il aimerait un jour baiser avec un noir (ce qui manque semble"t-il à son palmarès) on ne doute pas qu'il est un grand ami de ceux-ci, et des musulmans blancs, n'est-il pas né en Algérie, une certaine nostalgie pour un passé révolu, et ou on pouvait faire ce qu'on voulait des et ou avec des fellahs?

Certains articles m'ont un peu saoulé par leur récurrence tel  celui : d'Hélène Hazera sur "Basta" avec vos fantasmes sur les Trans. Hum on connait son histoire et son parcours  par coeur, de même son combat et les revendications des trans. Au point d'en être écoeuré comme d'une chose que l'on a trop consommée.

Reste que ce livre est à lire en témoignagne de ce qui a été accompli, de ce qui est actuellement et resterait à changer pour faire de notre monde sinon une société idéale, une société plus juste. 

 

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4 avril 2014

En finir avec Eddy Bellegueule

Eddy bellegueuleQuatrième de couverture :

"Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je ne n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait.

Je suis allé dans les champs, j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraicheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici".

En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite, j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.

 

Editions : du Seuil - ISBN : 9 782021 117707 - Broché 220 pages - Prix 17 euros.

 

 

Mon avis : Volodia

Ce livre soit on l'aime, soit on le déteste. Mais en aucun cas, il ne peut laisser indifférent ou faire place à un sentiment mitigé. Pour ma part je l'ai aimé.

L'auteur indique sur la couverture "roman" mais à mon sens, il s'agirait plus d'une autobiographie romancée ce qui n'est pas tout à fait la même chose, car si certains faits peuvent paraître "exagérés", il n'en reste pas moins que le fonds sonne juste.

Edouard Louis nous envoie, en pleine figure, son enfance et son adolescence, passées dans un village de province, en l'occurence la Picardie, marqué par la misère sociale : la pauvreté matérielle bien sûr, mais surtout intellectuelle et morale.

Sa manière d'être qui dès l'enfance le démarque de sa famille et des autres garçons du village. Maniéré sans le vouloir,  faisant de grands gestes pour accompagner ses paroles, un déhanchement significatif lorsqu'il se meut le fait qualifier de "bizarre" avant d'être identifié comme "PD" par des camarades d'écoles.

Les parents complètement dépassés par leur fils et ne sachant comme s'y prendre lui font souvent des "remarques",  idem les copains, amis et relations dans le village. Seuls deux gamins de son école osent l'insulter et le maltraiter. Ce qu'il accepte comme un fatalité. Il attend du reste tous les jours, dans un couloir peu fréquenté de cette école, l'humiliation suprême, des coups, d'un crachat sur la manche de sa veste qu'il se devra de ravaler.

Ce livre écrit avec ses tripes a déchainé les passions, bonnes ou mauvaises, car il s'en dégage une force inattendue. C'est la révolte d'un jeune homme de 20 ans éructée avec toute la honte et la violence des humbles et des humiliés. Pas de temps de ménager la dignité des uns et des autres. Il fallait que cela sorte pour ne pas sombrer ni continuer à se mépriser.

Je pense toutefois que si Edouard avait écrit son livre quelques années plus tard, l'impact n'aurait pas été le même, car l'écriture aurait été toute autre. Il aurait eu le temps du recul, relativisé ses séances de tortures morales infligées par ses camarades. Il n'aurait pas eu l'audace, certainement par pudeur, de détailler ce "milieu" d'où il vient, ou l'ambition des hommes se résument à entrer à l'usine, comme leur père avant eux, celles des filles à être caissière au supermarché du coin. C'est également parce qu'il s'en est "sorti" en faisant des études qu'il s'est rendu compte de ce à quoi il avait échappé, et qu'il peut se permettre lui et pas un autre de le raconter.

Nous savons tous qu'il existe un monde à deux vitesses, fait de différences sociales plus ou moins importantes selon que l'on est de la ville, de la banlieue et/ou de la campagne, selon le bagage intellectuel et/ou l'éducation reçue. La différence sociale a toujours existé et existera toujours. Nous aimons en lire les descriptions, comme pour nous conforter dans nos opinions voire nos certitudes (notre côté voyeur sans doute),  mais ne voulons surtout pas la voir et encore moins la côtoyer de peur qu'elle nous contamine. Il est tellement plus facile de juger.

En lisant ce livre, je n'ai pu m'empêcher de penser que ce récit pouvait être appliqué partout dans le monde et dans n'importe qu'elle province.  Ici, Eddy était pris à partie car supposé homosexuel, mais il aurait pu être noir, juif, handicapé, le résultat aurait été identique, car malheureusement plus on vit dans un milieu bas intellectuellement (je ne dis pas pauvre financièrement, car cela n'a rien à voir) plus les gens sont primaires, méchants, à croire qu'ils font payer à plus malheureux qu'eux leur détresse personnelle.

Une remarque positive pourtant sur cette province, Eddy est entré lycée dans une ville de province où il a été de suite intégré, s'il avait vécu à Paris  ou était entré dans un lycée parisien, je ne suis pas convaincu qu'il aurait été accepté, non en raison de son homosexualité présumée, mais par mépris de la classe sociale d'où il venait.

 

20 juillet 2012

Ils m'appelaient Fanchette - Jean-Paul Tapie

9782845472433

Quatrième de couverture :

Parce qu'il était un peu différent de ses camarades, Germain Fanchet a été le souffre-douleur de toute sa classe. De la seconde à la terminale, la vie au lycée a été pour lui un enfer quotidien. Les humiliations, les injures, les coups parfois ont fini par le persuader lui-même qu'il était "anormal".

Trente ans ont passé, Fanchet est devenu infirmier aux Urgences. Il a caparaçonné son coeur, il a pratiqué le sport et la musculation jusqu'à en imposér aux autres hommes. Il est devenu cynique et volontiers moqueur et n'a jamais pu vivre une histoire d'amour au-delà de quelques mois.

Et voilà qu'arrive dans son service un accidenté de la route. L'homme est salement amoché, mais Fanchet reconnaît immédiatement son principal tourmenteur, la bête noire du lycée, celui qui, jour apèrs jour pendant trois longues années, à joui de le torturer : Rémi Laurent-Dubreuil. Tout lui revient alors en mémoire, et le projet d'une vengeance définitive, celle qui lavera les offenses faites à toutes les "fanchettes" de la terre, germe bientôt dans son esprit...

Editions : H & 0 - ISBN : 9 782845 472433 - Poche 188 pages - Prix : 5,20 euros

 

Mon avis : Volodia

Il croyait avoir tout oublié, mais il avait simplement appris à composer avec ses douleurs.

... " Les bourreaux croient toujours que leurs victimes ont la mémoire aussi courte que la leur parce qu'elle se taisent. Mais les victimes n'oublient jamais ; elles enjambent..."

L'homme qu'il est devenu s'est construit autour de ce traumatisme. Les heures passées en salle de musculation pour se constituer un corps, pour apprendre à se défendre, tenter d'oublier le collège

"... Je rembourrais mes rares conversations. Je n'en finissais pas de me protéger..."

comprendre sa différence. Et, pour cela il part en Israël 3 ans à la recherche de lui-même, en travaillant dans des kibboutz.

"... Israël  m'a donné une leçon que j'ai retenue : Que l'on peut, que l'on doit même survivre à l'insulte et à la haine ce qui est leur unique façon de leur donner un sens..."

Ce livre s'écrit au présent avec des retours au passé. L'auteur se raconte avec une grande sensibilité. Nous partageons ses émotions au fil des lignes : la peur de la proie, l'humiliation du jeune homme, sa lâcheté provoquée par la non compréhension de ce qu'il est, et pourquoi cet acharnement à son encontre. Ses espoirs d'un avenir et d'un amour plus conforme à ses aspirations, et ses déceptions sans cesse renouvelées à la sortie des saunas et autres bars ou boites gays ou on ne prend même pas la peine de lui parler mais de l'évacuer d'un simple geste de la main eu égard à la banalité de son physique.

Son esprit de vengeance toujours vivace après 30 ans, et qu'il assouvira non en tuant son ennemi, alors qu'il est à sa merci, mais en l'humiliant comme il l'avait été lui, en lui faisant éprouver la peur, "la peur animal de Fanchette".

18 juillet 2012

Bougres et Tribades - L'homosexualité au XVIIIème siècle - Nicole Masson - Patrick Cardon

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Quatrième de couverture :

Au XVIIIème siècle, les homosexuels, hommes et femmes, vivent des expériences pour le moins contrastées. "Vice à la mode" à la cour et dans l'aristrocratie, orientation sexuelle liée à la débauche la plus infâme dans l'opinion commune, crime social puni de mort, il est bien difficile aujourd'hui d'imaginer la vie des bougres (homosexuels) et des tribades (homosexuelles).

Bougres et tribades mêle tous les genres que se disputaient les libertins pour évoquer le règne du "péché philisophique", comme l'appelle Voltaire. On trouve ici parfois des propos grossiers et insidieux que l'on qualifierait aujourd'hui d'homophobes, mais qui démontrent l'intensité de la vie homosexuelle avec ses lieux, ses modes de vie, ses expressions et l'on peut lire de véritables manifestes en faveur de lajouissance, sous toutes ses formes. Les problèmes sont déjà posés d'une manière très moderne : affirmation de soi face à un discours moral, judiciaire, religieux ou médical, souffle de liberté revendiquée, enjeux politiques.

Editions : Au Chêne - ISBN : 978 2 81230 588 7 - Prix : 15,50 euros.

 

Mon avis : Volodia

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Ce livre est non seulement instructif mais également très plaisant et distrayant à lire. Il se présente comme un "écrin", en format "missel" que l'on peut glisser très aisément dans une poche, son édition en est soignée et de qualité (papier, tranches des feuilles dorées, gravures).

Les textes répertoriés sont des extraits de procès judiciaires, de journaux, de lettres personnelles, voire de traité et d'encyclopédie, et sont assez "croustillants" non pas leur érotisme, mais dans la façon de l'exprimer : P1100304

"un garçon, il faut qu'il soit bien nu,

 Souvent on trouve, c'est connu,

 Superbe tête et vilain cul !"

Et on y constate que l'homosexualité pourtant si fortement décriée et cruellement punie, était somme toute chose assez commune. On y parle aussi d'hermaphrodisme mais non en tant qu'individu, qui plus est souffrant, mais plutôt en terme de curiosité, les ramenant tout simplement à des "cas".Nous y découvrons également, l'origine, non dénuée d'intérêt, du nom de "bougres". 

NICOLE MASSON

A propos des auteurs :

Nicole Masson, spécialiste du XVIIIème siècle et  professeur d'Université à la faculté des Lettres et Langues de Poitiers et membre de l'équipe FoReLL (EA 3816).

Spécialiste de Voltaire, d'histoire du livre et de poésie au XVIIIe siècle, elle est l'auteur, notamment, de La Poésie fugitive au XVIIIe s., Champion, 2002 et elle préside la Société Rétif de La Bretonne

 

Patrick Cardon

Patrick Cardon est titulaire d'un diplôme de sciences politiques et d'un doctorat de lettres. Militant de la cause homosexuelle il est éditeur chez Gaykitchcamp de textes aujourd'hui introuvables.

Nicole Masson et Patrick Cardon ont coopéré pour choisir des déclarations époustouflantes, des anecdotes cocasses, mais aussi des récits touchants, troublants et étonnants.

 

18 juillet 2012

Mauvais genre ? Une histoire des représentations de l’homosexualité - Florence Tamagne

 9782846750059

L’histoire de l’homosexualité est traversée de non-dits, censures, tabous et autres détournements. Taire et cacher ont longtemps été les maîtres mots d’une sexualités honteuse et condamnée. D’où l’intérêt de relater cette histoire en la montrant, en convoquant les images et les représentations qui l’ont accompagnée, nourrie, modifiée, interrogée. Mais comme toujours, l’histoire n’est pas d’un seul tenant et les différentes périodes donnent lieu à des figurations contrastées.

Ainsi par exemple, la fin du XIXème siècle s’impose-t-elle comme un tournant majeur, avec des caricatures auxquelles les homosexuels contre toute attente, s’identifient. C’est aussi à cette époque-là que l’art symboliste et décadent crée de nouvelles postures. Non loin de là, les points de vue changent ; l’invisible accède à la visibilité ; les homosexuels ne se contentent plus de recevoir les images qu’on se fait d’eux mais les produisent.

Florence Tamagne entreprend cette vaste et inédite exploration du XVème siècle à nos jours en revisitant la peinture - de Jérôme Bosch à Dereck Jarman en passant par Albert Moore et David Hockney - la photo, la presse et le cinéma. Eruditions, pertinence et vivacité : telles sont les qualités d’un ouvrage qui passionnera tous les publics.

Editions : Ed-LM - ISBN : 9 782846 750059 - Broché 255 pages - Prix 22,71 euros. 

Florence Tamagne

A propos de l'auteure :

Florence Tamagne est née en 1970. Elle est historienne, spécialiste culturelle du genre, de l'homosexualité et de ses représentations. Diplomée de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris. Maître de conférence à l'Université de Lille III Charles de Gaulle. Sa thèse de doctorat, une étude comparative sur l’homosexualité féminine et masculine durant l’entre-deux guerres a été la première thèse française d’histoire contemporaine sur l’homosexualité. (wikipédia)

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11 juin 2011

Rimbaud (la double vie d'un rebelle) - Edmund White

_white_rimbaud_rebelle_sQuatrième de couverture :

"A seize ans, en 1956, j'ai découvert Rimbaud. J'étais alors pensionnaire à Cranbrook, une école de garçons située non loin de Détroit, où l'extinction des feux avait lieu à vingt-deux heures. Mais je me glissais hors de ma chambre et gagnais les toilettes qu'un plafonnier éclairait chichement, pour m'y asseoir si longtemps que mes jambes finissaient par s'engourdir. Je lisais et relisais les poèmes de Rimbaud. Porté par le délire sensuel du 'Bateau Ivre", j'appareillais en rêve pour des contrées exotiques.

"Je voulais moi aussi entrer en contact avec des écrivains plus âgés pour qu'ils me tendent une main bienveillante à la façon dont Verlaine avait accueilli Rimbaud, alors inconnu. Je voulais moi aussi échapper à l'ennui de mon univers petit-bourgeois pour vivre une vie de bohème. Je voulais moi aussi renoncer à mes années d'apprentissage et m'élancer vers les sommets artistiques en prodige, non en tâcheron. Je voulais moi aussi inciter les hommes à quitter leur épouse pour partir avec moi".

A propros de l'auteur :

On connaissait déjà Edmund White comme biographe avec son monumental Jean Genet (1993), mais c'est un court portrait de Rimbaud qui nous est offert ici sous la plume intimiste du grand romancier et essayste américain, qui a longtemps vécu à Paris. S'il s'attache tout particulièrement à la relation de son personnage avec Verlaine. Il explore aussi l'écriture rimbaldienne pour mettre en lumière l'univers de celui qui "a inventé l'obscurité en poésie".

Editions : Payot - ISBN : 978 2 228 90606 7 - Broché 200 pages - Prix : 17 euros

 

Mon avis : Volodia

J'ai aimé ce livre comme presque tous ceux du même auteur. Il nous livre ici le portrait d'un jeune homme  rien moins que sympathique, arrogant, égoïste et destructeur pour ceux qui oseront l'aimer, voire l'approcher.

4 juin 2011

Homosexualité et prostitution masculine à Paris (1870-1918) - Régis Revenin

R_gis_reveninLa Belle Epoque est une période méconnue dans l'histoire des homosexualités en France, excepté quelques grandes figures lesbiennes ou gays - littéraires le plus souvent. Pourtant, c'est à la fin du XIXème siècle qu'apparaît à Paris, une subculture homosexuelle, très visible, avec ses lieux de sociabilité propres dont une grande partie est spécifiquement homosexuelle. Ses lieux de rencontre en plein air, ses codes sociaux, ses moeurs sexuelles, ses moyens de résistance à l'ordre social et sexuel..

L'émergence d'un "monde" homosexuel parisiens (bains, bals, bars, "bordels", cafés, "drague" en plein air, prostitution masculine, restaurants...) coïncide avec le développement des discours médicaux fustigeant l'homosexualité en tant que perversion sexuelle, au motif de la soustraire à la répression policière et judiciaire.

Toutefois, cet essai montre combien la vie des gays parisiens n'est pas, à la Belle Epoque systématiquement marquée du sceau de la répression. Il met également en question de nombreux mythes qui entourent l'histoire des homosexualités en France (et ailleurs), notamment celui de l'homosexualité nécessairement cloisonnées dans les "classes" privilégiées de la société, jugées plus tolérantes, ou encore selon lequel les gays parisiens auraient vécu cachés, invisibles, isolés, honteux et malheureux jusqu'au années dites de "Libération Sexuelle" (après 1968).

A partir d'archives de police jusqu'alors inédites, d'articles de presse, d'écrits médicaux, de récits autobiographiques et de sources littéraires, Régis Revenin nous fait découvrir le vaste "monde" gay du Paris de la Belle Epoque.

Editions : L'Harmatttan - ISBN : 2 7475 8639 1 - Prix 21,20 euros - Broché 225 pages

Jeune Chercheur en histoire du genre et des homosexualités à l'Université Paris VII - Denis Diderot, Régis Revenin est titulaire d'un DEA d'histoire contemporaine, et mène actuellement des recherches sur l'histoire des lesbiennes et des gays en Ile-de-France entre 1870  et 1945.

 

2 juin 2011

Nos ancêtres les pervers - Pierre Hahn

Nos_anc_tres__les_perversLa vie des homosexuels sous le second empire -

"La passion de la pédérastie, surtout lorsqu'elle a été contractée dans le jeune âge, abâtardit les natures les plus vigoureuses, effémine les caractères les mieux trempés et engendre la lâcheté. Elle éteint chez ceux qu'elle possède les sentiments les plus nobles, ceux du patriotisme et de la famille : elle fait d'eux des êtres inutiles à la société ".

Ainsi s'exprime Félix Carlier, chef de la police des moeurs à Paris dans les années 1850. Et le Dr Ambroise Tardieu, médecin-chef des hôpitaux, de surenchérir : "...Il est difficile de ne pas admettre chez les pédérastes une véritable perversion des facultés morales. A voir la dégradation profonde, la révoltante saleté des individus qui recherchent et qu'admettent près deux des hommes en apparence distinguée par l'éducation et par la fortune, on serait le plus souvent tenté de croire que leur sens et leur raison sont altérés...".

C'est que nous sommes à l'apogée de l'empire de "Napoléon le petit". C'est le règne des grands bourgeois, des banquiers et d'un ordre morale strict sur lequel la Police, et bientôt la Médecine, sont chargées de veiller sans relâche. La répression de l'homosexualité devient alors l'obsession des autorités : incarcération internement en hôpitaux psychiatriques, suicide, chantage, tel est le lot du "pédéraste" sous le Second Empire.

Mon avis : Volodia

Hum très instructif, et révélateur de l'hypocrisie d'une époque. Le pervers étant le pédéraste nom donné sans discernement à partir du moment ou il englobe les amours "antiphysiques".

Le livre est  plus qu'intéressant car il montre l'opinion non seulement d'un commissaire de police face à ce problème qui tellement honteux, tellement réprimé, engendrait des lieux de rencontres clandestines, la prostitution et le chantage et de l'autre, la médecine pour qui se posait des problèmes d'hygiène, de maladies vénériennes, de remise en cause des grands principes moraux et physiques : un homme est fait pour une femme, auquel cas, son cerveau est malade...

A la fin de ce livre, vous saurez tout sur les codes qui régissaient cette société de l'ombre, sur les "tantes", les "jésus", les "petis jésus", les "insoumis", les "persilleuses", les "entretenus et les entreteneurs", y compris sur "l'anus infundibuliforme".

Editions : H & O - ISBN : 2 84547 108 4 - prix : 19 euros - Broché 216 pages

Avec Nos ancêtres les pervers, Pierre Hahn, historien et pionnier du militantism gay dans les années 1970, fait revivre pour nous cette époque charnière de l'histoire de l'homosexualité en France. 

 

13 mars 2011

Drôle de garçon - Shyam Selvadurai

63485444_pArjje est le deuxième fils d'une famille de bourgeois tamouls installée à Colombo. Peu à peu, alors que s'accentuent les tensions politiques et raciales qui divisent la société Sri-Lankaise, Arjje passe de la transparence candeur de l'enfance aux clairvoyances de l'adolescence. Parce qu'il est différent des autres - trop délicat, il ne se plaît que dans la compagnie de ses petites cousines, de sa mère et de ses tantes -, Arjee est le confident des adultes.

Peu à peu, alors que tombant amoureux d'un garçon de son âge, il se réconcilie avec sa véritable nature, il découvre les compromissions, les injustices et les haines qui précipiteront son pays dans la guerre civile.

Un premier roman d'initiation délicat dans lequel les aspirations du coeur viennent buter sur la réalité  la plus violente.

 Editions : Pavillons chez Robert Laffont - ISBN : 9 782221 084038 - Broché 293 pages - Prix ; 22,71 €

Mon avis : Indiangay

Je n'ai su ce que je devais faire quand mon compagnon m'a offert ce livre, j'ai hésité entre le bénir ou le honnir. Ce livre je l'ai lu en plusieurs fois tellement il me bouleversait en tant que Tamoul et gay, élevé par des femmes. ... 

 

A propos de l'auteur :

Jeune auteur sri-lankais de langue anglaise, né en 1965 à Colombo, émigré avec toute sa famille au Canada après 1983, Shyam Selvadurai, licencié ès lettre, a écrit pour la télévision et a publié des nouvelles dans diverses revues. Drôle de garçon est son premier Roman.

 

 

26 décembre 2010

L'enfant Ebloui - Rachid O

rachid_ODans ce livre Rachid O nous fait un récit autobiographique de son enfance au Maroc. Son homosexualité découverte assez jeune et connue de sa famille bien qu'il n'en ait rien dit à cette époque. Son coups de coeur pour des garçons de son âge puis son histoire d'amour avec son professeur de langue arabe à l'âge de 13 ans alors que celui-ci en avait déjà 30. Puis sa vie avec un coopérant français de plus de 40 ans, père de 2 enfants, alors que lui-même en avait 15.

Jusqu'à la découverte douloureuse que le temps avait passé, qu'il était devenu "trop vieux" pour certains hommes. Bien qu'il n'ait que 20ans, il avait vécu deux histoires d'amour qu'il racontait avec fierté, mais avec l'expérience d'un "vieux" et que de ce fait, il ne pourrait même en s'habillant comme un "jeune" redevenir un "adolescent", ou passer pour tel..

Il nous fait pénétrer dans sa famille, musulmane pratiquante mais non intégriste. Une famille aisée et libre penseur, à l'inverse de celle de Abdellah Taïa son compatriote, lui aussi écrivain homosexuel marocain, mais dont l'enfance a été plus difficile, marquée par la pauvreté et bien d'autres choses encore.

Editions : Folio - ISBN : 978-2070410989 - Poche : 144 pages - Prix : 6,30 euros

 

Mon avis : Indiangay

Je suis toujours surpris de la facilité qu'on ou non les hommes marocains, à trouver de jeunes garçons qui les suivent comme ça, presque d'un claquement de doigts et qui acceptent d'être entrainés chez eux ou dans des lieux tels que des cinémas ou ils se prêtent complaisamment à toutes sortes d'attouchements.

Non que je veuille me poser en père la pudeur ou m'ériger en juge, chacun fait comme il veut, mais à lire ce ou ces livres (ceux d'Adellah TaÏa et ceux de Rachid O) on a l'impression que ce sont des attitudes presque naturelles, de part et d'autres. Que ces garçons, même s'ils ne savent pas exactement ce qui va  se passer, sont parfaitement conscients que les intentions de ces hommes sont sexuelles. Ils n'en sont pas effarouchés. C'est comme ça, ils ne se posent pas de question. ils aiment cela, ils aiment les hommes !

Ce livre est malgré tout touchant, non seulement de vérité, mais de délicatesse, de sensibilité. Rien d'obscène, de cru, de vulgaire n'est dévoilé. J'aime cet auteur et j'ai l'intention de lire d'autres oeuvres écrites de sa main.

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