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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
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2 avril 2012

Je sors ce soir - Guillaume Dustan

livre-je-sors-ce-soirQuatrième de couverture :

J'avais pris du bide. Maigri - Relâchement abdominal m'a dit le kiné que je suis allé voir au bout d'un an de mal au dos. J'ai fait des séances de rééducation. J'ai repris la gym. Quand je suis revenu en France, j'avais commencé à me récupérer. Mais je pensais toujours que j'étais vieux. Moche. Fini.

J'ai squatté à Paris. Je suis retourné dans les bars et dans les boîtes. La nuit tout est simple. La nuit est libre. on ne sait jamais ce qui va se passer. Mais il arrive toujours quelque chose.

Il suffit de tenir le coup.

Editions : P.O.L. - ISBN : 2 86744 579 5 07 2001 - Broché 130 pages - Prix : 13 euros

Mon avis : Volodia

Dans ce roman, Dustan nous parle d'un lieu qui n'existe plus, mais qui fût pendant des années le lieu préféré des fêtes gays. "Le palace", cette discothèque a été le premier grand rendez-vous de la population gay dans les années 80. Le palace était une boîte à la mode dans les années 70 où se mélangeait une population interlope (gays, hétéros, lesbiennes, punks). Mais très vite le Palace attire tellement de monde que la majorité des gays décident de trouver un autre lieu.

Dustan nous plonge dans ce monde qui n'est plus, où les survivants se font rares et sont souvent considérés comme rescapés d'un holocauste. Le roman nous entraîne dans un premier temps dans la rue du Fbg Montmartre qui en semaine ressemble au Sentier, mais qui le dimanche devient un nouveau Marais en minuscule.

Le Palace est sur 3 niveaux et ressemble à un ancien théâtre avec un immense couloir qui sert de lieu de drague lorsqu'on s'arrête pour fumer une clope ou boire sa consommation. Dustan revient dans ce lieu  de la même façon qu'un travelling avant au cinéma. Il nous parle d'une fête qui a plus l'allure d'un grand enterrement.

Une sélection avait lieu à l'entrée, tee-shirt moulant pour faire ressortir les muscles, le 501, les docs étaient de rigueur si on voulait se faire remarquer sur la piste de danse. Le beau mâle exhibant toute sa virilité ne doit pas danser en remuant trop le bassin, ce qui pourrait faire croire aux autres qu'il s'agit en réalité d'une "folle".  - C'était l'époque ou tous gays qui se respectent avaient adopté la mode venue de Los Angeles muscles, tee-shirt moulant souvent blanc, jean 501, rangers et surtout moustache pour ne pas être confondu avec les efféminés -.

Les mecs se saluent d'un sourire ou tout simplement d'un bonjour, sans trop s'arrêter sur un garçon. Ce n'est plus le temps du sexe dans les wc ou des glory hole. Ce n'est plus le temps de l'amour et du sexe le sida est passé par là.  Pendant tout le roman, l'auteur se lasse rapidement de ces hommes et de ces corps qu'il adore et qu'il vénère. Le Palace devient une bâtisse de la mort où personne n'attends plus rien de la vie. L'auteur s'accroche à une musique inconnue ou bien au regard du barman qui sert l'alcool et va attendre la fin de la soirée pour rentrer seul chez lui, guetter sa propre fin et continuer ce début d'agonie de fête seul en se masturbant. Seul plaisir que les hommes peuvent pratiquer sans avoir aucune peur. Même si elle peut être considérée comme un artifice du plaisir, la masturbation devient sans nul doute le seul élément de fête qui reste comme segment à tous un groupe qui a vécu la plénitude de la fête. Aujourd'hui ce même groupe a disparu. Le deuil devient une cérémonie pour se souvenir d'un passé qui n'est plus.

Au sujet du deuil Dustan écrit :

"Je sors ce soir est déjà un livre sur le deuil. C'est le deuil d'une époque et c'est un livre sur le deuil de moi-même, comme si j'étais mort. Je veux dire que j'aurais pu mourir et puis non. Mais ce n'est pas un livre sur la maladie. j'ai la chance de ne pas être malade à part quelques épisodes qui font que je ne me sens pas trop gêné vis à vis des autres...."

Le sujet de la fête est un prétexte pour raconter la fin d'une époque et d'une génération qui se croyait invulnérable et immortelle tout comme les soirées du Palace.

Les romans "Dans ma chambre" et "Je sors ce soir" nous présente la vie de Guillaume Dustan au milieu des années 80 - 90 dans le ghetto parisien. Terme employé par Dustan pour définir les lieux gays de Paris.

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19 janvier 2012

Abécédaire Malveillant - Tony Duvert

9782707313164Ecrivain à la courte carrière. Tony Duvert marque les années 1970 par ses écrits polémiques, bousculant le politiquement correct, il évoque dans ses romans la sexualité enfantine et la pédophilie.Il se revendique lui-même comme homosexuel et pédophile. Ayant fait de la pédophilie un prosélythisme acharné, celle-ci constitue la composante de ses oeuvres. Ces livres ayant fait régulièrement l'objet d'une censure virulante, il figure en bonne place parmi les écrivains sulfureux.

Très virulent vis à vis de l'ordre moral qui ruine selon lui la créativité. Il publie cet abécadaire malveillant dans lequel il s'attaque à l'église, à la famille, à la condition féminine, aux philosophes. Il nous livre ainsi un recueil de petites opinions, de remarques, d'idées tout un catalogue de généralisations abusives. Bien sûr, tout ce qu'on peut dire de général est faux : mais excitant comme une médisance. Une revanche.

Le genre d'écrits que j'adore au même titre que les injures littéraires.

Ecrivains

Fléau : les tantes pisseuses de livres. Serviles, frauduleuses, bien-pensantes, arrogantes, accablantes, funéraires. Une danse macabre où la pète-sec le dispute au tapet foireux.

L'inverti gribouilleur a la morosité verbeuse, les sincérités affectées d'une ménauposée tragique, telle une Phèdre onaniste aux longs ongles en deuil.

Ce lettré est unique : non seulement il n'écrit rien, mais il ne le fait pas éditer... 

Ignorance :

Douter est atroce, savoir est affreux. La seule voie du repos : ignorer. Chacun s'y exerce avec rage.

 Coquettes :

Certaines femmes aiment la compagnie des efféminés parce qu'elles oublient avec eux ce qui les abaisse devant un mâle : laideurs visibles, anatomie rafistolée, vulve difforme, cervelle d'épingle?. on baigne alors dans les futilités que partagent ces vilaines coquettes des deux sexes l cheveux, chiffons, potins, bouquins, parfums, parures.

 Editions : Les Editions de Minuit - ISBN : 9 782707 313164 - Prix 8,50 euros

 A propos de l'auteur :

tony dvertTony Duvert est un écrivain français né en 1945 et décédé en 2008. Ses premiers romans sont remarqués aussi bien pour leur style (paysage de fantaisie reçoit le Prix Médicis en 1973) que pour leurs thématique (pédophilie homosexuelle, critique de la famille, etc..) Il devient un écrivain d’une certaine renommée dans les année 1970.

Après 1980, l'audience de Tony Duvert diminue. Vivant en reclus dans Loir et Cher Il s’installe avec sa mère à la fin des années 1980, et publie un dernier essai en 1989 avant d'être presque totalement oublié. Après la mort de sa mère, il passe seul les douze dernières années de sa vie. Il a essentiellement été publié par les Editions de Minuit.

 

5 octobre 2011

Notre-Dame-des-Fleurs - Jean Genet

notre_dame_des_fleurs_242393Quatrième de couverture :

"Notre-Dame-Des-Fleurs fait ici son entrée solennelle par la porte du crime, porte dérobée,  qui donne sur un escalier noir mais somptueux. Notre-Dame monte l'escalier, comme l'ont monté bien des assassins, n'importe lequel. Il a seize ans quand il arrive au palier. Il frappe à la porte, puis il attend. Son coeur bat, car il est résolu. Il sait que son destin s'accomplit..."

Editions : Folio - ISBN 9 782070 3688600 - Poche 377 Pages - Prix : 7,50 € 

Avis de Jean Cocteau :

Le livre est là, terrible, obscène, impubliable, inévitable. On ne sait par où le prendre. Il est, il sera. Obligera-t-il le monde à devenir tel qu'il puisse y paraître ? Pour moi, c'est le grand évènement de l'époque. Il me révolte, me répugne et m'émerveille.

 Mon avis : Volodia

En 1942, incarcéré et en attente de jugement, Jean Genet invente pour pour enchanter ses nuits carcérales, un monde fictif et réhabilite l'homosexualité dans une langue somptueuse et lyrique. Il se met lui-même en scène dans cette autofiction et nous fait pénétrer ainsi, dans le monde interlope et ambiguë des créatures de l'homosexualité. Peuplé de tantes-filles, de tantes-gars, tapettes, pédales, tarlouzes, de macs et de détenus, décrivant les bas-fonds de Paris, dans des récits délirants, sortis tout droit de son imagination (et/ou de son passé tumultueux).

Jean Genet a passé la majeure partie de son enfance dans les maisons de corrections puis en prison. Exclu de la Société, il traitait celle-ci sans égard. C'est dans un langage châtié, avec des descriptions crues, obscènes qu'il nous fait partager ses fantasmes, l'enfance et la vie de ses héros :  Divine, Notre-Dame-Des-Fleurs, Mignon les petits pieds, Mimosa et bien d'autres encore.

Totalement réfractaire à la morale, je comprends que ce livre ait pu choquer lors de sa parution. Il fut d'abord diffusé sous le manteau, puis dans les circuits du livre érotique. L'avantage de notre époque ou la liberté des moeurs est permissive, est que nous ne nous choquons plus de grand chose, si ce n'est de rien et de fait, nous pouvons sans honte et sans gêne fait l'éloge de ce livre au combien magnifique.  

31 juillet 2011

L'enfant au masculin - Tony Duvert

000949147L’enfant au masculin est un essai. Il paraît que l’homosexualité n’est plus un fléau social. Notre époque la tolère, l’intègre, y reconnait un droit fondamental de la personne humaine.

Mais, si le temps des persécutions est vraiment révolu, comment se fait-il qu’à peine 20% des parents français se disent prêts à accepter que leur enfant soit homophile ? Pourquoi cette forme d’amour est-elle un droit après dix-huit ans mais une maladie, un vice ou l’effet d’une mauvaise influence, en deçà de cette page ? Pourquoi la relation amoureuse de deux homophiles l’un mineur et l’autre adulte est-elle un délit ou un crime ? Pourquoi la jeunesse de tant d’homosexuels n’est-elle que solitude, interdits, sévices psychiatriques ?

Le militantisme homosexuel est une réponse polémique à ces questions. Il met en accusation une domination que rien encore n’a diminué, et qui n’est ni de classe, ni de sexe, mais de mœurs et de «culture sexuelle» : l’hétérocratie. Un totalitarisme qu’exercent avec une incroyable bonne conscience les hétéros mâles comme les hétéros femelles, les pères comme les mères, les conservateurs comme les progressistes.

 A travers le problème de l’homophilie du mineur (et de la prétendue pédérastie), Tony Duvert dénonce et remet en cause le droit que les hétérosexuels ont de se «reproduire» dans leurs enfants. La vraie liberté - de l’amour, du comportement, de la pensée - passe par l’abolition de ce droit … et par la disparition des «hétérocrates»

Les Editions de Minuit - ISBN : 2 7073 0321 6 - pages : 182 -Prix :7,17 euros

 Mon avis : Volodia

C’est surtout par curiosité que j’ai entrepris la lecture de ce livre, qui sous couvert de libération sexuelle est un véritable plaidoyer pour justifier la pédophilie. Toutes les œuvres de cet auteur tourne autour du même thème. Sans autre commentaire !

 

12 septembre 2009

Querelle de Brest de Jean Genet

 

268378Le héros du livre, Georges Querelle a déjà tué plusieurs fois sans être inquiété. Matelot ("mataf" comme il le dit lui-même), il provoque par sa beauté virile le désir des hommes qu'il rencontre.


Le lieutenant Seblon, dont il est l'ordonnance, l'aime en secret. Le "Vengeur", son bateau, est à quai à Brest, "ville dure, solide". Il y rencontre Robert, son frère, qui est l'amant de Madame Lysiane, la patronne de "La Féria", bordel brestois célèbre à travers le monde. Il se donne à Norbert, le tenancier, à Mario, inspecteur de police, et se prend d'une amitié amoureuse pour Gil, un jeune meurtrier aux abois.

« Toute sa jeunesse il avait fréquenté les dockers et les marins de la marine marchande. Il était à son aise dans leur jeu. »

Pouvoir de sa sensualité qu'il sait mettre au profit de ses intérêts. Georges Querelle, violence et tendresse intimement liées, attire vers lui ces hommes que l'homosexualité horrifie. Au-delà des étiquettes que la société impose à la sexualité, il investit la pureté dans ses rapports avec ces hommes rudes mais fragiles, et jusque dans le meurtre, rituel artistique et cynique.

« Ce regard sévère parfois presque soupçonneux, de justicier même, que le pédéraste attarde sur un beau jeune homme qu'il rencontre, c'est une brève mais intense méditation sur sa propre solitude ».

Jeu qu'il assume avec nonchalance mais non sans gravité, le rapport sexuel (d'où tout sentiment est banni) est pour Georges Querelle le moyen de s'élever à une noblesse intime. Personnage solitaire comparable à l'ange de l'Apocalypse dont les pieds reposent sur la mer, il atteint à une beauté secrète, qui fait fi du jugement commun.

Avec lyrisme, Jean Genet développe, dans Querelle de Brest (publié pour la première fois en 1947), un thème majeur de son œuvre : la dialectique, sinon la poétique, du péché et de la grâce. Il le fait ici, dans cet univers viril des marins qui lui est familier - l'idée de meurtre évoque souvent l'idée de mer, de marins -, avec une force et un talent transfigurés par la beauté de son écriture.

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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
  • Vous trouverez dans cette partie du blog les livres Gays, Lesbiens, et Trans qui ont été lus et vus par mon compagnon et moi-même, ainsi que nos impressions qui valent ce qu'elles valent étant amateurs de bouquins et non critiques littéraires
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