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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT

Dobro Pojalovat - Littérature LGBT

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12 novembre 2020

Coming-out en deux mouvements - Cordelia

 

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Mot de l'auteure sur l'histoire du livre :

Au programme : patinage artistique, coming-out dans le sport et relation amoureuse.

Galahad pratique le patinage artistique à haut niveau. Son petit-ami Min-Jae l’accompagne parfois dans ses déplacements, mais il lui interdit de montrer publiquement leur relation. Min-Jae souhaiterait que Galahad fasse son coming-out. Malheureusement être un sportif bisexuel, en couple avec un homme, n’est pas toujours bien vu.

Cette histoire se déroule dans le même univers que Tant Qu’il Le Faudra, mais reste indépendante (et il n’est pas nécessaire de lire Tant Qu’il Le Faudra pour comprendre). 

Livre broché - ISBN : 978 2 377709 001 3 - 90 pages, épuisés pas de réimpression prévue à ce jour. Possibilité de téléchargement sur le site de Cordelia, dont lien ci-après : http://mademoisellecordelia.fr/coming-out-en-2-mouvements/

Mon avis : Volodia

Cette histoire se situe à la fin du livre Tant qu'Il le Faudra, mais comme le dit l'auteure peut être lue indépendamment d'autant qu'elle revient en flash back sur le passé des deux héros.

"Avec un verre de vin rouge" qui est le prélude de "Tant qu'Il le Faudra", nous suivons Galahad et Min-jae dans la constitution de leur vie de couple. 

Galahad Etudiant à Centrale, et parallèlement patineur artistique professionnel, est toujours dans le "placard". Son compagnon Min-jae est étudiant lui aussi dans le même établissement. Il milite activement au sein d'une association lgbt et à de plus en plus de difficultés à rester dans l'ombre, à  être celui dont on ne peut se passer, mais qu'il ne faut surtout pas montrer. Il trouve le temps long et se demande ce que sera son avenir si Galahad ne se décide pas à dire et/ou montrer ce qu'il est réellement.

Sept ans qu'ils sont ensemble, Leur amitié remonte à leur rencontre au lycée Henri IV, en classe préparatoire, puis suite à un malentendu s'en est suivi une rupture  douloureuse de deux ans. Il se sont retrouvés à l'Ecole Centrale alors que rien ne les y préparait. Galahad a fait les premier pas envers Min-Jae et le couple s'est rapproché. Au début pour les devoirs, pour le sexe et l'amour ensuite. 

Min-Jae accompagne de temps à autre Galahad lors de ses tournées à l'étranger, et c'est au cours d'une compétition internationale au Canada, que se pose pour Galahad d'affirmer aux yeux de tous son amour pour Min-jae et de faire son coming out avec tout ce que cela implique tant psychologiquement que financièrement. Tout d'abord par rapport à sa famille, de grands bourgeois, avec des principes et des idées arrêtées, et avec qui  il entretien des rapports  compliqués depuis un certain nombre d'années. puis face aux journalistes, aux sponsors, au monde enfin. Oser dire ce qu'il est et qui il aime.

J'ai préféré ce livre à la nouvelle. Les atermoiements de l'un et de l'autre quant à assumer un amour qui une fois dévoilé changera leur vie de manière significative très réaliste. Le vocabulaire utilisé dans ce livre s'est amélioré, bien que parfois certains propos soient un peu mièvres. Mais, la mièvrerie n'est-elle pas le propre de la romance ? On sent également que l'auteure est sensible à la cause lgbt.

Mon ressenti : Indiangay

J'ai trouvé ce livre plaisant à lire. Les personnages sont attachants.

Cordelia contrairement à sa nouvelle "Avec un verre de vin rouge", fait parler ses deux héros et nous fait partager leurs doutes et sentiments de frustrations qui sont légitimes tant pour l'un que pour l'autre.  Le coming out réalisé non par des mots mais par une demande en mariage après une victoire et en pleine lumière fait un peu cliché et déjà vu, mais bon on lui pardonne volontiers. Idem quant à certains diagogues un peu niais qu'ont le couple entre eux. Mais tous les petits mots qui font un couple font rire ceux qui y sont étrangers sauf les principaux intéressés.

Petite réserve quand elle définit, par l'intermédiaire de Min-Jae,  les parents de Galahad, comme bourgeois, blancs, riches, homophobes, etc... Là je ne suis pas forcément d'accord avec elle. Bien sûr qu'il existe des gens ayant cette mentatlité étriquée. Mais le problème avec le militantisme lgbt c'est que : tu es avec moi ou contre moi et ça c'est de l'intolérance. Chacun a le droit d'avoir des réserves sur telle ou telle chose, même si elles vont à l'encontre de ce que l'on prône..Le respect des réticences, des opinions de l'autre c'est important aussi...

 

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11 novembre 2020

Avec un verre de rouge - Cordelia

Avec un verre de rouge

Cette nouvelle est un prélude au livre "Tant qu'il le faudra" écrit par la même auteure, toutefois, celle-ci nous précise qu'elle peut être lue sans avoir nécessairement lu ledit livre et serait totalement indépendante .Donc, inutile de se justifier, il s'agit simplement de nous raconter une "histoire de cul" entre mecs, hum, bien bien bien....

L'auteure prend quand même soin de nous restituer le contexte : L'un des protagoniste Min-jae a intégré Homag, association  parisienne d'un journal LGBT, en début d'année scolaire (non définie dans le temps). Il y fait la connaissance de David bénévole et membre du conseil d'administration de l'association. Ils se "tournent autour " depuis plusieur mois. Parallement Min-jae entretien une relation régulière et sexuelle avec Galahad son ex. L'histoire commence après que David ait accepté un plan à trois avec Min-Jae et son amant.

L'auteure nous rappelle que cette nouvelle érotique est interdite au moins de 18 ans et qu'elle appelle un chat un chat et donc une bite une bite....  Hum, je lui laisse le choix des termes...

Ceci dit, nous entrons dans le vif du sujet, la fameuse nouvelle, qui démarre par David, qui se retrouve en bas de l'immeuble de Min-jae et Galahad et qui ne sait sur quel pied danser. Très emballé par cette histoire de plan cul à 3, il a accepté, mais, à présent son assurance s'étiole et se pose la question : ira, ira pas. Pour finir, il se décide à sonner et se retrouve dans un appartement luxueux  ce qui ne laisse pas de l'étonner vu l'âge de ses habitants.

La mise à l'aise et en condition se fait par l'intermédiaire d'un verrre de vin rouge puis l'énoncé des pratiques sexuelles acceptables par les hôtes et ce qui doit l'être par David au niveau de la protection santé. David ayant  acquiescé à tout, le jeu peu commencer. Et là, on peut raisonnablement dire que Cordélia s'est lâchée dans les clichés de l'amour gay, les fantasmes des trois protagonistes ou les siens ? cela va du plug au savonnement sous la douche, en passant par le léchage de cul et du reste..."la baise à quatre pattes", pour finir par des orgasmes qui se veulent démentiels. A noter que dans cette nouvelle, l'auteure se concentre surtout sur les émotions et le ressenti de David envers ce qui se passe autour de lui, sur Min-jae qu'il désire éperduement et qui se dérobe par jeu, pour se faire désirer au sens littéral du terme. Bref, ce n'est plus de l'érotisme mais de la pornographie, même sans les images (quoi que certains/nes) peuvent les reconstituer dans leur tête. 

A mon sens, L'érotisme par un texte, joue le symbolismes des situations et vise en premier l'excitation sexuelle, La pornographie quant à elle vise une jouissance sexuelle, par une exposition au premier degré de la sexualité c'est pourquoi je me sens en droit de qualifié cette nouvelle de pornographique...Après chacun prend son plaisir ou il le trouve et le qualifie selon son bon vouloir. 

J'ai trouvé cette nouvelle ni bonne ni mauvaise, ce n'est juste pas ma tasse de thé. Tout n'est pas à jeter, il y a des messages intéressants et importants sur le consentement mutuel des partenaires avant chaque acte, sur la protection nécessaire afin d'éviter de mettre sa santé en danger, mais également un autre plus gênant mais réel, qui est celui du  : après tout je n'ai pas de protection adéquate pour cette partie de mon corps mais tant pis, j'ai tellement envie qu'il me fasse telle ou telle chose, mon plaisir passe avant...ce qui malheuseusement peut arriver dans le feu de l'action. 

Pour ma part, ce qui m'a réellement gêné dans cette nouvelle, ce n'est pas la pornographie du récit, ni que cela se passe entre trois hommes, mais les mots employés. D'accord on peut appeler un chat un chat, mais ce n'est pas une raison pour banaliser et ou se vautrer dans la vulgarité la plus sordide. Ce nouveau langage est à la mode, mais le récit y aurait gagné si les mots utilisés avaient été moins crus, plus choisis. Autre point d'achoppement : que cette nouvelle ait été écrite par une femme. Bien évidemment des femmes ont déjà écrit des nouvelles/romans érotiques mais il s'agit surtout d'histoires entre hommes et femmes, ou bien de raconter une histoire personnelle (telle Christine Angot). Qu'une femme se lance dans la description de scènes amoureuses homosexuelles c'est plutôt rare (enfin je crois) surtout de cette manière. Il est vrai que les femmes ont toujours été intriguées, voire friandes de connaître ce qui se passe dans le lit des gays ceci expliquant cela ? Je me demande ce qui nourrit leur imagination, entre les films pornos, fantasmes, lecture de livres porno écrits par des gays pour des gays ? Cette nouvelle s'adresse plus à un public de jeunes adultes qu'à des adultes eux-mêmes.

Toujours est il que si vous souhaitez vous procurer cette nouvelle pour vous faire votre propre avis, sachez qu'il n'est pas en vente en librairie. Vous pouvez le télécharger sur le site de Cordélia dont je vous mets le lien ci-dessous au prix minimum de 1 euro, après vous pouvez donner plus évidemment.

http://mademoisellecordelia.fr/mes-publications/

 

Mon ressenti : Indiangay

Suite à l'avis de ChezVolodia et après avoir lu cette nouvelle, je le rejoins sur beaucoup de points. Cette nouvelle est destinée aux très jeunes adultes et non aux adolescents, en raison des scènes de sexe crûment décrites.

Le vocabulaire utilisé est celui que l'on peu entendre dans la rue, lire dans des magazines très "bof" et réduit cette relation sexuelle à ce qu'elle est réellement, une histoire de culs dans laquelle, malgré ce que l'auteure veut faire passer, les émotions autres que le plaisir physique non pas leur place. J'ai bien entendu l'importance de la demande de consentement des partenaires avant chaque acte, idem quant à la réduction des risques par une protection appropriée. Mais cette nouvelle renvoie également au fait que  seuls les gays peuvent "baiser" sans pudeur et sans amour, uniquement pour le cul et ce sous entendu me gêne énormément. D'un autre côté, c'est le but d'un plan cul qu'il soit à deux ou à trois !

J'ai été par ailleurs assez "choqué" qu'une femme puisse écrire ce genre de texte. Je l'ai ressenti comme un viol émotionnel dans la mesure ou elle décrit des scènes qui ne regarde que l'intimité d'hommes. Les femmes n'y ont pas leur place que ce soit en tant qu'auteure, voyeur, sympathisante ou participante. 

8 octobre 2020

Qui sont ces femmes hétérosexuelles qui écrivent de la FanFiction de romance gay ?

 

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Depuis quelques années maintenant ont émergé, en premier lieu sur la toile, des histoires d’amour écrites par des femmes ce qui en soit n'a rien de nouveau. Ce qui l’est par contre, c’est que ces histoires sont des romances gays imaginées par des femmes hétérosexuelles où les descriptions érotiques sont légion et assez "poussées".

Qu’elle n’a été ma surprise ! Mon interrogation sur ce qui pousse ces femmes à écrire de telles histoires ?  Les gays et surtout leur sexualité, ce n’est pas un secret, ont toujours intrigué, voire fasciné  les hétéros (hommes et/ou femmes) mais est ce suffisant pour vouloir écrire sur le sujet ? Qu’est-ce qui les motive. Un désir de s’évader d’un quotidien un peu banal ? Vouloir s’affranchir de certains interdits ? Pimenter  leur propre sexualité ?  Car bien évidemment on ne se lance pas comme ça dans ce genre de littérature.  D’accord, ce n’est pas du Baudelaire, mais plutôt du style Arlequin.  C’est distrayant, ça se lit sans prise de tête et permet de voyager dans un monde imaginaire par rapport à leur propre vie, mais touchant quand même à une certaine réalité. Ces romans sont écrits en sagas, en feuilletons, dévorés aux kilomètres et rencontrent beaucoup de succès  auprès d’un public majoritairement féminin avec une moyenne d’âge comprise entre 17/18 et 30 ans. Dans ces romances, on retrouve certains des stéréotypes collant à la gent féminine et appliqués à la gent masculine, tels un dominant et un dominé, forme de soumission du plus fragile, plus sensible,  plus délicat tant niveau physique qu’émotionnel envers celui qui est le plus entreprenant, le plus sûr de lui, le plus fort physiquement et de caractère.

Les auteures sont des femmes de tous âges et de toutes conditions sociales. Au départ, elles mettaient en ligne leurs romances (écrites sur Wattpad) pour des amateurs du genre,  puis des maisons d’édition s’y sont intéressées et se sont même spécialisées dans ce genre de catégories :  FanFiction, romances FM, romances MM et/ou FF.  Certaines de ces auteures prolifiques sont  connues et suivies par des dizaines fans (sinon plus) qui attendent  avec impatience les nouvelles sorties.

Leurs livres sont semblent-ils assez bien construits et les histoires souvent crédibles..  Les jaquettes de présentation sont attrayantes avec des photos ou des dessins équivoques,  un peu mièvres, mais  jolis et ça « fait mouche ».  Qu’est ce qui nourrit leur imagination ? Pendant un temps, j’ai pensé que les Hentaï en étaient la cause, mais je ne vois guère une femme regarder ce genre de dessin animé. A moins que ce soit les Yaoï, dans le même genre que les Hentaï mais version papier, donc plus visualisables ?

Pourquoi n’écrivent-elles pas des histoires d’amour de femme entre femme, ou plus conventionnelles de femme avec homme ? Cela ne laisse pas de m’intriguer. Est-ce un moyen pour elles  de  s’extirper de leur propre genre et de leur sexualité pour s’en approprier une plus conforme à leur attente et/ou désirée et/ou fantasmée ? ou peut être certaines se sentent-elles concernées par les discriminations que rencontrent la communauté LGBT, à moins qu’elles aient dans leur propre famille une personne ayant cette sensibilité et dont elles sont proches ? où tout simplement, il y avait un nouveau créneau à exploiter et pourquoi ne pas s’y engouffrer ?

Il y existe bien sûr des hommes et des femmes qui  écrivent de l’homo-romance, mais ils sont gays et/ou lesbiennes et il est tout à fait logique qu’ils ou elles écrivent des émotions, des sensations partagées pour leur communauté respectives à même d’apprécier leurs ressentis. Mais les femmes hétéros ?

Je reste avec mes questions. Si une auteure d’homo-romance lit cet article, j’aimerai bien qu’elle m’explique, ce qui la motive. Je suis curieux et c’est en toute bienveillance que je lirai ces commentaires.

Il semble que mon voeu ait été exaucé. Christ Verhoest auteure d'homoromance a bien voulu me donner des précisions sur ses motivation.

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Tout d'abord qui est Christ Verohest. Une jeune femme, mariée mère de 2 enfants. Titulaire d'une licence de lettres modernes et d'un CAPES qui lui a permis d'exercer en qualité de Professeur de Français, avant de se consacréer à la littérature, et qui l'a certainement beaucoup aidé dans sa nouvelle carrière d'écrivain,    Elle a à son actif une cinquantaine  de livres sur une période de 10 ans, ce qui est conséquent et ses livres sont toujours attendus avec impatience et enthousiasme par une communauté de lecteurs toujours plus nombreuse. Pour plus de facilité je vous mets le lien Amazon et de la llibrairie "Les mots à la Bouche" ou vous pourrez retrouver tous ses titres qu'ils soient en livres papier ou ebook :

https://www.amazon.fr/kindle-dbs/entity/author/B004N474L2?_encoding=UTF8&node=301061&offset=0&pageSize=1

https://motsbouche.com/recherche?controller=search&s=christ+verhoest

Les motivations de cette auteure à écrire de l'homoromance sont multiples et complexes, car bien que mariée elle ne se définit pas comme hétérosexuelle. Mais laissons la parler avec  ses mots :

"J'ai toujours senti que j'étais différente. Je ne pensais pas comme mes camarades, j'étais désolée quand on m'habillait en fille, mais aussi quand on m'habillait en garçon avec des vêtements trop moches, et avec des cheveux courts.

La relation Alix Enak dans la DB éponyme m'a troublée très jeune... Ma nature me porte vers les hommes, les femmes. Vers les personnes trans. Je suis mariée avec un homme suite à un coup de foudre, mais j'ai eu avant deux petites amies à l'université.

En 2014 on m'a diagnostiqué une dysphorie de genre. J'ai des côtés masculins, d'autres féminins, et j'aurais vraiment aimé naître homme... Tous en ayant goût pour des choses féminines. Si je devais me donner une étiquette je dirais pansexuelle gender fluide. Trans est un mot qui me gêne pour me qualifier, car j'ai des jours ultramasculins et d'autres ultraféminins.

Alors pourquoi écrire des romans gays ?

Parce que je me reconnais dans la façon de penser d'un homme. Parce qu'il y a une égalité qu'on n'a pas dans un couple hétéro. Ne nous voilons pas la face. Je me fais insulter et bousculer dans les magasins. Pas mon mari. Les femmes sont frappées, moins payées... Il y a beaucoup de sexisme en France et l'homme hétéro a tendance à s'ériger comme supérieur, protecteur, dirigiste, même en croyant bien faire. J'ai vécu cela chez moi, bien que venant d'une famille bourgeoise.

Enfin je trouve qu'il y a plus de messages dans une romance gay qu'hétéro, pleins de sujets. Le VIH pourtant indétectable mais toujours sujets à préjugés. Le fait qu'un surfeur doit être blond séducteur de fille. 

En fait la l'homoromance permet à Christ de faire passer des messages sur les différentes formes d'intolérance que l'on peut rencontrer dans la vie courante et exprimer ainsi son ressenti face à ces injustices. Ses romans les plus représentatifs de la communauté LGBT sont :

Tu a brûlé mon coeur, avec un personnage gender fluid

. Le choix que je n'ai pas eu, avec atavisme et homophobie familiale, et aussi des flash backs sur la guerre du Vietnam pour montrer ce que pouvait faire un soldat en aimant un autre...

Wish, sur le rejet lié au VIH,

Les étoiles brillent si tu leur demandes, avec un surfeur gay et paraplégique,

Attrape la bonne vague, dont l'histoire se passe en France, dans un endroit ou je vais en vacances depuis 20ans.

Toutefois, l'homoromance n'est pas qu'une question d'écriture, elle met en relation d'autres intervenants : relecteur pour corriger les coquilles et assurer une mise en page professionnelle, graphiste qui retravaille les photos (que Christ réalise elle  même) pour la couverture de ses livres, Editeurs et Service de Presse donc toute une catégorie de professionnels pour en assurer la diffusion au même titre que de la littérature classique.

Vous l'aurez compris, Christ est une auteure engagée qui n'hésite pas à exprimer ses idées et ses émotions au travers de ses livres. Pour information, elle fait partie des auteurs (es) cités (es) avec une partie de leurs oeuvres dans le livre de Thierry Goguel d'Allondans et Michaël Choffat : Une bibliothèque gay idéale (Page 960 - 2430 à 2430-3).

Je remercie Beaucoup Christ d'avoir répondu à mes interrogations. Car je l'ai constaté en diverses occasion, il est très difficile d'amener les gens à se dévoiler, surtout sur des sujets sensibles comme la romance qu'elle soit gay ou non et autres..., si on ne fait pas partie d'une cause militante, si on n'est pas reconnu soi-même comme écrivain, si on n'a pas "pignon sur rue" et ou sans contre-partie. C'est pourquoi j'apprécie particulièrement la simplicité et la gentillesse de cette auteure.

 

21 août 2020

Une bibliothèque gay idéale - Thierry Goguel d'Allondans et Michaêl Choffat

Une bibliothèque gay idéale

Quatrième de couverture :

Pour tous publics, plusieurs amoureux des belles lettres ont, en près de deux années de 2017 à 2019, construit ce Dictionnaire critique et quasi exhaustif de la littérature gay disponible en langue française, titré : une bibliothèque gay idéale. Ce titre - clin d'oeil à la Bibliothèque Idéale présentée par Bernard Pivot - indique déjà un objectif : permettre à chaque lectrice ou chaque lecteur de se constituer, à partir de ses goûts personnels et de sa sensibilité, non pas "la" mais bien plutôt "une" bibliothèque gay idéale, la sienne.

La littérature gay englobe, ici, tout écrit évoquant, de manière non secondaire ou non anecdotique, les amours masculines, quels que soient l'âge ou l'origine socioculturelle des protagonistes, quelles qu'en soient les formes ou les manifestations (imaginaires, sublimées, philosophiques, politiques, romantiques, poêtiques, érotiques, pornographiques, etc...).

Il s'agit bien, en premier lieu, d'un dictionnaire avec, loi du genre oblige, un classement par ordre alphabétique des 2564 auteurs recensés, des débuts de l'écriture à nos jours. Tous ont fait l'objet, à minima, d'une note biographique succincte et de résumés indicatifs de leurs ouvrages. Mais près de 260 ont eu droit à une biographie plus détaillée, voire commentée, et/ou des recensions critiques d'un ou plusieurs de leurs ouvrages.

Genre par genre, non seulement les auteurs incontournables, les plus lus, les plus remarqués, les plus cités, sont, ici, présents et présentés, mais de nombreux auteurs plus méconnus, moins médiatiques, moins visibles sur les étals des libraires, se trouvent sortis de l'oubli. Le spectre très élargi de ce travail dessine donc un paysage assez complet de la littérature à thématique gay de 2 000 ans avant Jésus-Christ (avec le ou les poètes anonymes relatant les amours de Gilgamesh et Enkidu) à notre XXIème siècle débutant et déjà prolifique en littérature gay.

Editions : L'Harmattan - ISBN : 978 2 343 20050 7 - Broché : 1043 pages - Prix : 39 €

A propos des Auteurs :

Thierry Goguel d'Allondans : éducateur spécialisé et anthropologue. Il est chargé de recherche et responsable de formations à l'Ecole supérieure européenne de l'intervention sociale (ESEIS, Strasbourg) et professeur associé à l'Institue national supérieur du professorat et d l'éducation (INSPE, Université de Strasbourg). Docteur en sciences sociales, il est également chercheur associé au laboratoire Dynamiques européennes (UMR 7367, CNRS, UDS) et a été, de 2007 à 2017, rédacteur en chef de la revue Cultures et Sociétés, Sciences de l'Homme.

Michaël Choffat : Technicien en gestion administrative à l'Université de Strasbourg et étudiant en psychologie. Il est un ancien administrateur de la Station (Centre LGBTI de Strasbourg)

Mon avis : ChezVolodia

Je trouve très bonne cette idée de constituer un dictionnaire de littérature gay. En effet, jusqu'ici nous n'avions la possibilité de constituer notre bibliothèque qu'en fonction des oeuvres que nous connaissions ou dont nous avions entendu parler. En premier lieu, les classiques de l'antiquité, puis ceux du XVIIIIème siècles pour finir par les contemporains et ce, au petit bonheur la chance puisqu'il n'existait pas de listes exhaustives de ces écrivains et/ou auteurs. 

Ce qui est également intéressant c'est que les auteurs de ce livre ne se sont pas contentés de recenser les écrivains et/ou auteurs spécifiquement gays, ils y ont aussi intégrés ceux et celles qui ne le sont pas, mais ont écrit de manière suivie sur le thème de l'homosexualité (féminine ou masculine) dans n'importe quelles catégories : poésie, romance, policier, philosophie, biographie, fantaisie, etc....

Toutefois, en compulsant ledit livre, je constate que des écrivains et non des moindres manquent à l'appel, tels :

. Natalie Clifford Barney (américaine) - femme de lettres et poêtesse du XVIIIIème siècle,

. Djuna Barnes (américaine) - Romancière du XVIIIIème siècle

. François Xavier David Fourrage  (Français) - Romancier contemporain, auteur d'une dizaine de livres.

Peut être constaterai-je d'autres absents au fur et à mesure de ma lecture, mais je dois avouer que l'oubli de ces écrivains et auteurs de talent, alors qu'un Jérémy Gisclon est cité me laisse perplexe et surtout pantois, mais bon, j'espère qu'un additif ou une mise à jour se fera dans les années à venir !

29 juin 2020

Boy Erased - Garrard Conley

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Quatrième de couverture :

Arkansas 2004, Garrard a dix neuf ans lorsque ses parents apprennent son homosexualité. Pour ces baptistes conservateurs, la chose est inconcevable : leur fils doit être "guéri". Garrard  est alors conduit dans un centre de conversion, où tout est mis en oeuvre  pour le forcer à changer. Où la bible fait loi. Où Harry Potter est un livre pernicieux, où écouter Beethoven est interdit. Où on lui inflige une véritable torture mentale pour corriger sa prétendue déviance. Mais comment cesser d'être soi-même ?

Boy Erased est une immersion glaçante dans l'intégrisme religieux, le portrait d'un jeune gay en plein doute, mais aussi un message d'espoir et d'affirmation de soi.

 

Editions : J'ai Lu - ISBN : 9 782290 206416 - Poche : 411 pages - Prix : 8,50 euros

 

Mon avis : ChezVolodia

Danc ce live autobiographique, Garrad Conley revient sur une période de sa vie d'adolescent et/ou de jeune adulte de 19ans.

Issu d'une famille Baptiste intégriste très conservatrice d'une petite ville du Sud des Etats Unis, Garrad est un jeune homme semble-t-il sans problème. Il aime et est aimé tendrement par ses parents, ainsi que par sa communauté auxquels il s'efforce de faire honneur. Depuis son enfance, il fréquente une jeune fille Chloé que tout le monde considère comme sa petite amie.  Et son père, prédicateur évangeliste est en passe de devenir le pasteur de leur congrégation.

Au cours de sa première année d'université, un de ses condisciples le viole. Pour se dédouaner et éviter les conséquence de son acte ignoble, il téléphone aux parents de Garrard leur révélant l'homosexualité de leur fils. Inacceptable pour cette famille pieuse à la limite de la bigoterie. La menace est claire, soit leur fils change, soit il quitte leur domicile et renonce à l'avenir professionnel ambitionné, le père refusant de payer ses études.

Bon gré, malgré, Garrad accepte de suivre une thérapie devant le remettre dans le "droit chemin". Pour ce faire, il doit passer deux semaines, en journée,  dans un centre privé spécialisé dans les addictions, quelles qu'elles soient. L'homosexualité menant à la pédophilie, la zoophilie, l'alcoolisme, la drogue et pour finir le sida, les méthodes employées pour "guérir" les patients, sont : l'humiliation, la haine et le dégoût de soi, pouvant aller jusqu'au suicide. Le tout mené tambour battant par des pseudos thérapeutes/coachs - sans diplôme de médecine, ni de psychiatrie - leur passé d'ex quelque chose faisant office de références.

La discipline, ajoutée à la crainte de perdre l'amour de leurs parents et de celui de Dieu, sont telles qu'elles poussent les patients à s'autoflageller, remontant dans l'arbre généalogique de leur famille pour trouver les causes de cette homosexualité, s'inventant des péchés, lorsqu'ils n'ont plus rien à avouer sous l'insistance  disons le perverse desdits coachs, constituent une pression psychologique mortifère. Considérant que l'homosexualité est acquise et non innée, la véhémence de leurs propos l'isole, le font douter de sa santé mentale.

Au fil du récit, on ressent parfaitement le désarroi de Garrard, ses doutes, sa culpabilité, sa détresse et son désir de devenir "normal" afin de retrouver la fierté de ses parents, sa place dans la communauté. Mais également, son désir et son besoin d'affirmation de soi.

J'ai beaucoup aimé ce livre, et j'admire l'auteur de m'avoir tenu en haleine pendant toute sa lecture. Moi qui ne suis pas religieux ce n'était pas gagné, car tout le récit tourne autour de la foi, du péché. J'ai ressenti, cependant un décalage entre l'année ou se passe ces évènements 2004, et les images que je voyais défilés en lisant ce livre. En effet, j'avais l'impression que l'histoire se passait en 1950 tellement cette communauté me paraîssait arriérée.... 

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29 juin 2020

Fille à pédés - Lola Mieseroff

Filles à pédés

Quatrième de couverture :

"Il y a des filles à matelots, il y a des filles à soldats, toi ma chérie tu es une fille à pédés !" Lola Miesseroff n'avait que 18 ans e, 1966 lorsqu'elle s'entendit asséner ce qui devint rapidement une évidence : elle aimait se lier d'amitier avec les hommes qui préfèrent les hommes et ceux-ci le lui rendaient bien.

Une enfance "dégenrée", une éducation naturiste et libertaire, et un milieu familial socialement en marge où la liberté - y compris celle de l'amour et du sexe - était une valeur clé l'avaient sans doute bien préparée à ce destin un peu particulier.

Dès années 1950 à nos jours en passant par Mai 68, de Marseille à Paris via San Francisco, des boîtes de nuit au mariage et au Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (FHAR) c'est son aventure picaresque et bigarrée qu'elle conte dans ce récit de vie où l'on rencontre des femmes et des hommes singuliers, homos, hétéros et bisexuels, folles, garçonnes, travestis et transgenres.

Pour l'autrice, en lutte depuis sa jeunesse contre "le vieux monde", l'amour et l'exultation des sens sont aussi des armes de combat. Un combat qui ne vaut que s'il est vécu dans la dérision et la fantaisie, ce qu'avaient déjà pu constater les lectrices et lecteurs de son "Voyage en outre gauche" (Libertalia 2018).

Postface de Hélène Hazera.

Editions : Libertalia - ISBN : 9 782377 291144 - Poche : 145 pages - Prix : 10 euros.

Mon avis : ChezVolodia

Intéressante biographie de l'autrice sur sa jeunesse essentiellement en province, dans une famille ou la fantaisie et la débrouillardise faisaient loi, le travail lui n'étant qu'accessoire et pratiqué qu'avec la plus stricte modération.

De son enfance il ressort, que Lola a été élevée dans un mépris total des barrières sociales, mais dans le respect de l'identité humaine. Elle rencontre des hommes et des femmes, avec qui elle fera un bout de chemin, sans porter de jugement sur ce qu'ils/elles sont, mais dans le respect de ce qu'ils/elles sont. Elle traverse la vie avec le culot et l'arrogance de ceux qui n'ont rien à perdre, car ils n'ont rien. 

Electron libre à une époque encore marquée par les différences sociales et les traditions, mais où couve Mai 68, ou  une certaine jeunesse revendique un changement en profondeur, de tout ce qui faisait l'ancien monde, Elle est de toutes les causes, de tous les combats à partir du moment ou elle pense qu'ils vont changer, sinon le monde, la société. Il faut bien reconnaître que sans ces pionniers/pionnières de luttes revendicatives pour l'égalité des sexes et l'abolition de sanctions pénales pour l'homosexualité, nous n'en serions pas là de nos jours. 

Toutefois, ce qui me gêne dans cette vie racontée avec  une certaine nostalgie, c'est que la "valeur du travail" s'est perdue au profit de "débrouillardises"  - en réalité de minables petites rapines - pour continuer à vivre plus ou moins agréablement sans travailler beaucoup, faire la fête et semer le chaos envers une société exécrée. Qu'on "gueule fort", qu'on manifeste pour plus d'égalités, pour des opinions politiques ou non auxquelles on croit pourquoi pas, mais on ne peut exiger d'une société plus que ce qu'on lui donne ...! 

Livre plaisant à lire, mais que je ne relirais certainement pas.

 

19 avril 2020

Un certain Paul Darrigrand - Philippe Besson

 

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Un certain Paul Darrigrand

Cette année-là, j’avais vingt-deux ans et j’allais, au même moment rencontrer l’insaisissable Paul Darrigrand et flirter dangereusement avec la mort, sans que ces deux événements aient de rapport entre eux.

D’un côté, le plaisir et l’insouciance : de l’autre, la souffrance et l’inquiétude. Le corps qui exulte et le corps meurtri. Aujourd’hui, je me demande si, au fond, tout n’était pas lié.

Après, Arrête avec tes mensonges, Philipe Bessons poursuit son dialogue avec les fantômes de sa jeunesse et approfondit son souci d’exprimer sa vérité intime.

Editions : Julliard – ISBN : 9 782260 052845 – Broché : 211 pages – Prix 19 euros.

Mon avis : Volodia

L’histoire nous est racontée  à la première personne du présent, ce qui à mon sens, donne plus de force au récit et met l’auteur dans une situation de confidence, même si celle-ci est publique. 

Une photo retrouvée, fait ressurgir le passé. Une période déterminée dans l’existence, ou deux jeunes gens à l’occasion d’une rentrée universitaire se rencontre fortuitement. L’un des deux, assez réservé et voulant s’intégrer au mieux avec ses condisciples. Le second plus hardi, faisant des avances au premier, ébloui par l’audace dont fait preuve son camarade. 

Une amitié s’installe avec une sorte d’admiration du premier pour le second qui fait preuve d’une certaine autorité dans leur rendez-vous pour quelques sorties que ce soit.  Le premier tombe rapidement sous le charme du second et l’espoir d’une relation plus intime s’insinue dans son esprit. 

La douche froide intervient lorsque ce dernier lui précise être marié, et alors qu’il s’interroge sur ce qu’on attend de lui, le second lui fait l’aveu, dans un souffle se « sentir bien avec lui ». Leur relation évolue et lorsqu’il lui propose de rencontrer son épouse, c’est avec perplexité et fatalisme qu’il accepte. Un ménage à trois, voit le jour, le maître de ballet étant le second, l’épouse la dupe, et le premier, l’amant secret que l’on cache à l’épouse et au monde, le résigné….. 

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui en toile de fond d’une histoire sentimentale nous restitue les actualités de l’époque (1988), attentats, émergence du sida. Philippe Besson, je l’ai déjà dit est comme René de Ceccatti, à l’écoute de son moi intime, il est également le vecteur des sentiments des autres, de ceux que l’on garde enfouit au plus profond de soi. Dans ce livre, il y excelle. Il émerge une sensibilité exacerbée et un don total don de soi, lorsqu’il est amoureux (je l’avais déjà remarqué dans ses œuvres précédentes). 

22 décembre 2019

Made in Trenton - Tadzio Koelb

Made in TrentonQuatrième de couverture :

New Jersey, 1946. Alors que le monde sort tout juste des horreurs de la guerre, travailler dans l'industrie florissante de Trenton est une des clés de l'émancipation pour les classes populaires de la côte est des Etats-Unis. Le rêve américain fonctionne à plein, et le mystérieux Abe Kunster, nouveau venu  l'usine, semble déterminé à en tirer parti. Travailleur obstiné, bon camarade, buveur émérite, Abe est l'archétype du col bleu : sauf qu'Abe est un mirage, un imposteur qui cache un terrible secret.

De l'après-guerre au Vietnam, l'histoire de Kunstler nous montre combien ce rêve américain est une machine implacable qui broie tous ceux qui ne sont pas nés dans la bonne classe, le bon corps, la bonne peau.

Confronté à une société au conformisme impitoyable, empêtré dans une vie de mensonges et menacé de voir son secret révélé, jusqu'où Abe Kunstler sera-t-il prêt à aller pour préserver l'existence qu'il a tenté de se forger ?

Editions : Buchet & Chastel - ISBN : 978 2 283 03135 3 -Broché : 255 pages - Prix : 19 €

Mon avis : ChezVolodia

Ce livre est l'histoire d'une survie, celle d'une femme dans une société d'hommes, créée par et pour eux. En Amérique, tout de suite après la seconde guerre mondiale.

Jeune fille pauvre et sans grâce issue d'un milieu ouvrier, à une époque ou les usines fonctionnaient à plein régime et ou les hommes revenant de la guerre étaient soit estropiés, et/ou se noyaient dans l'alcool pour oublier l'enfer qu'il avait vécu et le difficile retour au quotidien de la vie civile. Mariée à un homme brutal, soumise à ses désirs comme à sa violence, elle se révolte et c'est au cours d'une dispute qu'elle répond de toute la force de sa frustration, et le tue.

Pour échapper à la justice, elle décide, bien que l'idée lui paraisse folle, de devenir "Il". Peu à peu, la femme disparaît. De nature grande et forte, avec un visage aux machoires carrées et des mains puissantes, elle n'a aucun mal à assumer le rôle qu'elle s'est fixée. Devenu Abe, il se fait embaucher, dans un premier temps, comme plongeur dans la restauration, s'enfuyant dès qu'il suspecte la découverte de son véritable genre. Il devient ouvrier dans une usine qui fabrique des câbles. Pour éviter toute curiosité de ses collègues et se fondre parmi eux, il jure, boit et fréquente les bals ou pour quelques pièces les filles dansent avec les clients.

Afin de consolider son statut, il en vient même à en épouser une, Inès, gentille et pas très maligne, mais qui croit en lui pour la sortir de sa condition. Afin de ne pas éveiller les soupçons, il justifie par une blessure de guerre le bandage qu'il porte autour de la poitrine. Il l'enivre tous les soirs et saoule des hommes rencontrés dans des bars au hasard des rencontres, qu'il ramène chez lui pour effectuer ce qu'il ne peut faire lui-même. Il va même, à la demande d'Inès, jusqu'à adopter un fils.

Plus les années passent, plus Abe se perd que ce soit dans sa vie ou dans l'alcool. Suite à une crise de démence provoquée en partie par l'alcool, et trop faible pour se défendre, "la femme" fût révèlée par les médecins et les infirmières de l'hôpital.

Ce livre n'a pratiquement pas de suspens, car dès les premières pages, nous sommes au fait de la véritable identité de genre de Abe. Ce livre est dérangeant, car il remet en cause la base même des fondements de notre société composée d'hommes et de femmes. A sa lecture, j'ai eu très vite l'impression que l'auteur souhaitait aborder le thème de la transidendité, mais qu'il n'osait le faire directement, aussi emprunte-t-il des détours plus conventionnels, tel le concours de circonstances qui fait adopter par son personnage principal le travestissement masculin et ses codes.

Dans ce livre, il n'est absolument pas question d'homosexualité. Si Abe au début de l'histoire porte une identité masculine c'est avant tout pour gagner sa vie et trouver son indépendance, mais peu à peu, cela laisse place à autre chose, cet autre chose qui justifie toutes les impostures pour conserver l'image qu'il renvoie à la société au risque de se perdre lui-même, si ce n'est déjà fait.

Digressions :

Pour certains lecteurs ou lectrices, ce récit peut paraître peu crédible, mais Billy Tipton musicien de jazz, s'est marié et a adopté 3 enfants. Ce n'est qu'à sa mort qu'on a découvert qu'il était une femme. Aucune de ses compagnes n'avaient remis en cause son identité de genre. 

 

Dans le cinéma:

Nous avons le film Albert Nobbs ou l'identité de genre d'Albert n'est révélée qu'à sa mort. Dans Victor et Victoria, comme dans Albert Nobbs, ou dans le livre Made in Trenton, il n'y a aucune homosexualité, simplement une question d'émancipation, d'indépendance par le travail qu'il était plus facile d'obtenir, et mieux rémunéré, en tant qu'homme.

 

Ont existé :

D'autres femmes connues comme telles, ont porté le costume masculin citons pour les plus célèbres au : XIXème siècle : la comtesse Mathilde de Morny, surnommée Missy, et qui était appelée par tous : oncle Max. Violette Morris, sportive multisports qui fût déchue de son titre de championne au motif qu'elle donnait un mauvais exemple aux femmes en s'habillant en homme. A noter que ces deux femmes ont été dans les premières à effectuer des mamectomies au motif que leur poitrine les gênait pour pratiquer le sport ou conduire des voitures. Ces femmes, homosexuelles, auraient-elles changé de genre si à l'époque il était possible à la médecine de faire une réassignation d'identité ? la question est posée !

 

22 mai 2019

Le Colis - Anosh Irani

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Quatrième de couverture :

Madhu est une hijra : né dans un corps d'homme, amputée de ses attributs sexuels masculins, elle est une sorte de troisième sexe, ni homme, ni femme. La quarantaine passée, après des années de prostitution, Madhu doit mendier pour vitre et rester auprès de sa gurumai, sa guide. 

Par l'entremise de cette dernière, Madame Padma, tenancière redoutée, lui confie une mission qu'elle ne peut refuser : s'occuper d'un colis. Les colis, ce sont ces fillettes vendues par leurs familles pour devenir des esclaves sexuelles, à qui il faut faire comprendre que leur sort est scellé, qu'elles ne pourrons jamais s'échapper de Kamathipura, le quartier rouge de Bombay.

Beaucoup de souvenirs remontent à l'esprit de Madhu : son enfance engoncée dans un corps qui n'était pas le sien, sa rencontre avec celle qui fera d'elle une hijras, le rejet de sa faimille, ses années fastes, puis les regrets, la nostalgie, les remords aussi. Malmenée par la vie, éminemment lucide, Madhu raconte la noirceur du monde dans lequel elle vit. Pour autant, une petite lueur continue à lui dire qu'une rédemption est possible - si ce n'est pour elle, peut être pour les autres.

"On me rabaisse et on me vénère, on me croit bénie, ou maudite, détentrice de pouvoirs sacrés. Pour les parents je suis une voleuse d'enfants, Pour les commercants, un porte bonheur et pour les couples mariés une sorte d'experts en fertilité. Pour les passagers de taxi, je ne suis rien de plus qu'une nuisance. On me chasse comme un vulgaire corbeau. Chacun a sa propre version de ce que je suis. Ou de ce qu'il veut que je sois".

Editions : Philippe Rey - ISBN : 9 782848 - Broché 332 pages, prix : 21 €

 Mon avis : Indiangay 

Madhu hijra vieillissant se voit confier par son guru, une mission qu’il n’a plus effectué depuis longtemps : « Eduquer » une jeune fille, pratiquement une enfant à devenir une prostituée docile à sa maîtresse et soumise aux désirs de ses futurs clients. Pour ce faire, elle doit oublier son propre nom et jusqu’à son passé, à accepter sans résistance l’avenir qui va devenir le sien sans espoir de retour à une vie normale. Pour cela, il faut préparer « le colis » enfermée dans une cage au troisième étage d’une maison close à être ouvert ». Bien que récalcitrant à effectuer cette mission, il/elle ne peut la refuser devinant que celle-ci, bien qu’ayant été demandée par son guru, émane d’une personne puissante de Kamathipura. 

Se faisant, Madhu se remémore sa propre vie. Jeune garçon, mal dans sa peau, méprisé par son père pour des raisons qui à l’époque lui sont obscures, et négligé par sa mère au profit de son jeune frère. Moqué à l’école pour ses gestes et ses manières peu masculines, il traîne son mal être dans les rues populaires de Bombay ou le hasard lui fait rencontrer un groupe de hijras. Fasciné, il s’évertuera à provoquer d’autres rencontres jusqu’au jour où le guru du groupe l’invitera dans leur communauté, lui accordant une importance et une gentillesse qu’il ne trouve pas chez lui. Au bout de quelques mois, le Guru lui signifiera que pour rester il doit subir l’initiation. Ne sachant pas de quoi il retourne il l’a subit de force. Cette intervention le fera renier par ses parents qui croyant qu’il avait été enlevé le faisait rechercher par la police. 

Devenu un (une) hijras à part entière, il/elle aura besoin de vêtements, de bijoux, de maquillage. Tous ces frais annexes ainsi que ceux de son entretien sont pris en charge par le Guru, mais il se doit de le rembourser, car dans la vie tout se paye. Initier par lui, il/elle sera danseur, puis se livrera à la prostitution, avant d’être réduit au statut de mendiant en raison de son âge. 

Les années passant, et après une rencontre avec sa mère qui ne le reconnaîtra pas, mais fera l’aumône à une « pauvre hijra » il/elle se rendra compte que sa vie aurait pu être tout autre. Que son guru n’est en réalité qu’un imposteur, un proxénète qui a assis son pouvoir sur une communauté d’exclus qui voyait en lui, protection, sécurité même si pour cela ils devaient se perdre eux-mêmes. 

Aussi décide-t-il/elle de sauver « le colis » Pour cela, rien de tel qu’Agni, le feu, qui sauve et purifie tout ce qu’il touche…. 

Digressions : 

Sur les hijras/aravanis : 

Les occidentaux occultent systématiquement, par méconnaissance essentiellement, la dimension religieuse de la communauté des hijras pour se concentrer sur une homosexualité vraie ou supposée, et trouver une justification à un état qui les dépasse. 

Sur Kamathipura à Bombay : 

Le quartier de kamathipura est l’ancienne « zone de réconfort » créée lors de l’occupation de l’Inde par les britanniques, ou les femmes étaient concentrées et destinées à leur soldatesque. L’histoire se passe donc essentiellement à Kamathipura. 

Cette histoire peut paraître sordide et irréelle, mais non ce quartier rouge comme tant d’autres dans chaque magalopole d’Inde existe toujours. Il est l’objet de convoitise et de surenchère de la part de promoteurs, qui veulent le détruire pour y bâtir des bureaux des immeubles d’habitations de luxe, car situé au cœur de Bombay. 

Quant aux femmes qui y vivent, ce sont les filles de paysans déclassées pour la plupart venant de Népal. Elles ont été vendues pour la plupart également par un membre de leur famille et/ou parcce que la dot n’a pas été payée ou bien pour ne pas la payer. La police a du mal à faire quelque chose, essentiellement en raison de la corruption qui mine notre pays. 

27 novembre 2018

Une folle à sa fenêtre - Michel Cressole

Une folle à sa fenetre

Quatrième de couverture : 

Pour sa nouvelle formule de l’Autre Journal, Michel Butel invitait Michel Cressole, journaliste à Libération et militant homosexuel, à alimenter librement une chronique. 

Ce sera la naissance d’ « Une Folle à sa fenêtre ». Elle « apparaîtra » régulièrement du premier numéro de mai 1990 à celui de Janvier 1992, pour apporter, à un moment  où le mot gay commençait à devenir prononçable, un regard « folle » (ou camp) sur les actualités. 

Depuis la parution de ces chroniques, bien des choses ont changé : Michel aurait pu être sauvé par les nouveaux antirétroviraux ; il aurait pu se marier avec des étrangers. Mais faudrait-il reconstituer le monde autour de son Hibernatus qu’on retrouverait les mêmes assassinats politiques, les mêmes homophobes impudiques, la même méfiance envers les minorisés, les mêmes violences policières, les mêmes violations de sépultures. 

Cette nouvelle édition des chroniques de Michel Cressole devenait donc une évidence. Elle a été enrichie des contributions d’Hélène Hazera, sa collègue et amie ainsi que de Tom de Pékin (couverture) 

Comme l’écrivait Butel, fin 2012, pour le premier numéro de L’impossible, forcément sous-titré L’Autre Journal : « Nous avons inventé ce petit objet pour les nuits blanches et pour les jours sans fête… Lisez-le, donnez-le, dispersez-le, faites de la politique ! » 

Editions : Bibliothèque GayKitchCamp – ISBN : 978 2 908050 00 6 – Broché : 76 pages – Prix : 12 € 

Mon avis : ChezVolodia 

Il est toujours intéressant tout autant qu’agréable de lire les écrits d’un des moteurs de la libération homosexuelle. 

Je ne connaissais l’auteur que de nom et de réputation et je dois avouer que ses chroniques sont savoureuses, et citronnées à souhaits. Michel Cressole tape ou ça fait mal. Lucide, provocateur et irrévérencieux pour l’ordre établi, il défend les folles, flamboyantes, incontrôlables qui se moquent éperdument d’une quelconque reconnaissance sociale et qui renvoie l’homosexuel basique à une forme de subversivité abandonnée pour rentrer dans le « moule » d’une gaypédétude acceptable par le commun des mortels, à savoir sans vague, plate et fade. Vives les Folles crient de concert Michel Cressole et Patrick Cardon ! 

Si ces deux personnes parlent des folles avec nostalgie et vouent aux gémonies les homosexuels ou gais actuels, il faut reconnaître que tous ne peuvent se permettre le luxe de la transgression. De plus, l’avancé des droits des LGBT (grâce aux leaders de la première heure, je le reconnais bien volontiers) ont progressé et de fait, certains gays souhaitent vivre tranquillement, leur homosexualité. 

Où est-il écrit qu’être homosexuel devait se vivre comme le parcours du combattant, entre rébellion, provocation, militantisme à tous crins ? Comme dans le monde hétérosexuel, il existe plusieurs représentations de la communauté homosexuelle. On ne peut revendiquer et se battre pour l’égalité des droits, ne plus accepter d’être assimilés à des malades mentaux, être intégrés dans la société, tout en voulant par ailleurs s’en différencier par des outrances ! A un moment donné, il faut faire des choix ! Rentrer dans le système ou rester en dehors avec tout ce que cela implique. 

Au risque d’être vilipendé, je fais partie de ces gays intégrationnistes (et non ce n’est pas une grossièreté). Ce qui ne m’empêche pas lorsqu’il le faut, de manifester pour soutenir une cause ou revendiquer l’obtention de nouveaux droits permettant une égalité citoyenne avec nos chers hétéros. Mais, parallèlement à cela,  je souhaite vivre paisiblement ma différence, avec mon compagnon. Exercer ma profession n’ayant pas la possibilité sinon le luxe de l’abandonner. Et si je ne suis pas « dans le placard », je ne vois pas l’utilité d’asséner à qui veut l’entendre ce que je suis et avec qui je m’envoie en l’air ! Contrairement à certains homosexuels/gays, surtout pour les plus âgés, je n’ai pas construit ma vie sur ou autour de mon orientation sexuelle, qui elle est accessoire et relève, de l'intime. De même, à contrario des années 80/90, il ne me viendrait pas à l'idée d'employer le féminin pour parler à des ou/d'hommes gays, amis ou non !

Dans ce livre, nous avons également quelques belles pages de souvenirs égrenés par Hélène Hazera, grande amie de l’auteur et militante de la première heure. Ce livre fort plaisant recense, bien qu’avec peu de pages, les principaux évènements d’une époque.

 

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