Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
Dobro Pojalovat - Littérature LGBT

71242249

Archives
17 juin 2014

Aimer - René de Ceccatty

41Dq8GdCE3L

Quatrième de couverture :

"Que reste-t-il d'un amour, en dehors du temps qui passe au moment où il passe, une fois que l'on a esquivé l'affrontement des amants, une fois que s'est dissipé le trouble de sa présence, la terreur de perdre l'autre ?

Maintenant que je sais que j'ai perdu Hervé, maintenant que je vois écrite la rupture et que rien ne peut renverser l'ordre du temps, je ne crains plus qu'un mot dangereux ne l'éloigne de moi. Je n'ai plus peur. Cela me donne une grande force. Je peux écrire au présent. J'ai perdu toute nostalgie parce que l'avenir m'a définitivement échappé".

 

Editions : Folio - ISBN : 2 07 040448 X - Poche 260 pages - Prix : 7,70 euros.

 

Mon avis : Volodia

Suite au décès d'une amie, écrivain britannique, Harriet Norman, qui a fait de lui son exécuteur littéraire, l'auteur se rend en Angleterre.

Dans le train qui l'emmène dans le Devon, l'auteur fait la connaissance de Ishmaël, qui intrigué par sa lecture du roman de Harriet Norman, engage la conversation. Marié, hétérosexuel, il s'avère qu'il est aussi l'avocat d'Harriet, qu'il se rend au même endroit que lui et lui propose donc de le déposer chez le notaire s'occupant de la succession de la romancière.

Toutefois, le manuscrit posthume que celle-ci souhaitait voir publier, s'il le jugeait nécessaire, était inspiré d'une période douloureuse de sa vie qu'il avait eu la faiblesse de lui confier à travers de nombreuses lettres.

A la lecture de celles-ci des réminiscences de sa liaison avec Hervé, médecin homosexuel refoulé, ayant un besoin maladif d'être aimé mais incapable de donner en retour, obnubilé par le paraître et dans un déni perpétuel, qui lui envoyait des lettres enflammées dès qu'il faisait mine de s'éloigner et l'humiliait en se refusant à lui et en le "cachant" à ses connaissances ; Il décide de brûler le manuscrit tout en éprouvant la nécessité de donner à l'histoire qu'il a vécu ses propres mots et son vrai sens. Il l'a raconte donc à Ishmaël.

Y a-t-il douleur amoureuse plus profonde et plus radicale que celle de vouloir s'obstiner à être aimé par quelqu'un qui vit cet amour comme une aliénation, un malheur ?

J'admire l'auteur pour l'instrospection de ses sentiments ; D'avoir eu assez de finesse pour analyser également ceux de son compagnon : Pour son courage à mettre fin à une liaison qui s'étiolait dans une longue litanie de récriminations et de rancoeurs de sa part et qui n'était qu'une succession d'humiliations ; De son effacement en faisant croire à "l'autre" qu'il avait cessé de l'aimer, et ce afin de le dédouaner d'une quelconque culpabilité. 

Publicité
18 mars 2014

En l'absence des hommes - Philippe Besson

En l'absence des hommesQuatrième de couverture :

Eté 1916, Vincent découvre la passion dans les bras d'Arthur, jeune soldat qui tente d'échapper pour quelques jours à l'horreur des tranchées. Dans le même temps, il ébauche une affection amoureuse avec l'écrivain mondain Marcel Poust.

Le temps de ce bel été, l'un va devenir l'amant, l'autre l'ami. Comme deux fragiles éclats de bonheur au milieu de la tragédie.

 

Editions  : 10/18 - ISBN : 978 2 264 05685 6 - Poche : 215 pages - Prix 7,10 euros.

 

Mon ressenti : Volodia

Cette histoire nous est contée par le biais d'un journal tenu par le jeune intéressé et des lettres qu'ils adressent et lui sont adressées par ses ami et amant.

Né au début du siècle,  Vincent de l'Etoile à 16 ans lors de la grande guerre. Trop jeune pour être appelé sous les drapeaux, ce jeune homme de 16 ans, aux yeux vert, aux cheveux noirs et au teint de fille, rencontre dans un salon, un écrivain célèbre dont il suscite l'attention, sans avoir rien fait. Une amitié se noue, non charnelle, simplement parce que le grand écrivain subodore en Vincent un jeune homme exceptionnel. Ils se comprennent au travers des silences de Vincent.

Parallèlement, Vincent fait la connaissance d'Arthur, le fils de la bonne. Ce jeune homme a qui il n'a jamais adressé la parole, âgé de 20 ans est engagé dans la guerre et amoureux depuis de nombreuses années du jeune homme. C'est au cours d'une permission de sept jours qu'il osera avouer son amour. Celui-ci trouvera une réciprocité dans les bras de Vincent, mais avec toujours en filigrane : la guerre, les tranchées, les gaz, la boue et la mort mettant fin à cette boucherie inutile et absurde.

Vincent tient secrètes ses amitiés tant envers l'un qu'envers l'autre. Ce n'est qu'au moment ou se raréfient les lettres venant du front, et ou son inquiétude est à son comble,   qu'il dévoilera à Marcel son amitié intime pour Arthur, et à Arthur le réconfort moral que lui procure l'amitié platonique et affectueuse sinon amoureuse de Marcel.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui est admirablement bien écrit, avec une certaine forme de sensualité, plein de pudeur, de délicatesse. Son originalité, d'imaginer une rencontre entre Marcel Proust, écrivain reconnu et vieillissant de 45 ans avec un jeune homme doté d'un nom à particule et âgé de 16 ans. Considéré comme suffisamment jeune pour échapper à la guerre, mais déjà adulte pour assumer ses choix, sans s'occuper, des autres, ni de leur morale.

La fin du livre est inattendue, à rebondissements ....A lire impérativement !

20 décembre 2013

Nous irons ensemble - François-Xavier DAVID

1461139_10201711529403776_1001120385_nQuatrième de couverture :

"Tu es venu, sans me prévenir, c'est drôle comme il m'est plus facile de t'écrire, alors que, lorsque tu es là, près de moi, je suis incapable de te parler. [...] Je n'ai jamais descendu des escaliers aussi vite, je n'ai même pas fait attention à la façon dont j'étais vêtu, alors que ma belle-soeur était au dehors; juste un caleçon court de coton blanc et un polo de la même couleur, même si octobre a déjà presque fini son parcours, il ne fait pas si froid! Et tes bras m'ont tenu chaud, tout de suite, j'étais bien."

Editions : Sté des Ecrivains : ISBN  : 9782342016109 - Prix livre papier broché ; 25,95 euros, 518 pages - Prix ebook 12,99 euros. ISBN numérique : 978234016116

Critique journalistique

Un roman épistolaire très riche, couvrant une période de l'histoire prolifique en événements historiques. Cet aspect, auquel il faut ajouter la sexualité et l'identité des deux protagonistes, donne tout son intérêt au récit. Le choix, surprenant au début, du format de la correspondance, permet ici l'expression directe des sentiments et de l'émotion, qui affleure alors de façon presque palpable à chaque page. Au final, "Nous irons ensemble" déborde d'un humanisme héroïque, et on se laisse très vite prendre par l'émouvante histoire de ces deux jeunes hommes.

1959234_10202197075102115_803461643_n

 

L'auteur :

François-Xavier  DAVID (avec le pull orange) lors d'une séance de dédicace au Salon du Livre de Bruxelles - mars 2014.

 

 

 

 

 

 

 

Mon avis : Volodia

C’est avec bien du retard que je me décide à mettre mon ressenti sur ce livre qui pour cet auteur est le premier et qui en attend des retours avec anxiété.

Au premier abord, je me suis demandé si j’aurais le courage de l’ouvrir et surtout de le lire en entier compte tenu du pavé : + de 500 pages quand même, doublé de la crainte d’avoir à me  farcir  un  livre dont on ne dit rien, non qu'il soit mauvais, mais plus simplement médiocre et sans intérêt. De plus, une fois lu, je me suis posé la question de savoir comment mettre mes impressions de façon honnête. Sans me laisser influencer par ma sympathie, mon amitié (même virtuelle) vis-à-vis de l’auteur. Sans l’encenser, ni pour autant livrer son livre aux gémonies s’il ne m’a pas plus. Le peiner, le froisser, voire le blesser par un avis (et non, je le précise une critique, car qui suis-je, moi ? pour juger du travail intellectuel et imaginatif d’un auteur), marquant une éventuelle déception. Rendre compte sincèrement d’un premier travail d’écrivain pour lequel il a « planché dur ».

Comment rendre compte d’un livre sans en dévoiler, même partiellement le contenu ? Désolé mais je me sens obligé d’en passer par là. Ce roman, s’étend sur une période allant de la première guerre mondiale à un peu plus loin que la fin de la seconde guerre mondiale.

François-Xavier David nous conte en premier lieu, l’histoire de deux hommes : L’un juif d’origine allemande : Lior, l’autre français et catholique : Julien. Ils se rencontrent sur un champ de bataille pendant la 1ère guerre mondiale. Lior combattant dans l’armée française est blessé et Julien séminariste est infirmier. Un attachement se crée sans que Lior dévoile le sentiment plus profond qu’il ressent pour Julien. A la fin de la guerre nos deux héros qui ont tissé des liens d’une sympathie assez poussée restent en contact et c’est tout « naturellement » que celle-ci se transforme en amitié, puis en amour. Donc ce livre mérite d’être placé dans le rayon  sentimental « gay ».  Bien que ce ne soit pas que cela.

Dès ces premières pages j’ai un peu tiqué. En effet, s’il  est tout à fait concevable qu’un juif et un séminariste se retrouvent sur le  champs de bataille, il l’est un peu moins quant à leur amitié. En effet, compte tenu de l’époque et de l’éducation de l’un comme de l’autre (les juifs étant élevés dans la méfiance des goys et les séminaristes dans celle des juifs; N’oublions pas qu’à l’époque on enseignait que les juifs avaient tué le Christ et donc se justifiait la notion de peuple traite et honni). De plus, au début du siècle flottait encore dans l’air des relents d’antisémitisme non seulement de principe mais dus également à l’affaire Dreyfus (1894 – 1906) même si celui-ci avait été innocenté.

Par ailleurs, il m’a été assez difficile de dissocier la façon de parler de Lior et de Jullien tant leurs expressions paraissaient semblables. Dans les premières pages, c’est surtout Lior qui parle et ce qu’il dit, je l’aurais plutôt mis dans la bouche de Jullien. Mais bon …L’idée de nous présenter l’histoire et ses protagonistes par des échanges de lettres, adressées aux uns et aux autres est originale et permet une lecture aérée, et plus qu’agréable du récit tout en séparant distinctement les évènements.

Au fil des pages nous faisons connaissances avec les familles respectives, et les amis de ces jeunes gens, qui là, se montrent plus que tolérantes envers une amitié qui les faisaient qualifier à l’époque et par la Société d’infâmes. Ce qui en 1929 me paraît hautement improbable surtout dans les milieux ou ils ont grandi. Déjà qu’à notre époque mariage mixte, plus homosexualité ça pose problème alors à l’époque, je n’ose l’imaginer.

Toujours est-il que c’est la vie de ces deux hommes entre les deux guerres et à travers eux, de leur famille qui nous est contée avec beaucoup de péripéties, d’évènement heureux mais le plus souvent malheureux (hum peut être un peu trop de mélo qui font douter, que dans une vie même très dense, une telle sucession d’évènements funestes soient possibles), mais avec beaucoup de sensibilité, de profondeur de sentiments : qu’ils soient amoureux ou simplement de tendresse, de gentillesse envers les uns comme avec les autres. De prise en compte de l’opinion et du ressenti d’autrui parfaitement évoqués, dans une écriture déliée, magnifique de simplicité, mais oh combien, riche en émotions.

Alors bien sûr il y a de petites erreurs, la rue Cambon se trouve dans le 1er arrondissement et ne fait absolument pas le prolongement de la rue du Bac qui elle, se situe dans le 7ème arrondissement de Paris. Mais l’auteur n’étant pas Parisien est tout à fait excusable.

En 1923 il n’existait pas à Paris d’école, et encore moins de cours du soir gratuits pour les étrangers qui souhaitaient apprendre le français, surtout pour les juifs qui même si cela avait existé, arrivaient chassés de l’Est par les pogroms avec femme et enfants et dont les préoccupations premières étaient surtout trouver de quoi se loger et du travail pour se nourrir. Difficile également pour eux de posséder un magasin de tissu rue du bac qui déjà à cette époque était une rue résidentielle en plein quartier goy et catholique.

D’autres improbabilités également : En 1941, Lior écrit à sa sœur en lui racontant qu’un de ses amis est « résistant « . Allant même jusqu’à lui donner le nom du réseau. Déjà l’acheminement du courrier par la poste était aléatoire, celui-ci pouvant être ouvert par n’importe qui, autorité ou erreur de destinataire,  Il était plus que très dangereux et non recommandé de se confier ainsi. D’autant plus mentionner, le nom d’un réseau de résistance,  c’est une hérésie qui frise l’inconscience d’autant que les noms des fameux réseaux n’étaient connus que des participants et encore pas de tous, certains ne connaissaient que leur proche contact.

Pour Yaâquov le cousin de Lior, arrivé en France. Impossible de tenir un commerce pendant la guerre et même de circuler. Les juifs étrangers et d’autant plus allemand ont été internés dans des camps  d’apatrides d’abord en 1940 puis de concentration en 1941.

Par ailleurs, Jurguën tombé amoureux d’un juif allemand, engagé dans la gestapo, pour combattre le régime nazi de l’intérieur et sauver des personnes. Hum, difficile à croire, quand on sait que la quasi-totalité du peuple allemand était pour Hitler qui les avait sorti de la crise économique de 1922, en offrant du travail à ceux qui s’inscrivaient au parti, un logement et diverses aides sociales. Que les juifs étaient mis au ban de la société allemande depuis 1933 et que pour entrer dans la Gestapo qui était la police secrète allemande, il fallait déjà avoir fait ses preuves et montrer fidélité au régime.

Sur la situation des déportés au triangle rose, l’auteur s’est plus servi de ce qui se dit au niveau lgbt,  sans faire à mon sens un véritable travail de recherches personnelles. De plus lorsqu’une personne s’évadait d’un camp, après la torture utilisée pour faire avouer les complices, la mort par exécution publique s’ensuivait automatiquement. De même les grandes marches lors de la « l’évacuation des camps », personne n’était abandonné en arrière. Une balle dans la nuque réglait son compte au malheureux afin de ne pas laisser de témoin. Car l’objectif de ses marches de la mort était de ne pas laisser de trace, ne pas laisser de témoins des atrocités commises afin qu’on ne puisse rien reprocher au peuple allemand.

J’ai bien d’autres digressions  à formuler mais le but n’est pas là, rétablir des vérités dans ce livre qui se présente comme un roman est tout aussi déplacé que les incongruités qu’il soulève. Car oui, l’auteur le précise c’est un roman, même s’il n’est pas vraiment classable dans cette catégorie puisqu’on y trouve de l’amour, des rebondissements presque à suspens, des faits historiques rigoureusement exacts pour certains et d’autres qui le sont moins, de l’inceste et de la folie. Ce livre est passionnant, riche culturellement mais également dans sa vision d’autrui, d’espoir et de confiance en l’humain. La fin m’a fait penser à un film qui s’intitulait les eaux mêlées, tiré du livre de Roger Ikor… !

Ce livre est classé lgbt, mais peut être lu par tout un chacun, tellement ce livre est beau et bien écrit .il s’en dégage beaucoup de sensibilité, de délicatesse, loin de toutes allusions et descriptions scabreuses qui malheureusement alimentent la plupart des livres de cette catégorie. Je me suis plongé dans ce livre et n’ai pu relever mon nez qu’une fois achevé. Je souhaite à François Xavier une belle carrière d’écrivain, même si elle est difficile à mener.

20 octobre 2013

Cheikh - Journal de campagne - Didier Lestrade

CheikhQuatrième de couverture :

Un cheikh est souvent un chef de tribu ou un notable vers lequel le groupe se tourne pour recueillir des conseils. Mais dans une société industrielle comme la nôtre, dans le milieu homosexuel où la crise identitaire est parvenue au sommet, peut-il en exister encore ?

Oui. A sa manière Didier Lestrade en est un. Après plus de 20 ans d'activisme, ce journaliste, homosexuel et séropositif, a quitté la capitale pour s'installer sur une colline où, depuis quatre ans, il accueille ses amis venus lui raconter la vie en train de continuer à Paris sans lui. Et observe le monde en suivant les traces du cultissime Walden d'Enry David Thoreau.

Isolement, autarcie, décroissance, slow culture, ébullition de l'Internet, pornographie, silence et contemplation de la nature pourraient être les mots clefs résumant les sujets abordés dans cet ouvrage. Poésie, trahison, rejet et émerveillement, soulagement et colère aussi tant ce "journal de campagne" offre des pistes amoureuses et morales permettant d'affronter l'évolution d'une génération qui manque singulièrement de sagesse.

Ce livre n'est donc pas seulement la révélation de la face cachée de l'homosexualité moderne c'est un récit personnel et polémique qui prend à témoin la société. C'est le message d'un cheikh qui veut croire que son expérience peut servir. Un livre qui annonce une nouvelle vie. 

 

Editions : Flammarion - ISBN : 978 2 0806 8964 1 - Broché 346 pages - Prix 22,40 euros

 

Mon avis :  ChezVolodia

Niais que je suis, en voyant le titre de ce livre, je pensais innocemment que Didier Lestrade souhaitait nous faire partager ses combats de militant. Que nenni, mon esprit tortueux habitué à voir partout des doubles sens aux mots, s'emberlificotait les neurones là ou il n'y avait pas lieu. Mr Lestrade avait tout simplement envie de nous parler de sa fuite éperdue de la capitale pour s'installer à la campagne d'où il nous fait partager les joies de la solitude - toute relative à mon sens, puisque sa maison est toujours pleine d'amis, copains invités et/ou qui s'imposent - , le retour à la terre, non sans observer de plus ou moins loin ce qui se passe dans la capitale et en tirer matière à réfléchir.

A lire l'auteur, il ne trouve qu'avantages à son exil. Hum possible, en tant que militant archiconnu d'une cause comme la nôtre et en son temps fêtard invétéré, un peu de calme permet de se recentrer sur soi-même, et sur le sens de son existence. Faire le tri de ce qui est indispensable de ce qui ne l'est pas et pour cela, il nous fait part de sa découverte de la philosophie de Henri-David Thoreau. Sans toutefois pratiquer à la lettre les principes, de décroissance, d'isolement et d'autarcie, l'auteur nous informe avoir réduit ses ressources et ses dépenses au minimum, Afin de se sentir plus libre de se consacrer à l’essentiel.

Mais Didier Lestrade ne serait pas lui-même s’il ne nous faisait part de quelques digressions, qui font mal, mais dont on ne peut  que constater le bien fondé, concernant les membres de la communauté gay, leur recherche de la performance sexuelle, leur consumérisme déjà évoqué dans d‘autres livres, mais également cet enfoncement dans des relations crades, sordides (ce qui semble nouveau aux dires de l'auteur c'est cette propension qu'on les gays actuels à aimer se rouler dans la fange - ce en quoi je ne peux lui donner tort, il suffit de surfer sur les sites de rencontres ou visionner quelques vidéos pour en avoir un aperçu ), leurs difficultés à trouver l’âme sœur, leur solitude voulue ou pour la plupart du temps subie.et bien évidemment le sida objet de tous ses combats, même si ce n’est pas l’objet principal de ce livre, et tout cela entre jardinage et travail de journaliste et/ou d'écrivain c'est selon...

Ce livre est plaisant à lire, l’auteur semblant apaisé eu égard à ses œuvres précédentes, il semble plus serein. Mais toujours, cet humour citronné, grinçant, qui égratigne furieusement et n’épargne personne, ni les les gays, ni les trans, ni les folles, mais si drôle dans ses réflexions, et empreint d’une telle sincérité, d'une telle vérité qu’on ne peut que lui pardonner, voire comme moi, l’apprécier à sa juste valeur.  Les conseils qu’il donne, et/ou sa vision des choses font qu’il peut paraître, parfois, comme un donneur de leçons, mais il ne faut pas oublier non plus que son expérience parle pour lui...

Si dans d’autres de ses œuvres je n’avais  pas  apprécié l’image qu’il me  renvoyait, à savoir celle d’un homme aigri, plein de rancoeurs, imbu de lui-même, réfractaire à tout changement, bloqué dans les années 80, et ce même si certains des sujets qu’il traitait, étaient empreints d'une certaine vérité, mais d'un avis tranché, ce livre me réconcilie avec lui. Enfin un auteur qui a des choses à dire et des messages plus qu'utiles à faire passer...

Intéressant donc !  

31 août 2013

"Folles" - Textes de Philippe d'Aix - Illustrations d'Hippolyte Romain

follesUn petit opuscule plein d'humour qui marie l'écriture caustique et humoristique de Philippe d'Aix et les caricatures drôles et cruelles d'Hippolyte Romain.

Chaque texte à un thème différent (ex : faux skinhead, opéramaniaque, mondain ou encore clone) et décrit avec humour, tendresse et beaucoup de psychologie le comportement de folles que les gays du monde entier s'ingénient à perpétuer.

Editions Magliocca - ISBN : 2 000000 007224 - Prix : 9,91 euros.

Mon avis : Volodia

Ce petit livre est une pépite du genre. Délicieux et jouissif au possible. A prendre au second degré bien évidemment.

Certaines caricatures datent un peu, notamment, dans la description du "clone" en blue jean, blouson de cuir, casquette de base ball, moustache et chemise à carreaux... C'était la mode en vigueur chez les gays des années 80, quant aux "cuirettes", je ne suis pas sûr que ce soit seulement un "look".

Mais dans l'ensemble, les descriptions sont assez exactes. J'ai dévoré ce livre en deux  petites heures. La facture en est agréable, et chacun des textes est accompagné d'une caricature aussi vrai que nature

 

Publicité
23 juin 2013

Le coeur éclaté - Michel Tremblay

Le coeur éclatéQuatrième de couverture :

Ici, le couple du Coeur Découvert, roman des amours heureuses, éclate : Mathieu après dix ans de vie commune, déménage et met un terme à une relation qui s'était étiolée.

Jean-Marc, entre effondrement et désespoir donne corps au seul proet possible : il par pour Key West, et là, dans la capitale des artistes et des prix Pulitzer peu à peu devenue le mouroir de l'Amérique, il apprend à accepter la douleur et tente d'affronter le sentiment de culpabilité qui l'assaille.

 

Editions : Babel - ISBN : 2 7427 9576 7 - Poche 313 pages - Prix : 7,70 €

 

Mon avis : Volodia

Bien que le premier livre puisse se lire indépendamment du second, je me suis pris de passion pour l'histoire de Jean-Marc et Mathieu. Il m'était impensable de ne pas connaître ce qu'il advenait de leur amour.

Ce second livre est plus sombre. Mathieu déménage avec son fils Sébastien. Ne reste plus à Jean-Marc que les souvenirs d'une liaison qui fut heureuse. Une rupture étant par essence douloureuse, Jean-Marc a du mal à s'en remettre et fait crise d'angoisse sur crise d'angoisse.

Malgré l'affection presque maternelle de ses voisines, et pour tenter d'oublier, Jean-Marc décide de partir pour Key West, non sans culpabilité, car un de ces ex-amants dont il est pratiquement seul à se soucier;  se meurt du sida à l'hôpital.

Logé chez un couple d'homosexuels, extravertis et fêtard, qui tente maladroitement de lui faire reprendre goût à la vie et parmi la luxuriance des paysages de key west, il arrive peu à peu à surmonter sa douleur. Professeur de français et écrivain, pour gagner sa vie, il arrive malgré tout à réécrire, et entame une liaison avec un "natif" de l'île. Liaison sans lendemain, mais qui aura pour but de l'apaiser et lui redonner confiance en lui.

A son retour, Luc l'ancien ami qu'il visitait à l'hôpital est à l'article de la mort. Suite à sa demande et malgré ses réticences, il accédera à son désir de l'aider à mourir, dans la dignité, et pour lui éviter des souffrances supplémentaires.

J'ai adoré ce livre, et le style d'écriture de cet auteur, comme s'il parlait. Moi qui n'aimait pas l'accent canadien, je me suis surpris à lire ces livres avec cet accent, ces mots et ces expressions si particulières de façon tout à fait naturelle, je lisais intérieurement et m'entendais parler, mais ce n'était plus moi, Volodia, mais Jean-marc qui s'était substitué à moi.  

 

19 juin 2013

Le coeur découvert - Michel Tremblay

le-coeur-decouvert-109137-250-400

Quatrième de couverture :

Evocations d'amours multiples et - au bout du compte - heureuses, ce roman est celui d'un couple d'hommes, Jean-Marc et Mathieu, dont la relation d'abord hésitante - Ils ont quarante et vingt ans - s'affirme peu à peu, compliuée mais nourrie par une parternité exercée à deux.

Dans le Montréal des années 1980, Michel Tremblay décline, entre introspection et tolérance un boheur possible, et rappelle, avec force et talent que "l'amour est rare".

 

Editions : Babel - ISBN : 978 2 7427 8863 7 - Poche : 412 pages - Prix : 8,50 €

 

Mon avis : Volodia

L’histoire se déroule au Canada dans les années 80 et met en scène l’amour que se porte deux hommes, Jean-Marc presque 40 ans et Mathieu 24 ans.  Le récit retrace les différentes étapes que tout nouveau couple peut avoir à franchir : le doute, la peur, la passion, la jalousie, la confiance et finalement le bien être dans une relation stable mais pleine d’inconnue.

Jean-Marc qui s’il a eu beaucoup d’aventures, n’a presque rien vécu, et  Mathieu, qui lui a été marié, a fait un enfant, a divorcé lorsqu’il a découvert son homosexualité. Jean-Marc arrive avec ses peurs, ses doutes, Mathieu lui arrive avec un enfant. Très responsable vis-à-vis de son fils il se demande s’il doit l’emmener dans le nouveau couple qu’il forme avec Jean-Marc. Pour finir, ils l’élèveront ensemble. 

Ce récit, de deux hommes qui s’aiment, font des concessions, s‘avouent leur amour est intemporel, il peut se transposer à tous les couples qu’ils soient gays et/ou hétérosexels. Par ailleurs, il est rare,  sauf erreur de ma part, que dans un couple homosexuel,  on parle et introduise un enfant dans le récit. Dans ce livre, Sébastien, l’enfant de Mathieu est élevé par deux hommes et une femme. Tout le monde est de bonne foi et cherche à travailler au bonheur de l’enfant. C’est ce qui à mon sens fait l’intérêt de ce roman.

 

J’ai beaucoup aimé ce livre et l’univers de Michel Tremblay.

 

A noter :

Ce roman est suivi par le "Coeur éclaté". Mais il peut être lu indépendamment de ce dernier.

 

 

26 janvier 2013

M.Antinoüs et Mme Sapho - Luis d'Herdy

COUVDHERDY2Quatrième de couverture :

Un mariage moderne.

Mystérieux écrivain fin de siècle que Louis Didier... Anagrammatiquement métamorphosé  en "Luis d'Herdy" en 1899, il publie alors, au tournant du siècle quelques talentueux  romans et recueils poétiques, fortement marqués  par l'homosexualité  et l'inspiration décadente. En témoigne  L'homme Sirène (1899), mais également Monsieur Antinoüs et Madame Sapho (1899), qui présente la particularité de mettre en scène, à parts égales, homosexualité féminine et masculine.

M.Antinoüs et Mme Sapho, écrit dans une langue orfévrée  et dans un style artistique , paraît, plus d'un siècle après sa publication, d'une rare modernité. Outre la liberté de moeurs érotiques  et sentimentales revendiquées par l'auteur, le projet de mariage qui s'y délivre conjugue audace et bon sens.

 

Editions : GayKitschCamp - ISBN : 978 2 908050 82 0 - Broché 94 pages - Prix : 14 euros

 

Mon avis : Volodia

Toujours en cours de lecture.... difficile à terminer, caractère trop petit, paragraphes inexistants.........patience !

 

 

16 janvier 2013

Le langage perdu des grues - David Leavitt

Le langage perdu des gruesQuatrième de couverture :

Quand Philip  un jeune New Yorkais qui a décidé de vivre ouvertement son homosexualité, révèle enfin son secret à ses parents, il n'imagine pas toutes les conséquences de son aveu.

Rose et Owen sont d'autant plus bouleversés que cet aveu survient au moment où il doivent affronter une grave crise. Locataires menacés d'expulsion, ils vivent une remise en cause, tant morale que matérielle de leur existence tout entière.

Existence qui recèle des zones d'ombre : le père de Philip lutte lui-même depuis des années contres ses propres tendances homosexuelles. La déclaration intempestive du fils chamboulera cet équilibre précaire.

Leavitt, sismographe des cataclysmes ordinaires, se plaît à entre en scène à ce moment critique. Il guette la cellule familiale sur le point d'imploser, il sonde la vérité fragile. Moralité : peut-on se comprendre, doit-on tout se dire ? la fable de l'enfant-grue esquisse une réponse.

 

Editions : Denoël - ISB : 9 782207 249413 - Prix : 19,81 euros

 

Mon avis : Volodia

L'action se déroule à New York avec pour toile de fond l'épidémie de sida, et raconte la révélation de l'homosexualité de Philip  Benjamin à ses parents Owen et Rose.

Son aveu a un impact immédiat sur leur "vie confortable". Sa mère ressent de la tristesse motivé par le danger sexuel auquel s'expose son fils en tant qu'homosexuel. Pour son père, c'est la fin du monde.

Confronté à ce que lui apprend son fils, Owen est inconsolable, accablé par son incapacité à accepter sa propre homosexualité refoulée, qu'il n'assouvit que lors d'escapades clandestines dans des bars, cinéma, et "autres endroits gays",le dimanche après-midi.

Le roman évolue au fil du développement émotionnel et sexuel d'une relation de Philip avec son amant, Eliot, contrarié par le caractère féminin du désir de Philip.

L'aspect le plus prenant est de loin la façon dont change le mariage d'Owen et Rose lorsque celle-ci comprend qu'ils vivent sur un mensonge depuis trente ans.

16 janvier 2013

La Ligne de Beauté - Alan Hollinghurst

La ligne de beauteQuatrième de couverture :

Nick Guest, fils d'un petit antiquaire de province et brillant boursier d'Oxford, s'intalle à Londres pour mener à bien sa thèse de littérature. Il loue une chambre dans l'hôtel particulier des parents de son ami Toby Fedden et entre dans l'intimité de la famille : Gérard le père, un ambitieux député Tony, Rachel la mère, soeur d'un baron fortuné, et Catherine leur fille maniaco-dépressive.

Nick devient le spectateur fasciné d'une société où les héritiers des grandes familles, les ladies désoeuvrées et les conservateurs règnent en maître. La Ligne de Beauté est une fresque flamboyante du Londres des années Thatcher, quand ascension sociale rimait avec hédonisme.

Editions : Fayard - ISBN 978 2213625867 - Prix : 19,29 euros

 

Mon avis : Volodia

L'auteur nous raconte la vie londonnienne des années 1980 vu par les yeux de Nick Guest, un jeune homme séduit, par la découverte de l'homosexualité et par le luxe de la vie de la haute société anglaise sous Margaret Thatcher.

Installé chez un politicien Nick mène une vie de parasite. Il est l'amant du fils d'un magnat libanais, plein au as, drogué à la cocaîne. Il a une vie facile. Tous les "coups" du milieu homosexuel sont décrits sans fausse pudeur.

Le sida jette une note sombre vers la fin du récit, avec son lot de souffrances et de trahisons qui gagne le devant de la scène, tandis que le piège de l'intrigue est mis en place.

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
  • Vous trouverez dans cette partie du blog les livres Gays, Lesbiens, et Trans qui ont été lus et vus par mon compagnon et moi-même, ainsi que nos impressions qui valent ce qu'elles valent étant amateurs de bouquins et non critiques littéraires
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
TRADUCTEUR
Newsletter
17 abonnés
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 34 016
Publicité