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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
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6 mars 2017

Son frère - Philippe Besson

9782264049469

Quatrième de couverture :

Ils sont deux frères, jeunes encore, réunis une dernière fois face à la mer, face à la mort. Thomas est malade. Lucas l'accompagne pour une ultime escapade à l'Ile de Ré, sur les terres de leur enfance.Un banc au soleil. Entre retrouvailles et chant du départ, chaque minute, désormais, mérite d'être vécue jusqu'au bout.

Editions : 10/18 - ISBN 8 782264 649489 - Poche : 152 pages - Prix : 6,60 euros.

Mon avis : Volodia

C'est l'histoire d'amour entre deux frères, presque semblables, dont le plus jeune Thomas 28 ans va mourir d'une maladie  terrible et incurable dont la cause restera inconnue, et de l'autre Lucas l'ainé qui accepte de l'accompagner jusqu'à la fin. Témoin muet mais lucide de la dégradation du corps puis de l'agonie de son frère, essayant au travers de l'écriture de faire face au chaos  de la future disparition de celui-ci.

Le récit se déroule de mars à septembre, entre l'Ile de Ré et de multiples hospitalisations, sans ordre chronologique, simplement au gré des souvenirs de celui qui reste, comme un mémoire.

A l'annonce de sa maladie dont on se doute qu'elle nécessitera des soins longs sans certitude de guérison, Claire, l'amie de Thomas "s'en va" n'ayant pas la force de supporter cette épreuve. Les parents sont effondrés et pour éviter qu'ils ne s'écroulent tout à fait, les deux frères décident de les épargner le plus possible en passant sous silence les diverses étapes de la maladie et des traitements.

Thomas souhaite se rendre  sur l'Ile de Ré, là où la famille possède une maison de vacances qu'ils occupaient tous les été durant leur enfance et où les réminiscences du passé sont plus présentes, plus vives. Il n'a aucune illusion et sait qu'il n'y a qu'une issue à sa maladie. Aussi met-il en scène sa mort. Déclarant vouloir un bel enterrement, pas une incinération, mais un enterrement avec des couronnes de fleurs, de la grande musique, que sur sa tombe soit indiquées sa date de naissance et celle de sa mort pour permettre à sa famille de se recueillir, de ne pas l'oublier, mais également afin de faire partie de ce siècle, d'une époque déterminée.

Lucas par amour pour son frère, et bien que ne voulant rien savoir des interrogations, et des confidences des uns et des autres, se met en retrait, mais les accepte toutefois, sachant que qu'ils ne sont pas suffisamment fort pour garder leurs inquiétudes et leurs angoisses pour eux. Les mots sont précis, secs. Ils décrivent la déliquescence du corps, ses souffrances.

Je ne me lasse pas de m'émerveiller de la justesse des mots et de la délicatesse de Philippe Besson quand il s'agit de décrire, des émotions, la fraternité presque gémellaire, faite de rivalité mais également d'une intimité unique qui sera perdue à jamais. Sa description du milieu hospitalier, avec un médecin pétri de son importance, condescendant et sibyllin dans ses propos, des infirmirmières dévouées mais débordées affichant une carapace entre elle et la douleur du patient, ainsi que de l'entourage dépassé par les évènements, dont les visites s'espacent peu à peu. La colère du malade devant la dépossession de soi, l'insuccès des traitements, jusqu'à sa résignation mue par la lassitude, qui refuse l'acharnement thérapeutiqe dont il fait l'objet et accepte de mourir. Tout sonne juste, l'auteur ose faire parler ses sentiments  et si par certains côtés son récit peut paraître impudique, il est aussi d'une grande retenue. La maladie tient les deux frères prisonniers dans une relation moribonde et le dernier geste de Thomas libèrera son frère.

Je n'ai par contre par vraiment vu l'utilité de l'évocation par un vieil homme énigmatique , venant régulièrement leur raconter une histoire ancienne et mystérieuse, concernant Thomas dont on apprend le dénouement à la fin du roman. Hum en effet, celui-ci se suffisait à lui seul et ce dernier élément peut sembler en surplus. 

Ce livre m'a fait penser à un autre également très beau : l'Accompagnement de René de Ceccatti :

http://chezvolodia.canalblog.com/archives/2013/10/09/28178150.html

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