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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
Dobro Pojalovat - Littérature LGBT

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20 septembre 2015

Dans ma chambre - Guillaume Dustan

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Quatrième de couverture : Néant

Mon Avis : Volodia

Il s'agit du premier roman de Guillaume Dustan. Essentiellement autobiographique qui nous fait pénétrer dans l'intimité de la vie de l'auteur. Ses journées entières à pianoter sur minitel, pour rencontrer des "coups d'un soir". Des soirées et des nuits à se droguer, à s'envoyer en l'air avec des types qu'on drague et qu'on ramène chez soi comme des courses du supermarché.

C'est un livre cru, certains diront érotiques, d'autres dont je fais parti le jugeront pornographique, mais avec quelque chose d'autre que du cul et des performances sexuels, autre chose que la trivialité de l'auteur. Il est le reflet d'une époque en pleine période sida, une époque ou dans le milieu gay, tout le monde couche avec tout le monde, ou l'on ne s'étonne plus d'être séropositif et ou c'est la minorité qui est séronégatif. Une époque ou l'on commente la mort d'un tel avec une certaine indifférence. Une époque ou après l'étonnement, la peur et l'hécatombe des premiers cas de sida, un traitement vient de faire son apparition et l'on se reprend à espérer avoir encore quelques années à vivre, à profiter de tout ce qu'elle nous offre y compris ses excès. Car malgré la maladie, personne ne songe à changer ses habitudes, et l'on continue à draguer, à se shooter,  à "coucher" avec ou sans capotes, fréquenter les backroms du "Transfert" et du "Qg".  

Dustan, nous dévoile ses goûts à la limite de la violence dans le fantasme, les codes sado-maso et cette quête effrénée de mecs, de culs, de sperme et de drogues, toutes les drogues (poppers, esctasy, acide, cocaïne) qui circulent semble-t-il librement et que l'on offre ou s'offre comme on le ferait d'un verre.

Les descriptions torrides de scènes d'amour entre deux hommes, la description du "matériel" contenu dans ses placards, les initiations éprouvantes d'un partenaire. Nous assistons à une quête sans fin dans lequel Dustan semble se perdre à la recherche d'un amour impossible ?

Ce livre n'a pas les qualités littéraires que l'on s'attendrait à trouver chez n'importe quel auteur. Il n'a pas de style, pas de ponctuations, les phrases sont décousues, parfois incompréhensibles. Mais c'est un livre fort. Dustan a ce don de nous prendre aux tripes, de nous faire partager sa vie au point de s'oublier soi-même ce qui pour moi est assez est rare et,  j'ai aimé !

Editions : P.O.L. - ISBN : 9 782867 445255 - Broché 155 pages - Prix 14 euros

 

277192_192628567426080_4258714_nA propos de l'auteur:

Guillaume Dustan, de son vrai nom William Baranès est né en 1965 à Paris. Il y est décédé en 2005 après avoir avalé par accident une surdose médicamenteuse (version officielle). Il a exercé la profession de Magistrat avant de se tourner vers l'écriture puis l'édition.

Il cré au Editions Balland, le Rayon Gay, qui deviendra par la suite "le Rayon" qui sera la première collection entièrement  LGBT éditée en France. Une cinquantaine de titres y seront publiés avant sa fermeture en 2003.

En 1999 il reçoit le prix de Flore pour son roman "Nicolas Page". Sa renommée s'est accru en raison de sa position sur le barebacking, littérallement "monter à cru" ce qui lui vaudra les foudres de Didier Lestrade de l'association de lutte contre le sida Act Up.

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15 septembre 2015

21e SEX - Erik Rémès

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Quatrième de couverture :

Le 21e Sex est un roman porno-philosophique, un ouvrage politique qui tache bien les draps, parce qu'à travers la sexualité, et notamment une homosexualité dépravée, toxicomane et juteuse, ce sont tous les rapports de pouvoir qui se mettent en branle dans nos sociétés dépressives et anxiogènes sur le déclin.

Le 21e Sex est tout à la fois un roman gay, une histoire d'amour passionnelle et poétique sur fonds de drogues et d'orgies, ainsi qu'un pamphlet sur l'homosexualité et la place qu'elle tient dans la société.

 

Editeurs : Textes Gays - ISBN : 9 79102940073 - Broché : 192 pages - Prix 14 €.

 

Mon avis : Volodia 

C’est un livre trash, un dégueuloir jeté à la face des bien-pensants, éructé avec force, rage et colère mais également émaillé d’un humour acide, de celui qu’on redoute, mais qui a les accents de la vérité.

Que l’on aime ou pas Erik Rémès on n’en attendait pas moins de lui. Fidèle à son image d’auteur sulfureux qui n’hésite pas à mettre le doigt là où ça fait mal, sans souci du politiquement correct. Il en aurait été autrement, nous aurions été déçus. Mais force est de convenir qu’il a raison sur bien des points. Pas sur tout bien sûr, mais sur une grande partie de ce qu’il énonce dans son livre, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il connait parfaitement son sujet et le milieu homosexuel, ses pratiques y compris les plus inavouables.

 Toutefois, comme toutes ces grandes figures de la scène homosexuelle qui ont connu la répression, qui ont milité pour la libération sexuelle, pour enfin de nos jours accéder à une reconnaissance, sinon à une acceptation (loin d’être totale, mais du moins partielle) d’une sexualité que l’on dit particulière, il  n’exprime par sa voix que les résultats d’une analyse de la société vue que par une certaine communauté d’homosexuels. Erik Rémès est resté bloqué dans les années 80. 

Je lui reproche un peu d’avoir une opinion toute faite et méprisante sur une partie de la communauté homosexuelle, celle qu’il qualifie d’intégrationniste, qui se suffit des droits obtenus et n’aspire qu’à vivre comme les hétéros, des petits bourgeois. Le monde évolue, les gays aussi, et le fait de vouloir se fondre dans la société fait partie de cette évolution, et puis tous les gays ne pense pas cul. Tous les gays ne fréquentent pas le milieu, spécial et assez glauque, il faut bien l’avouer, des hardeurs, des slameurs. Tous ne pratiquent pas le sexe pour le sexe. Tous n’ont pas l'ambition d’être des performers, des bêtes de sexe (pour ma part, je préfère jouer les jardiniers que les maquignons), de se droguer au risque de friser la folie pour atteindre une extase sexuelle ou plus simplement pour oublier leur solitude. Et enfin, ce n’est pas parce qu’on est homosexuel qu’on doit pratiquer la sodomie. A y est le mot est lâché ! Hum oui d’après Erik Rémès un hétérosexuel est un gay qui ne pratique pas la pénétration ??? Ah bon ! Faut-il entendre qu’un homosexuel qui ne la pratique pas est hétéro ? Je le rassure, on peut aimer son compagnon, se donner, être à lui  corps et âme sans cette pratique, si si puisque je vous le dis ! Hum on peut être sexologue et n'avoir pas toutes les réponses, l'amour est complexe .... 

Dans ce livre, Erik Rémès aborde tous les sujets de ce qu’on pourrait appeler la culture LGBT, y compris le plus important à mon sens, la santé.  Quand on parle santé on parle prévention et là les sujets qui fâchent ne manquent pas. Des campagnes de prévention inadaptées aux nouvelles pratiques, et à la recrudescence des maladies qu’on croyait disparues telles la syphilis, l’hépatite C, et autres maladies vénériennes. Le bareback abordé de façon ligth où j’ai bien compris qu’il s’agissait de donner au partenaire le libre choix de mettre ou non une capote, et surtout ne pas le déresponsabiliser quant au choix qu’il fera. Alors là même si je comprends sa pensée, je n’approuve pas. Beaucoup sont inconscients, pour diverses raisons : alcool, drogues, amour, confiance. Il faut le reconnaître car malheureusement, ça existe, des salopes qui ont attrapé une cochonnerie  et se fichent de la refiler si ne n’est par égoïsme de leur propre plaisir, par inconscience ou bien par vengeance. Donc là contrairement à Erik Rémès je suis pour traîner ces personnes en justice. Quand aux nouveaux traitements permettant à un séropositif de ne plus être contaminant petit bémol, ils ne préservent pas des autres maladies vénériennes donc… ! 

Ce livre est intitulé roman, j’ai toutefois la nette impression que la fiction et la réalité s’entrecroisent voire se confondent, car on ne peut nier la réalité des évènements historiques et manquer de faire des rapprochements, que l’auteur laisse échapper intentionnellement ? 

Certains passages sont non seulement difficiles à lire, mais à comprendre, notamment l’intimité de son couple dévoilée, ses violences dues à la consommation de drogues, ses plans culs, d’autant que l’auteur est titulaire d’une maitrise de psychologie…Mais j’ai aimé ce livre, malgré son manque de style, ses redites, ses outrances, sa violence, sa part d’exhibitionnisme, son indécence, mais également et surtout pour sa sincérité. 

Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
  • Vous trouverez dans cette partie du blog les livres Gays, Lesbiens, et Trans qui ont été lus et vus par mon compagnon et moi-même, ainsi que nos impressions qui valent ce qu'elles valent étant amateurs de bouquins et non critiques littéraires
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