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Dobro Pojalovat - Littérature LGBT
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30 avril 2012

Albert Nobbs - George Moore

Albert Nobbs

Quatrième de couverture :

Quel singulier destin que celui d'Albnert Nobbs ! Majordome à l'hôtel Morrison, il y est apprécié pour sa discrétion et son efficacité. Mais pour pouvoir travailler, Albert doit dissimuler un singulier secret. Sous ses vêtements masculins se cache depuis trente ans une femme travestie en homme.

Alors qu'un ouvrier  découvre l'imposture, Albert choisit pour la première fois de sa vie de réaliser un de ses rêves...

Confusion de sentiments et questionnement sur l'identité, l'histoire d'Albert Nobbs dans le Dublin de la fin du XIXème siècle se révêle d'un étonnante modernité.

 Editions : Pocket - ISBN : 978 - 2 -266 - 22780 3 - Poche 93 pages - Prix 1,50 euros

 Mon avis :  Volodia

Il s’agit de l’histoire d’une femme, qui à la fin du XIXème siècle en Irlande (Dublin), revêt le costume de majordome depuis trente ans afin de gagner sa vie dans un hôtel.

J’ai entrepris la lecture de ce livre suite à la conséquente publicité relayée par les médias gays et lesbiens qui en faisait des gorges chaudes. Ne connaissant pas cette nouvelle, j’ai décidé de voir par moi-même ce qu’il en était.

Déjà, J’ai moyennement aimé ce livre dont l’histoire si intéressante soit elle ne fait que confirmer ce qui n’est plus à démontrer : à savoir les difficultés des femmes de cette époque à accéder à plus de liberté et à un salaire sinon équivalent, du moins décent, avec les hommes pour un travail égal. De plus, le thème du travestissement féminin pour accéder à plus de droits et de libertés à déjà été évoqué dans divers livres tels : yentl ou Barbara Streisand se travestissait en jeune homme pour intégrer une yeshiwa et acquérir le droit à l’éducation et au savoir. Dans Victor et Victoria le travestissement avait pour objet un emploi de chanteuse dans un cabaret, en pleine crise économique.. Mais il est vrai que cette nouvelle est parue en parue en 1918 et ce thème était, je le suppose pour l’époque, résolument nouveau et sulfureux.

Ce qui l’est, à mon sens, c’est qu’une fois son identité féminine malencontreusement découverte lorsque Nobbs se voit contraint par sa patronne de partager, pour une nuit, sa chambre, avec le peintre qui fait des travaux régulièrement dans l’hôtel, et qui contre toute attente, se révèle aussi être une femme qui plus est mariée à une autre femme ; C’est l’émergence de l’idée pour Albert, d’épouser lui aussi une femme, pour mettre fin à cette solitude qui l’étreint, et réaliser enfin ce rêve qui lui tient à cœur : ouvrir un commerce avec partie tabac qui serait tenue par lui et partie mercerie qui serait tenue par sa future épouse. Ses interrogations sur ce que pourrait être la vie sexuelle de deux femmes et comment y faire face sont survolées.

Albert finit par jeter son dévolu sur une servante de l’hôtel, elle-même en couple avec un homme intéressé par les revenus d’Albert et qui la pousse dans les bras du majordome, de cet homme qui ne «tente rien», ne «l’embrasse pas, comme l’aurait fait n’importe quel homme au bout de quelques sorties». Cette servante, totalement rouée, sous l‘emprise de son amant lui fera dépenser un maximun d’argent et finira par couper les ponts avec Nobbs qui ne peut rien lui apporter sexuellement, pour retourner avec son amant de qui elle aura un enfant hors mariage, et qui sera destiné à lui être retiré.

La nouvelle s’achève sur le décès, on ne sait trop pourquoi - lassitude ? Épuisement physique - de Nobbs. Après son décès quelques remarques des personnes qui l’ont connu avant de retomber dans l’anonymat et dans l’oubli. Un majordome est une personne que l’on ne voit pas, qui n’existe pas pour toute une catégorie de la société.

Toutefois, malgré le fait du travestissement féminin et de couples de femmes, ce livre ne peut me semble-t-il être vu comme lesbien, les questionnements identitaires et la sexualité lesbienne ayant été éludées, refoulées, au profit d’une critique des rapports sociaux et de leurs imbrications. Je copie donc les éléments de ce livre notre blog littérature générale.

Ce que j’ai aimé dans ce livre c’est l’audace, pour l’auteur d’avoir écrit et fait publier une telle nouvelle en 1918, ainsi que sa vision réaliste de la société (bourgeoisie/petit peuple-homme/femme) qu’il dépeint sans concession.

Ce que j’ai moins aimé, le refoulement des questions identitaires et de la sexualité lesbienne qui pouvaient en découler et qu'il aurait été intéressant d'explorer, la fin du livre qui m'a laissé sur" ma faim".

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