Quatrième de couverture :
Djibouti à la fin de l’époque coloniale : militaires désoeuvrés, diplomates inutiles relégués, oubliés, journalistes déconcertés, marins loufoques, explorateurs égarés, cascadeurs de passage, banquiers anglais homosexuels et sadomasochistes, aventuriers de tout poil traînant dans les bordels.
Jean entreprend un ultime pèlerinage dans le temps où l’hippocampe bleu d’Air France survolait « les pôles et les zones » de la planète et où toutes les sœurs de Martine Carol et de Sylvia Kristelle, de belles Emmanuelles…Après le départ de sa femme Marlène, qui fait de lui le bouc émissaire de toutes ses frustrations, il se retrouve seul et nous fait découvrir avec humour les figures et la faune interlope du lieu.
Il nous raconte la naissance de son amour insensé pour Arthur et l’émerveillement de son épanouissement, la douleur des premières fêlures insidieuses, puis la lutte pathétique des deux hommes pour tenter de sauver leur rêve maudit tout au long d’un été tropical accablant.
Une saison a Djibouti est le voyage d’un Don Quichotte au pays de la mer, des mirages, des volcans et de l’amour fou, dans le temps incertain des montres molles de Dali.
Il faut embarquer sans attendre sur le bateau ivre avec la vierge folle et chausser les semelles de vent du fantôme d’Arthur. Partir, partir d’urgence, pour voir là-bàs, du côté de l’Ile du Diable, au bord de la faille où s’arrachent deux continents « ce que l’homme a cru voir ».
Editions : du Sagittaire - ISBN : 9782917 202029 - Broché : 297 pages - Prix : 20 euros.
Attention toutefois, livre épuisé chez l'Editeur donc galère pour le commander. 10 jours de délai minimum à la FNAC. 2 jours à la Bibliothèque de l'Harmattan rue des Ecoles dans le 5ème arrdt de Paris.
Mon avis : Volodia
J’ai entrepris cette lecture sur les conseils de son auteur, qui après un mail adroitement tourné attirait mon attention sur son premier livre comme une invite au voyage sur les traces de Rimbaud ? et sur une parenthèse dans sa vie amoureuse.
Non seulement il y décrit l’ambiance coloniale et tout ce qui gravite autour mais, nous fait participer aux évènements politiques s’y rapportant ; ce qui n’a pu que m’intéresser n’étant pas né à l’époque, et cette partie du monde toujours en guerre à l’heure actuelle est royalement ignorée sauf, si quelques illustres inconnus, mais d’origine européenne, se font kidnapper et rançonner.
Ce qui peut paraître un peu long au premier abord, mais s’avère indispensable pour la compréhension du livre est l’histoire d’un couple dirons-nous ordinaire, qui au fil du temps part en déliquescence pour diverses raisons (le tout relaté avec un peu de misogynie et de rancœur). Et d’un autre moins conventionnel qui se forme de façon torride et tout à fait inattendu.
Cette dernière partie est à mon sens la plus intéressante, l’auteur nous montre comment deux personnes que tout oppose, sexualité, âge, culture, peuvent arriver à un épanouissement, une plénitude amoureuse, avant que ne surviennent les inéluctables fêlures. Puis la lutte désespérée des deux amis-amants pour sauver leur rêve insensé qui n’aura duré qu’un été et se terminera par la mort de l’un deux.
J'ai bien aimé ce livre, même si par moment certains mots ou termes crus voire, un peu vulgaires à mon sens, et mis dans la bouche d'Arthur ont un peu gâché mon plaisir de lecture et la "qualité" indéniable de ce livre. Il n'en reste pas moins que je l'ai dévoré en 3 soirées ne le posant qu'avec regret pour vaquer à mes occupations professionnelles. Dans l'attente d'un prochain livre par le même auteur,
Je viens de proposer à mon compagnon Indiangay de lire ce livre et de mettre ses impressions sur ce blog dès qu'il l'aura terminé donc, à suivre ...
Mon avis : Indiangay
En lisant ce livre, j'y a retrouvé l'ambiance coloniale qui, je le suppose reste un mode de vie internationale dans tous les pays ayant été assujettis à domination, tutorat, colonies et/ou comptoirs. Le petit cercle fermé des expatriés, les locaux faisant office de subalternes s'occupant de leur précieuse progéniture à la peau pâle et aux yeux clairs. Cette surenchère de matérialisme et de positions sociales au sein même d'un cercle restreint. Une certaine mélancolie aussi pour le temp passé.
J'y ai également trouvé, l'intérêt d'un européen pour un garçon qui bien entendu compte tenu de sa culture et de l'époque se déclare non homosexuel, et qui pour le prouver, accumule les conquêtes féminines et n'hésite pas faire montre de sa grossiereté en toute occasion. La description de l'amour qui lie ces deux hommes me parait sublimé par l'un, alors que factice pour l'autre.
J'ai aimé ce livre en ce sens qu'il dévoile une époque passée, mais non révolue. L'auteur y décrit sans faux semblant des façons d'être, de se conduire de personnes à des miliers de kilomètres de chez elles. Tous les sentiments y sont exacerbés, poussés au paroxysme. J'admire également le courage de cet auteur d'oser écrire un livre relatant une partie de sa vie, même des années après le déroulement de ces évènements, parlant ouvertement de ses déboires amoureux et de sa relation homosexuelle (même si celle-ci était un accident de parcours) à une époque ou l'on ne s'en faisait pas encore gloire...
A propos de l'auteur :
Jean-Claude Quénet a vécu une quinzaine d'années en Afrique, entre Madagascar et Djibouti, comme commerçant en contact avec les milieux diplomatiques. Il y fut témoin du démembrement de l'Empire français et de l'accession à l'indépendance du territoire des Afarrs et des Isas, puis des balbutiements de la République de Djibouti. Il nous fait revivre cette époque à travers une gresque picaresque, plus que réelle.