Hombres - Paul Verlaine
C'est à une nouvelle lecture des fameux poèmes éotiques de Verlaine célébrant les amours masculines que nous invite Steve Murphy, professeur de littérature française à l'Université Rennes 2, spécialiste du poète et rédacteur en chef de la Revue Verlaine.
Réfutant l'idée reçue d'un recueil posthume amorphe, il se livre à une véritable enquête sur la genèse de ce petit volume sulfureux et met en lumière les stratégies de provocation du poète. Il explique également les nombreuses locutions argotiques qui parsèment ces poèmes et souligne l'humour corrosif, le mélange décapant d'érotique et d'obscène qui donnent à ces textes, présentés ici le plus fidèlement possible aux originaux, toute leur "scandaleuse efficacité".
Editions : Vilo - ISBN : 9 782845 471078 - Poche 127 pages - Prix : 4,90 €
Mon avis : Volodia
Surprenant, obscène à la limite du supportable, les poèmes contenus dans ce livre sont beaux, la beauté du corps masculin y est sublimée, quant à son amour, il est cru, sans métaphore. A ne pas mettre entre toutes les mains, et surtout pas celles de mineurs. Toutefois, la pudibonderie n'est guère de mise au lecteur parcourant ces pages. Si vous vous sentez l'âme d'un poète, que vous désirez chanter les charmes de l'être aimé, bonne lecture, ce livre vous est destiné.
Je ne peux résister au plaisir de vous faire lire un avant goût de ce que vous pourrez y trouvez :
Le Sonnet du Trou du Cul - par Arthur Rimbaud et Paul Verlaine
(En forme de parodie d'un volume d'Albert Mérat intitulée l'Idole où sont détaillées toutes les beautés d'une dame)
Obscur et foncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse,
Humide encor d'amour qui suit la pente douce
Des fesses blanches jusqu'au bord de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous l'autan cruel qui les repousse,
A travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s'en aller où la pente les appelait.
Ma bouche s'accoupla souvent à sa ventouse,
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C'est l'olive pâmée et la flûte cäline,
C'est le tube où descend la céleste praline,
Chanaan féminin dans les moiteurs éclos !